La République du Centre a écrit:Arrou-Courtalain, site pressenti pour un arrêt TGV en Eure-et-Loir.
Après études, le site Arrou-Courtalain présente les meilleurs atouts pour l'implantation d'une gare TGV en Eure-et-Loir, plus particulièrement le long de la ligne « Bretagne ». Reste à convaincre la SNCF...
L'endroit semble improbable. Un champ de blé situé au lieudit Le Fée où l'on accède par la petite départementale D111 menant vers Le Poislay (Loir-et-Cher) depuis Arrou, près de la ligne ferroviaire assurant la liaison Le Mans-Paris. C'est pourtant ici que l'implantation d'une gare TGV en Eure-et-Loir est la plus crédible. En tout cas, selon l'étude technique, commerciale et économique réalisée par le cabinet Systra et dont les résultats ont été délivrés hier. Ce cabinet d'études avait d'abord été sollicité, en janvier 2007, par la Communauté de commune des Trois-Rivières pour la faisabilité d'une telle gare sur le site Arrou-Courtalain, là où les lignes SNCF Paris-Bordeaux et Paris-Le-Mans dévient, et dont l'idée avait été relancée par Philippe Vigier, président de la Comcom, soutenu par Claude Térouinard, conseiller général du canton de Cloyes-sur-le-Loir. La polémique qui avait suivi et soulevée par Alain Venot, alors député-maire de Châteaudun et Serge Fauve, conseiller général du canton de Châteaudun, privilégiant plutôt un arrêt TGV sur un site Voves-Bonneval, avait incité le conseil général à demander la même étude, mais pour l'implantation d'une gare à ce dernier endroit. Plusieurs critères techniques ont été pris en compte par le cabinet Systra, resserrant l'étau sur le site Arrou-Courtalain. « Une gare doit être bien placée, soit près de grandes villes ou de grands axes, à côté d'une ligne TER ou de chemin de fer », a notamment expliqué hier Jacques Rabouël, directeur expert consultant. La même gare TGV devra également générer un trafic de passagers suffisamment rentable pour la SNCF, sans trop ralentir les autres trains qui circulent sur la ligne.
Après la bifurcation
Si le site Arrou-Courtalain s'imposait face à celui de Voves-Bonneval, il restait à définir où implanter exactement la gare : avant, sur, ou après la bifurcation des lignes menant vers le Sud-Ouest pour l'une, vers la Bretagne pour l'autre. « Un arrêt avant ou sur la bifurcation aurait retardé tous les trains qui circulent ici », a observé Jacques Rabouël. La seule solution envisageable est donc d'implanter la gare sur la branche Le Mans, entre les km 132 et 133. « Une gare à quai rasant, ce qui permettra à la fois aux trains de s'arrêter mais aussi de pouvoir passer à 200 km/h », a noté Philippe Vigier. Une implantation après la bifurcation ne pourrait, en revanche, permettre qu'une liaison entre Paris et la région Bretagne. Qu'à cela ne tienne, Philippe Vigier veut voir en cette gare un « hub intermodal » avec la gare de Vendôme, en reliant ces deux arrêts TGV par un système de navettes pour ouvrir la couverture ferroviaire vers le Sud-Ouest.
Promotion
Élus d'Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher se disent, d'ailleurs, unis dans la défense de ce dossier. « Cette gare présentera un atout considérable pour le développement économique du sud de l'Eure-et-Loir et du nord du Loir-et-Cher », insistent de concert Philippe Vigier et Maurice Leroy, député et président du conseil général du Loir-et-Cher. Le site choisi, l'implantation d'une gare TGV en Eure-et-Loir n'en est pas moins loin d'être réalisée... Le plus dur reste à faire : convaincre la SNCF et RFF. Plus motivé que jamais, Philippe Vigier envisage aujourd'hui de lancer une association pour la promotion de la gare TGV. « Nous comptons sur le soutien de tous, élus, acteurs économiques, habitants des deux départements. » Son objectif : voir les premiers passagers prendre ou descendre du TGV à Arrou-Courtalain, dans cinq ans au plus tôt.
Onze millions d'euros
10,6 millions d'euros, c'est le coût estimé par le cabinet Systra pour l'implantation d'une gare au lieudit Le Fée, sur la commune d'Arrou, le long de la branche Bretagne, dont la faisabilité technique est juge modérée. Un atout de taille puisqu'il aurait fallu débourser 106 à 123 millions d'euros pour la même implantation à Voves-Bonneval et 110 millions d'euros sur le site Arrou-Courtalain mais avant ou sur la bifurcation de la ligne SNCF.
« Le trafic est évalué à 280.000 passagers par an, dont 40 % pour des trajets de proximité et 60 % pour des trajets plus longs », a indiqué Philippe Vigier, député de la 4e circonscription d'Eure-et-Loir.
Si elle voit le jour, la gare TGV Arrou-Courtalain mettra Paris à 33-34 minutes de distance du sud de l'Eure-et-Loir, sans compter le temps de trajet en voiture pour s'y rendre. Environ 20 minutes de Châteaudun.
Stéphanie Biju
Pour rappel la gare de Vendôme-TGV tourne également autour de 275kpa. Bon courage en tout cas à eux pour 2013.