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Transports : les grands projets attendront
Par Jean-Yves Guérin Publié le 11/09/2018 à 19:48
Le gouvernement a tranché. La priorité est donnée à l'entretien des réseaux.
Les futures lignes TGV et les projets pharaoniques comme le Canal Seine-Nord ou la liaison ferroviaire Lyon-Turin peuvent attendre. Priorité à l'entretien des réseaux - routes, voies fluviales, voies ferrées. Telle est la teneur du message d'Élisabeth Borne, ministre des Transports, mardi, lors de la présentation de son plan d'investissement 2018-2022 à une poignée d'experts. Consulté sur le sujet au début de l'année, le Conseil d'orientation des infrastructures (COI) avait évoqué trois scénarios. Le gouvernement a tranché. Il compte dépenser 13,4 milliards d'euros d'ici à 2022. Un peu moins que le scénario moyen présenté par le COI. «Cela représente une augmentation de 40 % par rapport au dernier quinquennat», objecte-t-on au ministère des Transports.
Élisabeth Borne a défini quelques chantiers prioritaires pour lesquels elle déliera les cordons de la bourse. Par exemple, la rénovation des routes sera accélérée, avec un budget annuel de 850 millions d'euros à partir de 2020, alors qu'il était plafonné à 670 millions ces dernières années. Un milliard d'euros sera aussi investi dans les dix prochaines années pour améliorer la desserte routière des villes moyennes trop enclavées. Ainsi la route du centre Bretagne passera enfin en 2 × 2 voies. Le gouvernement débloquera aussi 2,6 milliards d'euros dans les dix prochaines années pour développer les transports du quotidien. En région, par exemple, des travaux seront lancés à Lyon (allongement des quais, nouvelle voie…) pour qu'il y ait plus de trafic sur la ligne Saint-Étienne-Lyon.
Désaturer ces gares
Quant aux grands projets… Le gouvernement ne renonce pas officiellement aux cinq lignes TGV dans les tuyaux (Bordeaux-Toulouse, Paris-Le Havre…). Astucieusement, il indique qu'il commencera d'abord à désaturer ces gares, ce qui sera utile pour les transports de proximité. Une façon de passer en douceur le mistigri au gouvernement suivant. Une pratique qui fleure bon l'ancien monde.