[ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Aménagements, constructions, projets, ferroutage, ...

Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la

Messagepar super5 » Jeu 22 Avr 2010 18:03

La SNCF a renoncé aux sillons qu'elle avait acquis en Allemagne.

Par ailleurs, le rapport du sénateur Grignon sur la libéralisation des TER a été reporté en septembre pour ne pas mettre de l'huile sur le feu (car il y a la réforme des retraites).

L'Express a écrit:Le rapport sur les TER repoussé
Le rapport sur l'ouverture à la concurrence des trains express régionaux (TER) sera remis en septembre.

Inutile d'attendre les conclusions du rapport du sénateur du Bas-Rhin, Francis Grignon, sur l'ouverture à la concurrence des trains express régionaux (TER). Il ne sera pas remis ce printemps, comme prévu, mais plutôt au mois de septembre. L'Etat ne veut pas prendre le risque d'envenimer le climat social à la SNCF, à l'heure où il engage la discussion sur les retraites.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Mer 05 Mai 2010 20:19

Le sénateur Francis Grignon a publié son rapport préliminaire sur la libéralisation des TER.
http://titresdetransport.blog.capital.f ... cle=424739
Capital a écrit:Exclusif - L'intégralité du premier rapport Grignon : il propose de revoir la durée du travail des cheminots

Chargée voilà un an d'établir les modalités d'ouverture à la concurrence des TER, la commission présidée par le sénateur Francis Grignon a rendu ses conclusions mi avril. Mais, à la lecture de ce document de 89 pages que Titresdetransport vous propose en exclusivité et dans son intégralité , le ministère de l'Ecologie a décidé de le garder sous le coude, au moins jusqu'à la rentrée. La raison ?

Officiellement, les équipes de Jean-Louis Borloo ont estimé que les régions n'avaient pas été assez consultées et ont donc demandé au bon sénateur Grignon de refaire le tour de France. Plus probablement, le gouvernement n'a pas souhaité remettre de l'huile sur le feu syndical après les quinze jours de grève d'avril et la perspective de la réforme des retraites. Car la principale proposition dudit rapport consiste à revoir la durée du travail des cheminots. Explosif...

La question à laquelle devait répondre le sénateur Grignon était la suivante : que deviennent les salariés de la SNCF si un opérateur privé remporte un appel d'offres sur un bouquet de lignes ?

Les syndicats voudraient une "mise à disposition" des agents de la SNCF au nouvel opérateur afin que les cheminots gardent leur statut. Mais les nouveaux opérateurs ne veulent pas en entendre parler car ils ne seraient pas les "vrais" employeurs de leurs salariés.

La commission Grignon propose donc que les cheminots soient "transférés" au nouvel opérateur, avec possibilité de retour en cas de licenciement économique par le nouvel employeur, comme l'a dévoilé mardi le magazine Ville, Rails et Transports.

Avec ce transfert, les cheminots garderaient leur régime spécial de prévoyance et de sécurité sociale ainsi que leurs droits à l'avancement d'échelon à l'ancienneté. En revanche, le transfert serait obligatoire : un agent SNCF ne pourrait le refuser. Enfin, la durée du travail devrait être revue et harmonisée au niveau de la branche.

"Le législateur invite les partenaires sociaux de la branche du transport ferroviaire de voyageurs à négocier un accord collectif national qui énoncera un socle commun du droit de la durée du travail applicable à toutes les entreprises exerçant cette activité, y compris la SNCF", écrit le rapport Grignon. Le délai accordé par le législateur serait de 18 mois afin que toutes les parties tombent d'accord, sinon le législateur agirait par décret. Dans cette formulation, le rapport exclut le fret mais inclut tout le transport de voyageurs, donc y compris les TGV et les Corail.
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[TER] Problèmes entre les régions et la SNCF

Messagepar basco - landais » Mer 22 Sep 2010 09:26

Dans un entretien à Sud ouest, Alain Rousset déclare

Alain Rousset a par ailleurs indiqué que les relations entre les Régions et la SNCF se dégradaient. Les présidents de Région ont rencontré Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, pour lui dire qu'ils étaient prêts à dénoncer les conventions des transports express régionaux (TER) avec la SNCF.

