C'est une très bonne nouvelle !
Comme quoi, ce n'est pas en contemplant la crise qu'elle va se résorber.. qu'elle soit financière ou ferroviaire.
Ce que je ne comprends pas, c'est quand il est dit que la participation financière de l'Etat n'augmentera pas pour 2008 et 2009 (cf fin du papier si après). Les efforts commenceront donc après ?
REUTERS a écrit:Treize milliards d'euros seront investis d'ici 2015 pour moderniser le réseau ferroviaire français, a annoncé lundi l'entreprise publique Réseau ferré de France (RFF), qui souhaite accroître la part de ses recettes commerciales en élevant ses tarifs.
Dans un contrat de performance signée avec l'entreprise, l'Etat demande à RFF des bénéfices à partir de 2011, le respect des contraintes environnementales et la rénovation de 6.420 kilomètres de voie et 2.420 aiguillages d'ici 2015.
"Avec ce contrat, l'État va plus que doubler le rythme de régénération de son réseau, passant ainsi de 400 km par an à près de 900 km, pour un investissement total de 13 milliards d'euros", a affirmé le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo dans un communiqué.
En réalité, 553 km de voie ont été renouvelés en 2007.
"Ce contrat donne ( RFF) de la visibilité, il lui fixe des objectifs ambitieux, (...) il fonde un nouveau modèle économique pour l'entreprise", a dit la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
L'entreprise publique s'est dite satisfaite d'avoir pour la première fois "une longue visibilité". L'investissement annoncé pour la régénération du réseau correspond à ce qu'avait réclamé son président Hubert du Mesnil à l'Etat.
AUGMENTATION DES TARIFS DE PÉAGE
Cette annonce intervient après une longue série de rupture de caténaires qui a alerté l'opinion sur l'état des voies en France.
Il y a trois semaines, le sénateur UMP Hubert Haenel a rendu un rapport très critique sur l'état du réseau ferroviaire français.
Il s'en prenait aux "insuffisances de financement" et aux "dysfonctionnements organisationnels" entre RFF et la SNCF.
L'Etat et RFF ont fixé deux objectifs pour diminuer la dette de 29 milliards d'euros de l'entreprise. "Nous allons essayer de faire baisser le coût des travaux et augmenter la part des recettes commerciales", clame RFF.
"L'objectif fixé par le contrat de performance est de diminuer de 15% le coût de renouvellement d'une voie.
"Sur six milliards d'euros dépensés par an, nous avons 49% qui viennent des péages. Nous voulons monter cette part à 63%", précise l'entreprise.
Elle veut profiter de l'ouverture du marché à la concurrence, depuis 2006 pour le fret, en janvier 2010 pour le transport international de voyageurs, pour augmenter ses tarifs.
Les entreprises de fret devront dans les prochains contrats payer 2,5 à 3 fois plus pour acheter des sillons en France.
Les compagnies internationales désireuses de pénétrer le marché français en 2010 doivent s'attendre elles aussi à combler la dette de RFF.
Car l'Etat n'envisage pas d'augmenter son apport pour les années 2008 et 2009.
De son côté l'AFP avance plus de chiffres :
AFP a écrit:L'Etat va plus que doubler ses investissements pour rénover le réseau ferroviaire en lui consacrant 13 milliards d'euros à l'horizon 2015, alors que le mauvais état de certaines lignes est régulièrement à l'origine d'incidents dénoncés par les usagers et le gouvernement.
"Au total, l'Etat consacrera 13 milliards d'euros à la rénovation de l'infrastructure entre 2008 et 2015", a déclaré lundi le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, lors de la signature du "contrat de performance" qui va lier l'Etat et Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des voies, pour plusieurs années.
L'objectif est de porter à 2 milliards par an les sommes allouées à la rénovation à l'horizon 2015, soit plus que "le doublement" des quelque 900 millions investis en 2006 et en 2007, a précisé Hubert du Mesnil, président de RFF, qui, à l'instar de tous les acteurs du secteur, demandait depuis des années des investissements massifs dans le rail.
Il s'agit d'"un effort absolument sans précédent", a pour sa part commenté le ministre du Budget Eric Woerth tandis que le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo y a vu le signe d'une "nouvelle bataille du rail".
Ces engagements vont permettre d'enclencher "une dynamique qui va rompre avec le cercle vicieux d'un réseau qui se dégrade", s'est réjoui M. du Mesnil.
Faute d'investissements massifs pendant des années, certaines lignes du réseau classique sont en piteux état, ce qui oblige la SNCF à ralentir ses trains sur des centaines de kilomètres, suscitant la grogne des usagers.
En outre, plusieurs ruptures de caténaires en août et septembre, à l'origine de pagaille monstre pour le trafic, ont créé des retards en cascades pour des milliers de voyageurs.
Les sommes seront financées par le "paquet" Grenelle de l'Environnement et par "des rédéploiements" d'investissements de la route vers le rail, a précisé l'entourage de M. Borloo.
La hausse des investissements de rénovation lourde devrait aussi permettre de diminuer les sommes dépensées pour l'entretien courant, ont aussi expliqué M. Bussereau et du Mesnil.
Même si l'Etat s'engage noir sur blanc à porter ses investissements à 13 milliards en 2015, les détails du "contrat de performance" signé lundi ne portent que sur la période 2008-2012.
Aux termes de ce contrat, une première dans l'histoire de RFF, créé en 1997, l'établissement public s'engage sur 33 points de performance que l'Etat vérifiera périodiquement, a aussi expliqué Eric Woerth.
RFF a notamment pour mission d'aider à renforcer le fret ferroviaire en difficulté chronique, continuer la réforme des péages ferroviaires pour qu'ils couvrent mieux le coût réel du passage des trains ou encore contribuer à améliorer l'offre de transport régional, saturé aux heures de pointe.
"Le surcoût (des péages) sera intégralement compensé par l'Etat", a précisé M. Bussereau.
L'entreprise a aussi pour "vocation" d'ouvrir le réseau au marché européen, a souligné Hubert du Mesnil. Effective depuis 2003 dans le fret, l'ouverture sera étendue début 2010 aux lignes internationales de transport de voyageurs.
Côté maintenance, RFF aura renouvelé, en 2012, 3.940 km de voies et 1.430 appareils de voies (aiguillages...) ou encore supprimé 50 passages à niveau.
RFF, lesté depuis sa création d'une partie de la dette de la SNCF -28 milliards aujourd'hui- et en déficit chronique, devra dégager en 2011 un chiffre d'affaires de 4 milliards (contre moins de 3 milliards en 2007) et passer dans le vert, avec un bénéfice net de 500 millions d'euros.