Articles de Paris-Normandie du 15 janvier 2008:
La gare de Rouen passe la Seine
« De toute façon, à un moment donné, ça ne passe plus. » Alain Le Vern tire à raison le signal d'alarme face à la préoccupante saturation du réseau au niveau du nœud ferroviaire de Rouen rive droite.
En fin de semaine dernière, le président de région était au côté de Pierre Bourguignon, président du Syndicat mixte pour le Schéma de cohérence territoriale (Scot), pour annoncer l'ouverture d'une phase de concertation après une première série d'études de faisabilité qui prévoit le transfert de la future gare d'agglomération sur la rive gauche de la Seine, au niveau de l'ex Sernam à Saint-Sever.
« Le projet de nouvelle gare de Rouen, qui prévoit un nouveau quartier urbain avec un centre d'affaires de dimension régionale, répond à deux enjeux déterminants pour l'avenir de la capitale régionale et de sa grande agglomération », avance Pierre Bourguignon. Et quels sont ces enjeux : le développement des services ferroviaires et le développement d'emplois tertiaires stratégiques à l'échelle de la région.
« Ce n'est pas un projet rouenno-rouennais », martèle Alain Le Vern. Le président de région - dont la collectivité finance à hauteur de 274 millions d'€ en 2008 le renouvellement du matériel ferroviaire et des infrastructures - rencontre régulièrement à ce sujet les dirigeants de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF). Ceux-ci savent que la saturation du réseau régional est atteinte. L'actuelle gare de Rouen rive droite et son nœud ferroviaire encaissé entre deux tunnels avec des longueurs de quais insuffisantes ne sont absolument plus adaptés à l'évolution des trafics à moyen terme. Le compteur tourne désormais pour réaliser la nouvelle gare de l'agglomération rouennaise et cela au moment où Alain Le Vern pousse les feux avec le soutien de l'ensemble des responsables économiques et politiques pour une vraie desserte TGV de la Haute-Normandie. L'urgence est également inscrite dans des projets de déplacements à l'échelle de la grande agglomération de Rouen. Une réflexion est en cours sur une desserte ferroviaire performante entre le centre d'Elbeuf, Rouen et Barentin-Pavilly. Un tram-train qui changerait la donne.
« Il n'est plus question d'attendre », plaide Pierre Bourguignon.
Alain Le Vern prolonge la remarque du maire de Sotteville-lès-Rouen : « Il faut se doter d'une structure spécifique pour porter le projet. Nos collectivités font leur travail. C'est maintenant au préfet d'interroger les ministres concernés pour que ce projet capital soit à l'ordre du jour d'un prochain Comité interministériel d'aménagement du territoire. » Avec en toile de fond l'épineux dossier du financement. A lui seul, le tunnel sous la Seine coûtera des centaines de millions d'€.
Christophe Préteux
Mardi le 15 janvier 2008
Concertation : en voiture !
Les premiers ateliers de concertation ont réuni les 9 et 10 janvier les représentants des milieux socio-économiques et les acteurs institutionnels. Le calendrier prévoit qu'ils se poursuivent au rythme d'une réunion par mois jusqu'en juin prochain.
Une large concertation a d'ores et déjà été arrêtée avec le milieu associatif en septembre 2008. La consultation du grand public devrait suivre dans le courant de l'automne 2008.
C'est en fin d'année, à l'issue des pré-études fonctionnelles et des différentes phases de concertation que le comité de pilotage se prononcera « sur un ensemble de choix techniques décisifs pour la suite du projet ».
En l'occurrence, il s'agit de la déclivité des voies, de l'emprise du tunnel sous la Seine et d'une multitude de paramètres intégrés aux études. Des études menées en co-maîtrise d'ouvrage par la Région, le syndicat mixte pour le Schéma de cohérence territoriale (Scot). Le comité de pilotage réunit la Région, le Scot, l'Etat, la Seine-Maritime, les agglos de Rouen et d'Elbeuf, la ville de Rouen, RFF et la SNCF.
Mardi le 15 janvier 2008
Cinq axes pour un débat
L'ampleur et les enjeux de ce projet majeur - non seulement pour l'agglomération rouennaise mais aussi pour toute la région - sont tels que Pierre Bourguignon et Alain Le Vern ont jugé « essentiel de lancer dès ce début 2008 la concertation la plus large possible ».
Celle-ci portera sur l'ensemble des cinq composantes du dossier.
- La nouvelle gare d'agglomération sur le site de Rouen - Saint-Sever, sur la rive gauche.
- La réorganisation du réseau ferroviaire à l'échelle de la Haute-Normandie.
- La réalisation d'un nouveau quartier d'affaires emblématique d'une capitale régionale autour de la nouvelle gare.
- Un réseau de transport ferroviaire efficace pour la desserte périurbaine.
- Une réorganisation du réseau de transports urbain.
« A travers cette étape, nous voulons permettre à tous de s'approprier le projet, de vérifier que son opportunité est partagée et de bien mesurer les besoins réels de la population pour les intégrer à l'élaboration du projet », rappelle Pierre Bourguignon.
Mardi le 15 janvier 2008
Pourquoi St-Sever
Unanimité
Des études de faisabilité ont été menées entre 2003 et 2005. Elles ont conclu à l'intérêt de réaliser une gare d'agglomération au cœur d'un nouveau quartier d'affaires urbain. Le comité de pilotage a retenu à l'unanimité l'ex Sernam à Saint-Sever.
Ecologique
C'est en effet le seul site à répondre à l'incontournable renforcement des centres défendus par le Scot, à pouvoir devenir la plaque tournante des transports collectifs urbains en limitant les temps de trajet et à permettre un accès facile à pied ou à vélo. Aucun autre n'offre ces possibilités de développement durable.
Mardi le 15 janvier 2008
le chiffre : 600
C'est en millions d'euros, l'hypothèse-plancher pour le coût d'un tel projet, qui fera nécessairement l'objet d'un montage financier complexe largement dominé par l'argent public.
Mardi le 15 janvier 2008