« Les prix des péages deviennent exorbitants, cela ne peut plus durer », a insisté le président de l'Association des Régions de France. Il entend saisir le tribunal administratif prochainement, pour dénoncer « les avenants qui sont présentés par l'entreprise ». Alain Rousset a annoncé l'engagement d'un rapport de force des présidents de Région avec la SNCF
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Re: [TER] Problèmes entre les régions et la SNCF

Messagepar TheForceCode » Mer 22 Sep 2010 09:53

C'est bizarre, dans un article que j'ai lu il y a quelques jours, c'était le son de cloche totalement inverse (avec un renforcement de la coopération entre Régions et SNCF):

La Gazette des Communes, citant l'AFP a écrit:TER : SNCF et régions vont coopérer... "plus étroitement"

Les régions françaises, qui organisent les TER, vont coopérer plus étroitement avec la SNCF, ont annoncé le 16 septembre 2010 l'Association des régions de France (ARF) et la société ferroviaire.

Les deux parties ont convenu d’organiser régulièrement des « auditions thématiques pour rendre plus transparentes les relations financières entre la SNCF et les régions » dans des domaines tels que les tarifications, la fiscalité locale applicable aux transports, le financement des schémas d’accessibilité ou le renouvellement des matériels, indiquent-elles dans un communiqué commun.

Un groupe de travail chargé de plancher sur la gestion des gares, qui appartiennent désormais à Gares & Connexions -une branche autonome de la SNCF-, va être mis sur pied, avec pour ambition de définir notamment « les ambitions partagées en matière d’intermodalité » (simplification des correspondances). La SNCF et l’ARF vont en outre créer « un groupe de prospective sur les ‘nouveaux déplacements de la vie quotidienne’ régionaux et interrégionaux, qui traitera notamment des questions de multimodalité » (coordination de différents moyens de transport).

Les deux parties doivent enfin signer très rapidement « une charte pour le service public régional ». Ces décisions ont été prises le 15 septembre lors d’une audition du président de la SNCF, Guillaume Pepy, par la commission Infrastructures et Transport de l’ARF.

Les relations entre la SNCF et les régions étaient jusqu’à présent surtout bilatérales, sans vraie structure de discussion pour prendre en compte les préoccupations communes des collectivités, a expliqué Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de la Loire, qui dirige cette commission à l’ARF.


http://infos.lagazettedescommunes.com/44997/ter-sncf-et-regions-vont-cooperer-plus-etroitement/
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Re: [TER] Problèmes entre les régions et la SNCF

Messagepar bzh-99 » Mer 22 Sep 2010 17:03

oui, vu les relations dégradées entre les régions et la SNCF, on est bien dans une négociation avant avenant ou dénonciation des contrats en cours.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar Autocar » Dim 26 Sep 2010 09:17

TheForceCode a écrit:C'est bizarre, dans un article que j'ai lu il y a quelques jours, c'était le son de cloche totalement inverse (avec un renforcement de la coopération entre Régions et SNCF):


En effet, d'un coté les régions dénoncent les coûts et la mauvaise exécution des services de la SNCF et de l'autre, ils veulent développer la "collaboration". Preuve une fois de plus que les conseils régionaux sont incapables de gérer cette compétence et se contentent de menaces qu'elles ne mettront pas en pratique. En fait l'organisation actuelle ressemble fort à la tutelle exercée par la SNCF sur l'état. La SNCF demande, les régions payent
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar Brad » Dim 26 Sep 2010 10:15

Autocar a écrit:
TheForceCode a écrit:C'est bizarre, dans un article que j'ai lu il y a quelques jours, c'était le son de cloche totalement inverse (avec un renforcement de la coopération entre Régions et SNCF):

En effet, d'un coté les régions dénoncent les coûts et la mauvaise exécution des services de la SNCF et de l'autre, ils veulent développer la "collaboration". Preuve une fois de plus que les conseils régionaux sont incapables de gérer cette compétence et se contentent de menaces qu'elles ne mettront pas en pratique. En fait l'organisation actuelle ressemble fort à la tutelle exercée par la SNCF sur l'état. La SNCF demande, les régions payent

Et pourquoi les régions ont-elles besoin de faire des menaces et que dans un second temps elles ne peuvent pas les mettre en pratique ?

