Le discours de Geophilip me fait penser à celui qui a prévalu pour la suppression de toutes les lignes de tramway au milieu du XXe siècle. Le car était vendu comme plus confortable, plus souple, répondant mieux aux attentes des voyageurs... Il n'a fallu que trente petites années pour que le tramway revienne en force, certes sous une forme adaptée aux besoins d'aujourd'hui. Ne reproduisons pas les erreurs. Ne supprimons pas bêtement un mode de déplacement mais adaptons-le plutôt aux attentes actuelles.
francetvinfo.fr a écrit:C'est une ligne à une seule voie qui date de 1926. Elle n'est pas électrifiée : seuls de petits trains au diesel peuvent y rouler. Il n'y a que sept allers et retours par jour sur une trentaine de kilomètres. Mais les rares passagers ne peuvent souvent pas faire autrement. "C'est pour les petits passagers comme nous : c'est pratique parce que ça relie Rennes, donc ça relie Paris, ça relie Saint-Malo. (...) C'est important, il y a des gens qui vont travailler tous les jours avec ces petites lignes-là", explique une passagère.
Sur la ligne, les voies sont abimées. La vitesse limitée à 60 km/h au lieu de 100, par sécurité. Et la fréquentation est rare : seuls 34 000 passagers par an. Pourtant, l'État et la région ont prévu d'investir 26 000 euros sur la ligne à l'horizon 2020. Il y a moins de sept passagers par train en moyenne.
Premièrement, le tronçon en question (Dinan - Dol-de-Bretagne) a été ouvert en 1879, ça part mal.
Ce que n'évoque pas le reportage, et qui est pourtant une cause d'un manque de fréquentation, c'est l'exploitation de la ligne Lamballe - Dol-de-Bretagne en deux tronçons distincts : Dinan - Lamballe (- Saint-Brieuc) et Dinan - Dol-de-Bretagne. Au vu de la
fiche horaire, la correspondance à Dinan est en plus infaisable. La fréquentation pourrait alors s'accroître si une logique de réseau via des correspondances était imaginée.
Deuxièmement, ce que je vois, c'est qu'il y a « que »
80 000 passagers qui descendent ou montent par an à Dinan. C'est moins que
Romorantin-Blanc Argent (90 000 voy./an) et plus que
Carhaix (55 000 voy./an). Pourquoi parlé-je de ces gares en particuliers ? Parce qu'elles ont fait l'objet d'une
étude du CEREMA qui a comparé différents modes d'exploitation. Leur conclusion est sans appel : le coût d'exploitation
et d'entretien de ces lignes de chemin de fer est trois fois moins cher que celles exploitées par la SNCF (11 000 €/km contre 35 000 €/km). Or, ce « trois fois moins cher » est l'argument avancée par le
lobby des autocaristes, qui s'appuie sur
un avis de l'Autorité de la concurrence. Cet argument devient donc bien maigre.
Je passe aussi sur le manque criant d'entretien : le problème vient surtout de là. Sur la ligne de Guingamp - Carhaix, les rails, traverses et ballast sont par exemple régulièrement changés par petits tronçons pour s'éviter des travaux insurmontables le jour fatidique.