La Dépêche du Midi a écrit:La SNCF propose un RER pour l'Albigeois
La ligne Albi-La Madeleine-Saint Juéry pourrait être utilisée par un moyen de transport en commun desservant l'agglomération. Un train ou une sorte de tramway. C'est la suggestion formulée par la SNCF. Elle est prête à engager une étude si la volonté politique se manifeste.
Le train peut-il proposer une alternative à la voiture dans une agglomération comme celle d'Albi ? La question n'est ni farfelue, ni incongrue et les écologistes ne sont plus les seuls à se la poser.
Jusqu'ici, le train ou le tramway était réservé à des métropoles d'envergures régionales. Les autres villes étaient dévolues exclusivement à l'automobile. Mais le rail n'a pas dit son dernier mot. En tout cas, la SNCF y croit.
Dans ses perspectives de développement, elle s'intéresse aux transports péri-urbain comme à un nouveau créneau dont Albi pourrait profiter. Pour peu qu'une volonté politique se manifeste.
Le sujet a été très sérieusement évoqué au cours d'une entrevue le 7-février entre Philippe Bonnecarrère et Gérard Sevely, le directeur régional de la SNCF.
En fait, Albi a un atout important dans sa manche. 9 km de voie ferrée qui traversent l'agglomération entre La Madeleine et Saint-Juéry. Une ligne, depuis les années 30, qui, entre la gare principale et la deuxième commune de l'agglomération, n'est plus utilisée que par des trains de marchandises : deux convois l'empruntant en moyenne chaque jour. L'infrastructure existe, elle ne demande qu'à servir aussi au transport des voyageurs.
Lors de son entretien avec le maire, le patron des chemins de fer a donc suggéré l'éventualité d'une utilisation urbaine de cette portion de voie ferrée. Le maire a manifesté son intérêt.
La SNCF est prête à entamer une étude. Elle n'attend plus que la Ville la lui commande.
« La SNCF est prête à avancer », souligne Lucien Rebesco, chargé des relations extérieures de la SNCF à l'établissement d'exploitation de Toulouse. « Il faut que la Ville nous dise ce qu'elle souhaite. Il faut ensuite qu'elle détermine quels sont ses besoins en matière de desserte et de cadences. La SNCF dira alors comment elle peut y répondre ».
La ligne Albi-La Madeleine-Saint-Juéry pourrait être utilisée selon le modèle de la ligne-C du métro toulousain, entre Colomiers et Toulouse. Intégrée au réseau des transports urbains toulousains, elle emprunte la voie ferrée et le matériel roulant de la SNCF avec des trains à intervalles réguliers. Une sorte de RER toulousain qui pourrait être applicable à la configuration albigeoise.
Sur la ligne Albi-Saint-Juéry, la SNCF pourrait, par exemple, faire rouler les autorails de la dernière génération dont les premiers exemplaires acquis par le conseil régional viennent d'être livrés. D'un coût de 8 à 10 MF, ils peuvent transporter jusqu'à 70 passagers.
Mais ce n'est pas la seule possibilité. La SNCF développe un nouveau moyen de transport spécifiquement destinée à la desserte urbaine : le tram-train. Ce combiné du tramway et du train, comme son nom l'indique, est actuellement expérimenté à Sarrebrück, en Allemagne. Il présente l'avantage de pouvoir circuler sur des voies ferrées comme sur des lignes de tramway.
« C'est un champ d'expérience intéressant », souligne Lucien Rebesco. Des études sont actuellement en cours à Mulhouse et à Nantes qui pourraient avoir recours au tramtrain. Pourquoi pas Albi ? Les 9-km de la ligne entre la Madeleine et Saint-Juéry ne nécessiterait pas d'adaptation particulière. « L'hypothèse qu'on pourrait envisager consisterait à aménager six ou sept haltes. Une tous les kilomètres. C'est généralement ce qui se fait en desserte urbaine », suggère Lucien Rebesco. Et à partir de ces haltes, le train serait en connexion avec des bus qui transporteraient les passagers vers le coeur de la ville.
Cela supposerait inévitablement l'élaboration d'un véritable schéma des transports en commun prenant en compte l'ensemble de l'agglomération.
Une révolution dont le train sera peut-être le moteur.
A l'échelle de l'agglomération d'Albi, un tel mode de transport peut-il être rentable ? « Il est difficile de se prononcer comme ça, reconnaît Lucien Rebesco. Mais il est sûr qu'il existe un potentiel. Les techniciens considèrent que 60.000-habitants, c'est pertinent pour ce type de transport ferroviaire léger. Sous réserve d'étude plus poussée, financièrement, l'investissement ne coûterait pas excessivement cher. Il serait sûrement moins cher qu'un contournement autoroutier ».
Publié le 29/02/2000 | Philippe BERNARD
Je me suis penché sur Google Map pour me remémorer les voies ferrées albigeoises, et j'ai pondu çà : Un tram-train à Albi ?
On peut voir qu'effectivement la ville est encerclée par une voie (unique et non électrifiée of course), dont la principale raison d'être était d'acheminer le charbon des mines de Carmaux jusqu'aux usines du Saut du Tarn, à côté de Saint-Juéry. Puisqu'ils n'y a désormais pas plus de mineurs à Carmaux que d'usines au Saut du Tarn, cette ligne (en rouge) pourrait desservir quelques "hauts lieux" albigeois (mes souvenirs d'étudiant...). La ville rouge pourrait même s'offrir à peu de frais un réseau en étoile avec l'utilisation de l'embryonnaire section vers Castres (en vert) et de la voie vers Toulouse (en bleu) à terme.
Dingue, non ? Bye, bye, grand contournement alors ?