Parce que l'Etat pousse la SNCF à se comporter en véritable entreprise privée cherchant à maximiser ses profits et que dans le même temps il refuse toute possibilité de mise en concurrence au niveau régional. Forcément les régions se retrouvent face à un mauvais service (puisque la SNCF réduit sa maintenance, les rames et personnels de réserve, supprime les trains les moins remplis sans chercher à augmenter leur fréquentation, bien au contraire...) et n'ont aucune marge de manoeuvre à part quelques pénalités financières (que la SNCF leur re-facture illico sur d'autres postes). Alors forcément elles n'ont comme solution que d'alterner entre négociations pour améliorer les choses et menaces quand les services sont vraiment trop mauvais, sans avoir vraiment de moyen de pression ("je prends votre concurrent à la place") comme pourrait le faire n'importe quel client normal.

Bon bien sûr je simplifie et tous n'est pas complètement noir d'un côté (Etat et SNCF) et blanc de l'autre (régions). Par exemple les présidents socialistes sont, pour des raisons idéologiques, loin de pousser (du moins publiquement) pour une mise en concurrence ouverte de la SNCF. Mais globalement elles ont quand même plutôt toutes bien pris à coeur leur mission de développement du TER et bien investi dedans, même si elle n'ont pas toujours les moyens, les conseils avisés et les moyens de pression suffisants (on y revient toujours) pour s'assurer que l'argent est utilisé à bon escient.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar dionysos » Ven 01 Oct 2010 09:45

Les choses évoluent très vite, et certains risquent de prendre l'avion au lieu du TGV dans quelques temps...

http://www.lefigaro.fr/societes/2010/10 ... rement.php

Selon Les Echos, la SNCF veut obtenir plus de liberté pour fixer, à la hausse comme à la baisse, les tarifs de ses TGV. Mais le nombre de places à bas prix serait accru de 50%.

Les tarifs de la SNCF vont encore évoluer. Le quotidien Les Echos explique dans un article que la compagnie ferroviaire est en négociation depuis quelques semaines avec le gouvernement afin de mettre fin à l'encadrement des prix du TGV. D'après le quotidien, il s'agirait de faire disparaître «une grande partie» des tarifs de référence fixés chaque année par le gouvernement. Jusqu'à présent, les prix des billets ne pouvaient varier que dans un intervalle limité autour de ces tarifs.

Interrogé par Les Echos, le député UMP Hervé Mariton, rapporteur spécial du budget des transports, explique qu'il s'agit «d'une contrepartie à l'instauration de la nouvelle taxe pour le financement des lignes interrégionales déficitaires». Ces lignes, qui doivent faire l'objet d'un contrat entre l'Etat et la SNCF, seront financées par une taxe de 1% sur les billets de trains et les péages des autoroutes.

En 2009, la compagnie ferroviaire était endettée à hauteur de 7,2 milliards d'euros et affichait des pertes de 980 millions d'euros. Elle avait du faire face, notamment, à une hausse de ses coûts. Le prix des péages versés à Réseaux ferrés de France s'est largement alourdi.

Une possible hausse des prix des billets
La fin des tarifs de référence pourrait se traduire par une hausse des prix pour certaines catégories de places, notamment les premières classes, ou d'horaires. La distinction entre période normale et période de pointe pourrait disparaître. «Le TGV français reste le moins cher d'Europe. Une hausse des prix pour certaines catégories prêtes à payer pour ce service n'est pas anormale», explique au quotidien un connaisseur du dossier.

Pour la SNCF, cela donnerait la possibilité de mettre en place une gestion des prix plus souple. Ceux-ci pourraient varier beaucoup plus, tant à la hausse qu'à la baisse, en fonction des taux de remplissage par exemple. Une évolution bienvenue face à l'arrivée prochaine de la concurrence et qui rapprocherait encore le fonctionnement de la société des chemins de fers de celle des compagnies aériennes.

Pour les passagers, en revanche, Hervé Mariton insiste: «Le client ne doit pas être pris dans un choix entre un Prem's acheté très en avance ou bien une première classe qui ne correspondrait pas à son pouvoir d'achat». Alors que la SNCF essaye de simplifier ses tarifs, un compromis entre la compagnie ferroviaire et le gouvernement qui pourrait aboutir avant la fin de l'année, viendra sans doute compliquer les choses.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar djakk » Ven 01 Oct 2010 11:16

Je dirai oui à la dérégulation des prix sncf quand la concurrence sera en place :P
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar Nono » Ven 12 Nov 2010 14:34

N'ayant pas trouvé de topic plus approprié, je poste ici cet article concernant le développement de l'offre TGV-ER dans la région NPDC.

