Bonjour à tous,
Je suis nouveau sur ce forum et je ne voudrais pas mettre les pieds dans le plat dès le premier jour...
Il reste que la conception d'un super concorde de 300 places volant à mach 2 est assez irréaliste dans le contexte actuel.
Le prix du carburant qui s'envole, les milliards d'euros dépensés par Airbus ou Boeing pour l'A380 ou le futur B787, avec un retour sur investissement de 15 ans, rend peu probable la mise en oeuvre prochaine d'une telle machine...
En tant qu'ingénieur Aéro, nous avons souvent cette discussion dans les bureaux, aussi, je vous apporte notre vision du problème :
1. La question de départ est à qui s'adresse des vols long courrier à mach 2
Réponse : Compte tenu du prix du billet qui restera cher car même si la consommation sera plus faible que Concorde, elle restera élevée, les utilisateurs seront les hommes d'affaires pressés, les hommes politique en cas de crises ou certains corps de métiers exigeant un déplacement très rapide sur site... il faut donc cibler les passagers à fortes contributions des appareils actuels (ceux qui payent
6500 Euros !!! pour un Paris Pékin en 1ere classe...). Le nombre de clients pour un supersonique est donc relativement faible.
2. Partons du point 1. et proposons le projet suivant :
- Création d'un appareil supersonique à partir de la forme aérodynamique de Concorde (elle a fais ces preuves), tout en éliminant les défauts de Concorde.
Caractéristiques :
- Nom de l'appareil = Le Contact (cherchez la référence...)
- Longueur = 18 mètres
- Largeur = 14 mètres
- Poids à vide = 7 tonnes
- Poids max au décollage : 12 tonnes
- Nbr de passagers 10 (j'ai bien dit 10, c'est un petit appareil...)
- Vitesse de croisière = mach 2,2 (Concorde volait à mach 2,05)
- Altitude de croisière = environ 22000 mètres (Concorde = 18000)
- Motorisation = 2 x MD88-2 (le moteur du Rafale de Dassault)
Avec de telles caractéristiques, la question est de savoir si le Contact est rentable vu le petit nombre de passagers : OUI !
J'ai signalé plus haut que Concorde, malgré une réelle prouesse technologique à l'époque avait tout de même de nombreux défauts. Examinons-les et voyons comment Contact contourne la difficulté.
Défaut N° 1 :
décolage avec post-combustion. Le concorde pèse 92 tonnes à vide, 185 au décollage. Les olympus 593 délivrent 68 tonnes de poussés (17 par moteur). Malgré cette poussée ils étaient incapables de faire décoller concorde... C'est pourquoi il fallu ajouter une post-combustion. Tout le monde connaît ces défauts : très forte consommation (4 fois la conso normale) et bruit insupportable... Sachez également que la post-combution était à nouveau alumé entre mach 0,9 et mach 1,7, Concorde ne pouvant passer le mur du son sur ces seuls moteurs...
Solution apportée avec Contact :Les 2 MD88-2 de Dassault ont une poussée unitaire de 5 tonnes, très suffisante pour décoller et passer le mur du son sans post-combustion.
Défaut N° 2 :
nez basculant mécanique. Le Concorde avait un nez basculant pour que les pilotes puissent voir la piste lors des manœuvres !!! C'est bête mais cela a posé de vrais problèmes : le nez basculant à induit un surplus de poids mais surtout (beaucoup de gens ne le savent pas), le nez aurait du être plus long de 2,5 mètres pour une pénétration optimale à mach 2... (en regardant Concorde, on voit que le nez est "tronqué" et que la ligne de l'appareil est "cassée" à l'avant). La mécanique du nez a empêché ce dernier d'avoir la bonne taille...
Solution apportée avec Contact : La technologie est désormais suffisamment au point pour que Contact se pose grâce à des caméras vidéos placées à l'avant ! (cette technologie avait été évoquée avec Concorde mais abandonnée... Le nez du Contact est donc plus long et offre une pénétration optimale.
Défaut N° 3 :
les trains. Concorde avait de très grands trains d'atterrissage, en raisons du fait que les nacelles moteurs étaient placées sous l'aile.
Solution apportée avec Contact : Le moteur est totalement intégré dans l'aile, ce qui permet un meilleur écoulement d'air avec moins de traînée et moins de consommation. Cela permet également d'avoir un train plus petit, moins lourd et plus résistant.
Défaut N° 4 :
transfert de carburant. Concorde devait en permanence transférer du carburant entre l'avant et l'arrière pour maintenir le centrage de l'avion (qui n'est pas le même selon que l'on vole en subsonique ou en supersonique).
Solution apportée avec Contact : La petite taille du Contact fait qu'il n'y a pas besoin de transferer du carburant...
Défaut N° 5 :
roulette de queue. Concorde devait sortir une roulette de queue au décollage et à l'atterrissage, car dans certains cas, la queue de l'appareil pouvait "racler" le sol !
Solution apportée avec Contact : Le Contact n'a pas de roulette de queue.
Concorde à bien d'autres petits défauts mais cela va devenir un peu trop long et technique...
Voilà en gros ce qu'est le Contact... Bien sûr, pour le moment ce n'est qu'une ébauche. Ce qu'il faut retenir c'est que la construction d'un supersonnique commercial est un problème économique plus que technique. Nous recherchons des modélistes professionnels pour réaliser une première maquette à l'échelle 1/4 (ç'a fait tout de même 4 mètres 50...) pour être présentée au prochain salon du Bourget.
En espérant vous avoir intéressé.
Holevilain.