Le duché de Bretagne n'existe plus et les privilèges aussi, depuis longtemps...
Attention juridiquement la Bretagne n'était pas titulaire de privilèges, mais le traité d'Union constituait plutôt une sorte de monarchie confédérale unie sous la même couronne, dans laquelle chacune gardait des procédures de décision propre. Ainsi une même décision devait être approuvée parfois par chacun des organes compétent. Et si en France le caractère absolu de la monarchie affirmé comme seule source de légitimité législative, la Bretagne a en revanche gardé longtemps les traces de son caractère disons proto-parlementaire, par le biais de l'Assemblée des États de Bretagne.
La nuit du 4 Août n'a pas seulement aboli les privilèges, elle a aussi marqué le renoncement de la France envers ses obligations résultant du traité. Dés lors la Bretagne a été logée à la même enseigne que les autres, dans le grand mouvement de, euh, nivellement des identités régionales, sur la grande scène de la Nation, République Indivisible et tout et tout...
Il y a donc plusieurs interprétations, selon que l'on considère comme toujours valable, et donc opposable en droit international, ou non. Attention, la réponse n'est pas évidente, et ce n'est pas parce que ce texte est très vieux qu'il est forcément caduc. La souveraineté des Anglo-Normandes repose par exemple sur des textes du XIème.
On pourrait dans le sens contraire arguer que l'absence des revendications par une assemblée représentative, comme le Conseil Régional aujourd'hui, vaut acceptation tacite de la caducité. Oui mais jamais depuis 1790 une assemblée n'a pu représenter l'intégralité du territoire breton, du moins au sens du traité d'union.
Bref une controverse juridique passionnante! Qui nous interdit en tout cas de prononcer des jugements hâtifs sur la question. Et n'a que peu de rapport avec celle qui nous occupe ici, si ce n'est (ouf), qu'un péage décidé par le conseil régional ne serait pas en contradiction avec le traité d'union.
La vignette est peut-être effectivement techniquement et politiquement plus facile à mettre en œuvre. Et elle évite c'est vrai de se poser des question d'itinéraires bis. Toutefois je ne pense pas que les Bretons devraient en être exclu bien au contraire. Ce serait tout à fait illégitime de faire tenter de faire payer l'entretien du réseau routier et a fortiori le réseau ferré par les non-bretons.
Il faut également compter avec le remaniement des collectivités locales. Le retour de la Loire -Antlantique en Bretagne, et a fortiori la fusion Bretagne-Pays de la Loire, permettrait de gagner en cohérence en terme de politique ferroviaire, et peut-être accélérer le financement de la ligne nouvelle Massérac <> Nantes qui est un enjeu majeur du ferroviaire Breton.
On peut le voir sur cette image un peu pourrie hélas:
Avec un coût de 900m€ c'est LA priorité en matière ferroviaire. La région aurait les moyens de la financer seule pourvu qu'elle soit capable de mener ses propres arbitrages.