La Voix du Nord a écrit:Dans un mois, le TER-GV débarque sur les quais d'Étaples et Rang-du-Fliers

vendredi 12.11.2010, 05:13 - ÉLISE CHIARI

Une heure et vingt minutes pour aller d'Étaples à Lille en train. Non, vous ne rêvez pas. Le 12 décembre, le premier TER-GV va débarquer en gare d'Étaples et Rang-du-Fliers (1 h 30 de Lille). ...

Envolées, les correspondances interminables à Saint-Pol-sur-Ternoise ou à Arras. Oubliées, les 2 h 20 de trajet moyen, qui pouvaient parfois monter jusqu'à 3 h 25 pour rallier la capitale des Flandres. « Il n'y aura plus de ruptures, on va réduire considérablement les temps de parcours », se réjouit Catherine Bourgeois, conseillère régionale en charge des transports.

La vitesse a un prix
Selon l'élue, l'extension de la ligne Boulogne-Calais-Lille va changer beaucoup de choses. « Il va y avoir un impact énorme en terme d'aménagement du territoire. Les jeunes qui sont en activité à Lille pourraient être tentés de venir vivre ici », anticipe Catherine Bourgeois, qui table aussi sur l'utilisation décroissante de la voiture. Mais pour l'heure, on en est aux suppositions. « On est en train de faire une enquête pour savoir quelles sont les attentes des habitants », explique la conseillère régionale. Une chose est certaine : « Le TER-GV est une réussite. Ils sont tous bondés. Le Lille-Calais de 17 h 23 a eu tellement de succès qu'il a fallu rajouter des rames ». Évidemment, prendre de la vitesse coûtera plus cher aux usagers. « Le TER-GV est une Mercedes et la SNCF nous fait payer cette réussite (...) Le Conseil régional assume déjà 75 % du coût », défend Catherine Bourgeois.

Quant aux horaires et à la fréquence des trains, on ne sait pas grand-chose encore. Un comité de ligne aura lieu le 11 décembre pour caler les choses.
Que ceux qui ne sont pas pressés soient rassurés, l'arrivée du TER-GV ne remet pas en cause les TER. « On ne peut pas se permettre de réduire l'offre TER, il faut continuer à mailler le territoire », conclut Catherine Bourgeois. •
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Sam 25 Déc 2010 22:21

À cause de la réforme des retraites, le rapport de Francis Grignon avait été mis en sommeil à la demande du gouvernement.

Maintenant que ceci est passé, le nouveau secrétaire d'État a rappelé le sénateur Grignon
http://www.mobilicites.com/fr_actualite ... 7_707.html

Donc peut être aura-t-on une ouverture à la concurrence en 2013/2014 ...
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Mer 12 Jan 2011 21:47

http://www.localtis.info/cs/ContentServ ... 0261038855
Localtis a écrit: Libéralisation des marchés du rail : les acteurs s'impatientent

Réunis en colloque à l'Assemblée nationale le 11 janvier, les principaux acteurs du rail français ont fait part de leurs attentes en matière d'ouverture à la concurrence. Selon eux, le retard pris dans la libéralisation des marchés ferroviaires grève la performance du secteur et pénalise les collectivités.

Le 11 janvier, un colloque organisé par Avenir-Transports et Villes et régions européennes de la grande vitesse a fait le point à l'Assemblée nationale sur l’ouverture à la concurrence des marchés ferroviaires. En France, le marché du fret l’est depuis quatre ans, les nouveaux entrants y confortent progressivement leur place malgré la mauvaise santé du secteur. "Chute des volumes transportés, abandon du wagon isolé, la France n’est assurément pas dans le train de tête mais plusieurs études européennes prouvent qu’une fois le fret libéralisé, en Suède notamment, il y a une corrélation entre les changements engendrés et la performance du secteur", a motivé Enrico Grillo Pasquarelli, directeur des transports terrestres au sein de la Commission européenne. Selon lui, l’ouverture à la concurrence du transport international de voyageurs connaît dans notre pays des débuts plus difficiles. "Les calendriers sont instables et les obstacles structurels nombreux".
Pour l’heure, celle du transport régional de voyageurs n’est pas d’actualité mais la SNCF s’y dit favorable, à condition de bien préparer le terrain, notamment avec les collectivités et sur des points aussi épineux que la transférabilité du matériel et des personnels. Pour certains, une loi devrait pouvoir statuer sur les changements que cela engendrerait. Quant aux services aux voyageurs nationaux, leur ouverture ne fait l’objet d’aucune législation européenne mais une proposition s’élabore à ce niveau en vue d’intensifier la concurrence. A l’horizon 2012, elle pourrait déboucher sur une décision dont la mise en oeuvre entrera alors en interaction avec le règlement européen sur les obligations de service public (OSP), en vigueur depuis plus de un an dans les transports publics. D’ores et déjà, le directeur des affaires européennes de la Deutsche Bahn, un opérateur de poids dont l’avis compte, s’est dit favorable à cette future ouverture à la concurrence du transport national de voyageurs. Par ailleurs, la Commission progresse dans la refonte du premier paquet ferroviaire, dont l’objectif est d’allouer de nouveaux moyens fixés aux services ferroviaires et d’y clarifier la tarification et l’accès au réseau.

