Réouverture aux voyageurs de la ligne SNCF Chartres - Voves avant 2013 : "C'est possible"
Publié le 16 janvier 2009 - 00:34
MERCREDI APRéˆS-MIDI, SUR LA ROCADE DE CHARTRES. La suppression du passage à niveau sur la rocade de Chartres sera le... passage obligé pour remettre en service la ligne ferroviaire. Coût de l'opération : entre 20 et 25 millions d'euros.
C'est le vice-président de la région, Jean-Michel Bodin (PCF), qui le dit, en réponse aux interrogations du conseiller régional Daniel Guéret (UMP), inquiet de n'avoir constaté aucun coup de pioche.
« La majorité régionale a le devoir de dire si oui ou non, elle va faire la ligne Chartres-Orléans. Car en dix ans, il n'y a pas le moindre coup de pioche qui a été donné. » Ardent défenseur du projet de la liaison par le fer des préfectures d'Eure-et-Loir et du Loiret, Daniel Guéret s'interroge. Ou plutôt, interroge par voix de presse le président de la région Centre, François Bonneau (PS), sur les réelles avancées d'un dossier que lui, Daniel Guéret, président du groupe UMP du conseil régional, « a défendu depuis 1992, souvent contre l'avis » de ses collègues de droite.
Joint mercredi par téléphone, Jean-Michel Bodin (PCF), en charge des grandes infrastructures et des transports au sein de la collectivité, a consenti à « rassurer » l'élu eurélien. Non, le projet de réouverture aux voyageurs de la ligne SNCF Chartres-Orléans n'est pas enterré.
La preuve ? La somme de dix millions d'euros (50 % de l'État et 50 % de la région) a été inscrite dans le contrat de projets État-région 2007-2013 pour le fret, et une enveloppe de 28 millions d'euros a été débloquée par la collectivité territoriale pour la partie « voyageurs ».
2013, justement, est la date butoir avant laquelle la mise en service du premier tronçon - les 24 km reliant Chartres à Voves qui permettront de rallier Tours par Châteaudun et Vendôme - est annoncée. Pour Jean-Michel Bodin, le calendrier est réaliste, sans toutefois s'avancer sur la date de début des travaux. L'étude de projet, réalisée par Réseau ferré de France (RFF), relative à ce premier tronçon doit être livrée en avril.
Saisir l'opportunité du plan de relance
Mais surtout, « la question bloquante du passage à niveau 3 bis, sur la rocade de Chartres, est dépassée », se félicite l'élu communiste. La solution technique consiste à supprimer le fameux équipement en faisant passer la ligne SNCF sous la rocade. Le coût de l'opération, normalement à la charge de l'État (qui est propriétaire de la route), a été estimé entre 20 et 25 millions d'euros.
« Avec les 38 millions d'euros inscrits, on se donne la possibilité d'engager les travaux, hors PN 3 bis », observe Jean-Michel Bodin qui, malicieusement, encourage Daniel Guéret et « ses amis en politique à faire en sorte que l'État s'engage vite à financer la suppression du passage à niveau », notamment « en puisant dans l'enveloppe de 26 milliards d'euros du plan de relance. » Une voie que le préfet d'Eure-et-Loir, Jean-Jacques Brot, encourage d'ailleurs à emprunter. « Ce plan est l'opportunité de rouvrir toutes les possibilités de négociations », a reconnu, mercredi, le représentant de l'État.
Quant au « gros morceau », le second tronçon de la ligne entre Voves et Orléans, un écueil technique reste en suspens : la base aérienne de Bricy. Les avions militaires peuvent-ils modifier leur cône de descente ou d'envol ? Faut-il enfouir cette ligne à cet endroit ? Les résultats de la deuxième étude de projet devraient être connus à la fin de l'année.
Rappelons que, selon une estimation réalisée il y a maintenant plusieurs années, la ligne ferroviaire Chartres-Voves pourrait être fréquentée quotidiennement par environ 1.500 voyageurs. Dix allers-retours seraient mis en place, chaque jour, par la SNCF.