Rail : trente minutes séparent désormais les gares de Nîmes et d’Alès
Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF ouvrent demain au trafic voyageurs, le viaduc de Courbessac-Jean-Bouin. Retour sur un ouvrage historique dont le chantier a duré trois ans.
Un viaduc rapproche Nîmes la Romaine d'Alès, sa petite sœur cévenole. Lundi, à 6 h 18, le premier TER commercial partira de Nîmes vers Alès, franchira le nouveau pont du quartier Jean-Bouin et évitera ainsi l’historique rebroussement de Courbessac. Peu avant 6 h 38, ce sera au tour du premier TER, parti d’Alès à 6 heures, d’entrer en gare de Nîmes.
Un chantier de 37,3 M€
Ce lien supplémentaire entre les deux villes est l’aboutissement d’un chantier débuté en avril 2010. Il aura coûté 37,3 M€ financés par l’État, la Région, le Département et RFF mais il a ouvert la voie à bien d’autres travaux (pour près de 102 M€) sur ce qu’il est commun d’appeler l’étoile ferroviaire nîmoise.
Ce viaduc, qui n’a pas encore de nom officiel et que les architectes ont imaginé le plus bas possible sur l’horizon, s’étire sur 620 m. Il est composé d’un pont métallique de 1 200 tonnes qui enjambe les voies ferrées de la ligne Nîmes-Tarascon, celles du dépôt de machines et du centre de maintenance régional des TER, et se prolonge par un pont en béton armé en surplomb du quartier Jean-Bouin. En fait, le chantier a porté sur 1 100 m au total, dont une tranchée dans la garrigue de 180 m pour raccorder l’actuelle ligne Nîmes-Alès.
Un viaduc imaginé fin XIXe
Un ouvrage que Nîmois et Alésiens avaient imaginé déjà... à la fin du XIXe siècle. La SNCF, anticipant une explosion démographique sur cet axe, l’a remis dans ses cartons au début des années 90 et il a été déclaré d’utilité publique en août 1996 mais ce n’est que 8 ans plus tard, grâce notamment à la ténacité du conseiller régional et ancien ministre des transports Jean-Claude Gayssot, du maire d’Alès (alors député) Max Roustan et de l’ex-directeur régional de RFF Christian Dubost, que, fin 2004, ce projet a définitivement était porté sur les fonts baptismaux.
À SAVOIR
Pas de train ce dimanche
Ce dimanche, la ligne entre Nîmes et Alès est fermée à la circulation des trains en raison de la mise en service du viaduc de Courbessac demain. Un plan de transport routier de substitution a été mis en place.
De nouveaux horaires
À partir de lundi, et jusqu’au 6 juillet, une nouvelle grille horaire pour les trains entre Nîmes et Alès entre en vigueur. Et pour cause, désormais, la liaison la plus rapide s’effectuera en 32 minutes (40 minutes à l’heure actuelle). Une liaison qui, pour l’heure comportera toujours un arrêt intermédiaire. Au total, à partir d’aujourd’hui, ce sont quatre trains de plus (trois dans le sens Nîmes-Alès et un dans le sens Alès-Nîmes) qui sont mis en service, les quatre arrêts notamment Saint-Geniès-de-Malgoirès qui sont mieux desservis, et un semblant de cadencement qui se met en place.
Pour tous renseignements sur les nouveaux horaires : http://www.ter-sncf.com/languedoc
Inauguration le 11 avril
Le viaduc de Courbessac sera officiellement inauguré le 11 avril, en présence notamment du directeur national de Réseau ferré de France, Jacques Rapoport. La cérémonie officielle s’effectuera en gare de Nîmes, elle débutera à 10 h 40 par une boucle en train spécial (réservé aux autorités et aux riverains sur invitation) où l’on empruntera le nouveau viaduc et l’ancien rebroussement de Courbessac.
Robin34160 a écrit:Il y a un train qui prend 30min entre les deux villes gardoises: il s'agit du cévenol!: 14H18-->14H48 (sens Nîmes-->Alès)
Robin34160 a écrit:Je rajoute que celui-ci ne prend désormais que 4H58 pour réaliser la liaison Nîmes Clermont à la place de 5H24.
G.E. a écrit: - Suppression du dernier rebroussement ferroviaire de France à Courbessac : il aura vécu 173 ans !
Robin34160 a écrit:Il y a un train qui prend 30min entre les deux villes gardoises: il s'agit du cévenol!: 14H18-->14H48 (sens Nîmes-->Alès)
Je rajoute que celui-ci ne prend désormais que 4H58 pour réaliser la liaison Nîmes Clermont à la place de 5H24.