Alerte sur l’état du réseau

Tous secteurs confondus, la question de l’ouverture à la concurrence n’est plus taboue, se plaît-on à marteler chez les deux acteurs majeurs du système ferroviaire français que sont la SNCF et Réseau ferré de France (RFF). A la tête de ce dernier, Hubert du Mesnil va même plus loin et rappelle que "RFF a été créé pour rendre l’ouverture à la concurrence possible". A la complexité de cet enjeu s’ajoute néanmoins un obstacle de taille. "En effet, pour que la mise en concurrence soit profitable à tous, le préalable est que le réseau fonctionne bien. Or c’est loin d’être le cas", a-t-il poursuivi. De la part du gestionnaire du réseau, l’aveu paraît fracassant. Pourtant il est largement partagé, par la SNCF notamment. Jacques Damas, directeur général de la qualité et de la sécurité du service de l'entreprise ajoute que "dans de nombreuses régions, même celles apparemment plus en pointe comme Rhône-Alpes, le niveau de qualité du réseau est inférieur à celui de nos voisins". "En gros, l’offre ne suit pas la demande qui, elle, se maintient à un bon niveau", complète Bernard Soulage, président de Villes et régions européennes de la grande vitesse.
Est-ce la faute à un faible niveau cumulé de financement ? Pour David Azéma, directeur général délégué à la stratégie et aux finances de la SNCF, c’est là tout le problème. Pour équilibrer le système ferroviaire français, entretenir le réseau et payer les trains, il manque selon lui 1,5 milliard d’euros par an. "Quand il y a un tel mistigri dans le jeu, le dialogue entre acteurs est forcément compliqué. En termes de libéralisation, le risque est que s’accélère le phénomène d’une Europe à deux vitesses, celle qui a pris le pli depuis des années, en Europe du Nord par exemple, et celle où les opérateurs avancent dans le flou et ne savent pas où investir. Cette Europe à deux vitesses fera les gagnants et les perdants de la consolidation de l’industrie ferroviaire de demain."
Même son de cloche à la tête de Veolia Transport, où Cyrille du Peloux est "convaincu que l’industrie ferroviaire française pâtira du retard pris pour libéraliser les transports national et régional de voyageurs". Selon lui, les collectivités en paient déjà les pots cassés puisque chez nos voisins, là où le train de la libéralisation est en marche, elles débourseraient de 20 à 25 % en moins dans le subventionnement des lignes. "On apprend que les collectivités perdent au change, les industriels aussi, et que l’usager n’est pas satisfait. On va droit dans le mur si on continue à se prendre pour un îlot isolé [sic] en Europe", a fustigé le sénateur des Alpes-Maritimes Louis Nègre, qui insiste pour que soit lancé un Grenelle du ferroviaire pour "mettre tout le monde autour de la table et aborder tous les enjeux, notamment le volet social du dossier et le statut des cheminots".

