Ouest-France a écrit: Notre-Dame-des-Landes : et si l'aéroport était remis en cause ?
Conséquence du Grenelle de l'environnement consacré aux transports, Jean-Louis Borloo a annoncé hier soir le gel des capacités aéroportuaires de la France. Une décision qui interroge sur l'avenir du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
C'est une petite phrase, lâchée hier soir, à l'issue de la première réunion du Grenelle de l'environnement consacré notamment aux transports. « Sauf pour des raisons de sécurité, nous n'augmenterons plus de façon significative les capacités routières et aéroportuaires », a assuré Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Écologie.Au terme d'un débat qu'il a jugé « incroyablement constructif », le ministre de l'Écologie a ainsi confirmé les informations données quelques minutes plus tôt par un responsable de la Fondation Nicolas Hulot (FNH) : « La capacité aéroportuaire de la France ne doit pas augmenter », avait déclaré Jean-Paul Besset, membre de la FNH. Une idée qui a, selon lui, fait l'objet d'un consensus lors de la réunion.« On attend d'en savoir plus »La nouvelle s'est évidemment répandue comme une traînée de poudre dans les milieux économiques et politiques de la région nantaise. Mais l'information a pris de court la préfecture. « N'allez pas écrire que le projet d'aéroport a du plomb dans l'aile ; ce serait peut-être aller un peu vite en besogne », s'inquiétait hier soir un proche collaborateur du préfet, expliquant : « Ce n'est qu'une piste de travail. Mais cela demande évidemment expertise... ».Les déclarations de Jean-Louis Borloo ont également plongé les élus nantais dans l'expectative. « On ne sait pas trop ce que cela signifie. On attend d'en savoir plus... », confiait l'un des bras droits de Jean-Marc Ayrault, en essayant de se convaincre : « Après tout, ce n'est pas un nouvel aéroport mais un aéroport qui en remplace un autre. Ce n'est pas pareil... »« Un espoir pour nous »Du côté des opposants, le ton est tout autre. Claude Colas, de l'ACIPA, Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport, confirme les propos du ministre. « J'ai eu les représentants de la coordination d'opposants présents au Grenelle. Il y a été dit que les projets de nouvelles plateformes pourraient être étudiés dans la mesure où ils ne comportent pas une augmentation de trafic. Or, l'essentiel de l'argumentaire de Notre-Dame-des-Landes est basé sur une augmentation du trafic. C'est donc un espoir pour nous. »Mais Claude Colas ne veut pas se réjouir trop vite : « En face, nous avons des gens très décidés qui feront tout pour contourner les obstacles. »
Pierre-Marie Hériaud et Dominique Bloyet
Dans la pratique, ça pourrait vouloir dire que la déclaration d'utilité publique, qui était attendue pour la fin de l'année, pourrait être retardée.