Arnaud a écrit:A part le viaduc ayant permis un gain de temps de 8 min, qu'est-ce qui a permis au Cévenol de gagner presque 30 mkn entre Nîmes et Clermont ? Relèvements de vitesse (après travaux) ? Optimisation du sillon (moins de temps passé à attendre une rame descendante lors d'un croisement) ?
Arnaud a écrit:Par ailleurs, comment se passait le rebroussement de Courbessac pour le Cévenol, qui doit être plus contraignant que pour un autorail du fait de la rame tractée ? Changement de tête de la locomotive (et donc deuxième changement de tête en gare de Nîmes du temps où le train continuait sur Marseille, d'où une perte de temps énorme) ou bien progression en marche arrière à très petite vitesse ?
G.E. a écrit:Ca fait donc un train (en rame tractée qui plus est) : l'honneur est sauf !
G.E. a écrit:Il faudrait aller encore plus loin à présent en relevant les vitesses sur Nîmes - Alès et en songeant à l'électrification de la ligne.
dionysos a écrit:Je regarde les horaires sur cff pour Clermont-Nîmes, et franchement, pour une ligne moribonde concurrencée par 7A/Rs TGVs par Lyon, 3A/Rs c'est déjà pas mal.
dionysos a écrit:J'oserais même dire aux aficionados du Corail que vivement que IC-SNCF achète du Régiolis car on va 6 minutes plus vite en TER en desservant 6 arrêts de plus! (TER73991 et IC15957)
dionysos a écrit:On pourrait donc gagner encore un quart d'heure, voire 24 minutes (3min x 6 + 6) avec un Cévenol en Régiolis avec le même nombre d'arrêts et la ligne actuelle; 4h54-4h45 ce serait assez compétitif face au TGV.
G.E. a écrit:- Suppression du dernier rebroussement ferroviaire de France à Courbessac : il aura vécu 173 ans !
G.E. a écrit:Il y a 3 ans, le trajet Marseille - Nîmes du Cévenol se faisait avec une locomotive électrique. Il fallait une accroche/décroche à Nîmes assez complexe qui immobilisait la rame pendant plus de 20 minutes. Ces dernières années, tout le trajet se faisait avec la même locomotive au diesel qui évitait cette configuration. La rame poireautait quand même plus de 15 mn à Nîmes faute d'un sillon décent.
Dans tous les cas, il fallait que la rame tractée rebrousse à petite vitesse de la gare de Nîmes à Courbessac, grâce à l'aide d'un mécano qui se postait à l'arrière du train et aidait au refoulement. Les ter étant désormais automoteurs n'ont pas cette contrainte, le mécano changeant simplement de cabine à Courbessac.
Le calcul de la SNCF est simple : avec un Cévenol empruntant toujours les mêmes rames tractées (dégradées et usées jusqu'à la corde) qui serait resté amorcé à Marseille, il aurait fallu changer de côté la loco à Nîmes ou bien laisser perdurer le refoulement. Dans les deux cas, il y aurait eu une perte de temps à Nîmes et une occupation des voies pendant 15 minutes. Voilà une des raisons de la suppression de la tranche Nîmes - Marseille au dernier service, sans que les correspondances ne soient nullement étudiées (ce serait trop de respect vis à vis de la clientèle).
marsupilud a écrit:G.E. a écrit:- Suppression du dernier rebroussement ferroviaire de France à Courbessac : il aura vécu 173 ans !
Vraiment ? Il n'y en a plus ?
Arnaud a écrit:A mon avis c'était le dernier rebroussement hors gare.
Sinon, des rebroussements en gare, il y en a encore pas mal, surtout concernant les intersecteurs, et la médaille d'or revient sûrement aux aller-retours TGV Metz - Marseille et Metz - Nice, qui rebroussent trois fois (respectivement à Nancy, Culmont-Chalindrey, Dijon et à Nancy, Dijon, Marseille).
Parmi les gagnants de la médaille d'argent (TGV avec 2 rebroussements) :
- l'aller-retour Strasbourg - Lyon d'extrême journée et un aller-retour Strasbourg - Montpellier, uniquement dans le sens nord-sud (à Mulhouse et Dijon ; dans le sens sud-nord ils ne rebroussent pas à Mulhouse mais contournent la ville par les voies fret pour éviter cette manœuvre)
- l'aller-retour Metz - Montpellier (à Nancy et Dijon)
- il y en a sûrement d'autres encore
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