Portes de sortie

De nouvelles sources de financement sont possibles. Jean Bensaid, directeur général de la CDC Infrastructure, filiale d'investissement direct de la Caisse des Dépôts dans le secteur des infrastructures, note ainsi "un regain d’intérêt pour les investissements dans les infrastructures de transport ferroviaire". Mais si plus d’ouverture à la concurrence engendre plus de trafic - comme cela a pu être observé chez nos voisins européens -, cet appétit devra être continu et les cadres contractuels adaptés afin de pourvoir aux nouveaux besoins d’investissements créés. Surtout, l’urgence est à plus de visibilité dans le secteur. "Il en faut plus pour les collectivités amenées à financer les lignes", a souligné un élu de la ville de Mulhouse. "Pour nous [à la SNCF] aussi, a rétorqué David Azéma. Mais c’est là une particularité du ferroviaire, on doit composer avec l’impossibilité d’en avoir plus." Signe positif, la structuration de la nouvelle Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf) apportera sa touche à l’édifice de réforme progressive du système français. Laquelle "prendra du temps", selon Pierre Cardo, ex-député désormais à la tête de cette structure, qui prononcera en février son troisième avis (sur l'épais "document de référence du réseau" de RFF).
Autre document qui se fait de plus en plus attendre : le rapport du comité des parties prenantes sur l’ouverture à la concurrence des trains express régionaux (TER). En clôture de ce colloque, Thierry Mariani, secrétaire d’Etat en charge des Transports, a annoncé que sa seconde partie devrait être remise pour Pâques.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Mer 19 Jan 2011 15:32

http://www.lexpansion.com/entreprise/ve ... 47216.html
L'Expansion a écrit:Veolia et Trenitalia s'allient pour contrer la SNCF

Les deux groupes ont présenté mercredi leur société commune qui exploitera dès l'automne 2011 des trains entre la France et l'Italie.
"La nouvelle société entend rivaliser sur le marché européen de la grande vitesse, celui des liaisons internationales longue distance ou transfrontalières et des liaisons régionales"

La compagnie ferroviaire italienne Trenitalia et le groupe français Veolia Transport ont présenté mercredi leur société commune qui exploitera dès l'automne 2011 des trains entre la France et l'Italie et vise à terme le marché européen notamment dans la grande vitesse.

"La nouvelle société entend rivaliser sur le marché européen de la grande vitesse, celui des liaisons internationales longue distance ou transfrontalières et des liaisons régionales", indique un communiqué commun des deux groupes, qui ont présenté cette société mercredi à Rome après avoir signé leur accord de coopération fin décembre.

Le tandem va dans un premier temps faire circuler à partir de l'automne 2011 des trains de nuit classiques Paris-Florence-Rome et Paris-Milan-Venise et entend lancer à partir de 2012 trois allers-retours de jour entre Lyon, Chambéry et Turin.

Veolia Transport et Trenitalia se sont ensuite fixé parmi leurs "objectifs futurs" le lancement de liaisons à grande vitesse Paris-Bruxelles et Paris-Milan et entendent également participer ensemble à des appels d'offres en Europe.

Cette société commune, de droit français, est détenue à parts égales par les deux groupes. Elle doit encore recevoir le feu vert des autorités européennes de la concurrence.

Le matériel roulant sera loué et Internet sera un "canal privilégié de distribution des billets", ajoute le communiqué.

Les nouvelles liaisons lancées entre la France et l'Italie par les deux groupes sont une attaque frontale contre la SNCF, avec qui Trenitalia est pour l'instant associée au sein de l'alliance Artesia qui exploite deux trains de nuits sur les mêmes relations (Paris-Florence-Rome et Paris-Milan-Venise) et deux TGV --de jour-- Paris-Turin-Milan.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar TheForceCode » Mer 19 Jan 2011 20:36

Mais dite-moi, ils ont pas encore repoussé d'un trimestre la mise en service de leur fameux train de nuit concurrent :?: (on est passé de Juin 2011 à Automne 2011).
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Jeu 17 Fév 2011 19:22

http://www.mobilicites.com/fr_actualite ... 7_804.html
Mobilicités, citant l'AFP a écrit:Fin de l'alliance entre la SNCF et Trenitalia

La SNCF et la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia mettront un terme à leur collaboration au sein de l'alliance Artesia fin 2011, les deux groupes devant entrer en concurrence directe dans le cadre du rapprochement entre Veolia et Trenitalia pour l'exploitation de liaisons ferroviaires transalpines.

De son côté, la SNCF a pris 20% de NTV, une compagnie privée qui doit lancer en septembre 2011 des trains à grande vitesse en Italie concurrençant ceux de Trenitalia.

