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La piste de l’aéroport de Rennes allongée de 300 mètres ?
L'aéroport de Rennes a vu passer 725 000 passagers l'an dernier, les prévisions tablent sur 2 milions de passagers à moyen terme. | Joel Le Gall/Ouest-France
Par Ouest-France
Modifié le 02/06/2018 à 14h23
Publié le 02/06/2018 à 08h30
Pour faire face à la hausse continue du trafic, l’aéroport de Rennes Saint-Jacques envisage de grands travaux : étendre les parkings, agrandir l’aérogare. Et, pourquoi pas, allonger la piste principale de 300 m, pour la porter à 2 400 m.
La Région Bretagne, propriétaire de l’aéroport de Rennes Saint-Jacques, a de grandes ambitions pour la plateforme. Surtout depuis l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes. « Bien que l’aéroport de Rennes ne captera jamais les flux de NDDL, il est en mesure d’atteindre les 2 millions de passagers par an. C’est une estimation crédible et raisonnable », assure Gérard Lahellec, le vice-président du conseil régional en charge des transports.
Sur cette carte, on voit l’extension possible de la piste actuelle à l’Ouest de l’aéroport, près du golf de Saint-Jacques. | Infographie Ouest-France
La priorité aux parkings
Pour accueillir autant de passagers, il faudra revoir les équipements actuels, avec de nouveaux investissements. « Dans l’immédiat, la priorité va à l’extension du stationnement, car les parkings actuels sont saturés », admet l’élu, qui attend pour cela que l’État libère des terrains qu’il possède à proximité.
Agrandir l’aérogare
La Région envisage d’agrandir l’aérogare sur son site actuel. Le souhait est également d’aménager un espace dédié à l’aviation d’affaires, actuellement reléguée à l’écart de l’aéroport, près du Parc-expo.
Enfin, et c’est l’hypothèse la plus audacieuse, il n’est pas exclu d’allonger la piste principale, pour la porter à 2 400 m. « Nous avons prévu un resurfaçage (NDLR. une rénovation en profondeur) l’an prochain, en 2019, décrit Gérard Lahellec, et peut-être un allongement de la piste de 300 mètres. Je reste prudent, mais cela semble réalisable. » Il ne s'agit pas de remettre en cause le périmètre actuel de la "domanialité aoéroportuaire".
"Les études sur l’allongement de la piste seront conduites dans le cadre de l’emprise aéroportuaire actuelle", assure Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne. C’est une extension pour atteindre une longueur réglementaire, exigée pour être homologué pour certains avions. Dans les faits, ils n’utiliseront pas plus de surface sur la piste qu’aujourd’hui pour atterrir et décoller. Et ces avions plus modernes feront moins de bruit et consomment moins que les anciennes générations."
12 millions d’euros
Actuellement, la piste est longue de 2 100 m. Une taille limitée pour un aéroport appelé à se développer. À titre de comparaison, elle s’étend sur 2 200 m à Dinard, 2 900 m à Nantes, 3 100 m à Brest. Le coût est important, de l’ordre de 12 millions d’euros. Mais le resurfaçage à lui seul avoisine déjà les 10 millions d’euros, avec un nouveau balisage qui permettra les mouvements des avions, décollages et atterrissages, par tous les temps.
Des avions de dernière génération
Au fait, pourquoi une piste plus longue ? « Parce qu’on pourra y accueillir une nouvelle génération d’avions, comme les Airbus A 321 », souligne Gérard Lahellec. Des appareils de type moyen-courrier, plus économes en carburant, qui peuvent voler sur une plus longue distance. Les compagnies aériennes y croient beaucoup, car ils permettent d’ouvrir de nouvelles lignes qui ne seraient pas rentables commercialement avec des avions long-courriers.
La vallée de la Vilaine
Si la piste est allongée 300 mètres, elle le sera vers l’Ouest, près du golf de Saint-Jacques, en empiétant sur la route actuelle, la D 434. Emmanuel Couet, le président de Rennes métropole, également maire de Saint-Jacques-de-la-Lande, s’était montré prudent en début d’année, au moment où l’État venait d’annoncer l’abandon de Notre-Dame-des-Landes. « Le périmètre de l’aéroport ne s’étendra pas davantage, déclarait-il alors. Il est très limité par les contraintes environnementales. C’est d’ailleurs pourquoi les projets imaginés il y a vingt ans n’ont pas pu s’y réaliser. Je rappelle qu’au bout de la piste, on est déjà dans la vallée de la Vilaine. On parle donc de réadaptation dans le périmètre actuel. »