Le tandem Trenitalia-Veolia veut dans un premier temps faire circuler à partir de l'automne 2011 des trains de nuit classiques Paris-Florence-Rome et Paris-Milan-Venise et entend lancer à partir de 2012 trois allers-retours de jour entre Lyon, Chambéry et Turin (lire l'article "Mariage à l'italienne"). "Il y aura deux services, mais le marché le mérite", a commenté Guillaume Pepy.

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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Mer 18 Mai 2011 18:37

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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar djakk » Mer 18 Mai 2011 21:12

Comment ça se passait à Cannes du temps où Cannes-Grasse (limité aux gares des quartiers nord-ouest de Cannes) était en régie municipale ? la sncf était impliquée ou pas :?:
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar super5 » Jeu 21 Juil 2011 12:58

http://www.mobilicites.com/fr_actualite ... _1096.html

Mobilicités a écrit:Le mariage Veolia-Trenitalia autorisé par la commission européenne


La commission européenne vient d'autoriser le projet d'entreprise commune entre Veolia et Trenitalia. Désormais plus rien n'empêche les deux partenaires de partir à l'assaut du marché ferroviaire européen longue distance. Les premières liaisons entre Rome et Paris et Venise Paris devrait voir le jour dès cet automne.

C'était le dernier obstacle qui pouvait encore s'opposer à la création de la société commune Veolia Trenitalia. Il est désormais levé. La commission européenne vient de signifier qu'elle autorisait sans réserve cette création.

Dans un communiqué de presse, daté du 20 juillet 2011, la commission européen indique que cette opération ne pose pas de problème de concurrence « notamment parce que Veolia Transport est un nouvel arrivant sur les marchés en cause » et également « parce que Trenitalia et Veolia transport n'opèrent pas sur les mêmes marchés. »



Pas de risque pour la concurrence

Autre aspect, examiné à la loupe par la commission, le risque éventuel que pourrait faire courir cette alliance à la concurrence sur le marché ferroviaire italien. Trenitalia est une filiale du groupe Ferrovie dello stato (FS) l'exploitant du réseau italien qui contrôle également Rete Ferroviaria Italiana le gestionnaire de l'infrastructure. La commission a « examiné si l'opération renforcerait la capacité et la motivation de Ferrovie-Dello-Stato d'empêcher ses concurrents d'accéder aux infrastructures ferroviaires sur les lignes Paris-Rome, Paris-Venise et Paris-Milan ».

La commission considère qu'il n'en est rien. Elle estime par ailleurs qu'il est « probable » que deux services à grande vitesse concurrents seront exploités à l'avenir sur la ligne Paris-Milan l'un par la SNCF l'autre par l'entreprise commune Veolia-Trenitalia.



Quel nom pour cette co-entreprise ?

La création de cette coentreprise de droit français, date du 19 janvier 2011. Dans un communiqué publié à l'époque le duo annonçaient qu'il avait l'intention de faire circuler, dès l'automne, des trains classiques entre Paris-Florence-Rome et Paris-Milan-Venise. Et que, en 2012, elle exploiterait trois aller-retour par jour entre Lyon, Chambéry et Turin.

Le communiqué précisait également que ce partenariat entend « rivaliser sur le marché européen de la grande vitesse, des liaisons internationales longue distance et des liaisons régionales ».

Reste maintenant à trouver un nom à cette co-entreprise. Selon nos informations on devrait en savoir plus dès la rentrée de septembre.
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar djakk » Jeu 21 Juil 2011 14:05

tant mieux pour les investisseurs du futur tunnel de Lyon-Turin !
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Re: [ Concurrence ] TER-TGV : vers la fin du monopole de la SNCF

Messagepar Gilles V » Jeu 21 Juil 2011 14:06

Ce qui a de bien avec les relations internationales, c'est que les assemblages type "Exploitant Ferroviaire = Gestionnaire de facto des gares et de l'infra" (Oooh, comme je suis surpris de retrouver un montage similaire en Italie. :lol:) ressemblent plus à un dilemme du prisonnier : si la SNCF s'amuse à privilégier ses propres trans sur ceux de Veolia/Trenitalia. Trenitalia peut à son tour riposter en faisant de même sur le réseau italien. Et à mon sens, cela équivaudrait à une perte de qualité de service pour les deux (comme à chaque fois que la "politique" prend le pied sur la technique). D’où l’intérêt pour les deux sociétés de jouer le jeu.
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