G.E. a écrit:les Toulonnais tiennent à avoir leur nouvelle gare au plus proche du centre et que, dans l'arrière-pays, on ne veut pas du tracé...
G.E. a écrit:Mais est-ce-que Nord de Marseille = Blancarde ?
Libération a écrit:
Les habitants de la région ont été consultés pendant cinq mois.
Entre TGV et petits trains rapides, Paca cherche son rythme
Par Michel HENRY
samedi 10 septembre 2005
La région Provence Alpes-Côte d'Azur (Paca) a-t-elle besoin d'une Ligne à grande vitesse (LGV) ? Sans doute, si l'on veut désenclaver les Alpes-Maritimes, puisque la LGV mettrait Nice entre 3 h 35 et 3 h 50 de Paris. Mais pour Paca, la priorité numéro un est autre. Les habitants qui se sont exprimés lors des cinq mois de débat public sur la LGV (1) veulent avant tout un réseau régional ferroviaire digne de ce nom. Comme on leur propose la LGV, qui n'entrerait pas en fonction avant 2020, ses habitants retournent le problème, sur le thème « donnez-nous d'abord notre petit train quotidien ». Quand il s'agissait de relier Paris à Lyon par le TGV, on ne parlait pas d'aménagement de territoire. Ici, il y a « une formidable occasion de repenser l'organisation de l'espace », note la commission de débat.
Dans une région saturée par le tout-voiture, où la liaison ferroviaire Marseille-Aix fonctionne moins bien que le bus, et où, de Cannes à Menton, on désespère faute de train efficace, tout le monde réclame « des liaisons rapides entre les métropoles régionales », et certains rêvent de TER-GV, des trains express régionaux à grande vitesse, inconnus en France. Face à ces demandes, RFF (Réseau ferré de France) a trouvé une parade : la LGV permettrait de « libérer la ligne historique pour les TER ». « La LGV est présentée comme nécessaire pour continuer le développement des TER », note la commission. Mais là , inquiétude : qui va payer ? Les collectivités locales devront s'acquitter d'au moins 35 % de la LGV, voire « 40 à 50 % », selon Philippe Marzolf, président de la commission. Or, la LGV est chiffrée entre 5 et 7 milliards d'euros, soit 60 euros par an et par habitant de Paca pendant trente ans, selon la commission.
Du débat, sur lequel RFF s'appuiera pour dire, au plus tard le 8 décembre, s'il continue le projet, il ressort quelques idées forces : oui à la LGV, à condition qu'elle soit « assortie d'un vrai programme de transports régionaux, qu'elle respecte l'environnement, que les gares soient au coeur des agglomérations, qu'elle s'intègre à un vrai plan d'aménagement du territoire, et qu'elle apporte un réel progrès au quotidien ». Trois scénarios se dessinent. Option un, le LGV Côte d'Azur, pour rapprocher le plus possible Nice de Paris. Option deux, un projet desservant en chapelet les métropoles régionales. Option trois, un projet de liaisons régionales rapides appuyées sur le réseau existant  ce dernier projet n'a pas la faveur de RFF.
Ces trois scénarios recouvrent trois conceptions différentes : « Le TGV d'abord », « les métropoles d'abord », « les territoires [et leur maillage] d'abord ». Selon qu'on habite les Alpes-Maritimes, le Var ou les Bouches-du-Rhône, on a un avis différent sur les racés, en vertu de l'adage bien connu : « D'accord pour le TGV, mais pas chez moi. » La commission note « l'insuffisance de la réflexion préalable » que Philippe Marzolf résume : « Il faudrait d'abord un projet d'aménagement du territoire, et ensuite on en déduirait les infrastructures nécessaires. » Hélas, ce n'est pas la méthode retenue jusqu'ici.
Il y a, bien sûr, les oppositions. Dans le centre Var, elles avaient déjà fait capoter le précédent projet, en 1991, quand on envisageait le prolongement du TGV jusqu'à Fréjus. Du coup, la LGV Méditerranée, entrée en service en 2001, s'arrête à Marseille. La commission estime qu'un « consensus » est nécessaire « pour ne pas répéter l'échec » précédent. Entre les viticulteurs varois, les agriculteurs, et tous ceux qui savent que « les Varois sont devant un vrai choix de société » : si le Var devient plus facile d'accès, il connaîtra le sort des Alpes-Maritimes (saturation des transports, pression foncière, urbanisme sauvage...), le consensus semble difficile à atteindre. C'est pourquoi la desserte par le littoral reliant les trois métropoles, Marseille, Toulon et Nice, semble tenir la corde (lire ci-contre).
Il y a, ensuite, les doutes sur l'environnement. « Le public est resté profondément sceptique sur la réelle capacité du maître d'ouvrage [RFF] à prendre en compte les impacts environnementaux du projet », note la commission. RFF envisage de traverser des zones protégées, « 27 % de l'aire d'étude correspond à des zones Natura 2000Â », et la commission prévient : « La LGV [180 km de ligne nouvelle, dont 40 en tunnels] peut avoir un effet destructeur qui, conjuguée à la puissance du développement urbain, risque de dégrader durablement le territoire régional. » D'où la question : « Sommes-nous prêts à sacrifier nos paysages pour dix minutes ou même une demi-heure de trajet en moins ? »
(1) Du 21 février au 8 juillet. Le bilan a été rendu public vendredi à Marseille.
Libération a écrit:Le fait du prince
samedi 10 septembre 2005
Un débat pour rien ? C'est ce que beaucoup ont cru, en découvrant, le 29 juin, le communiqué du Niçois Christian Estrosi, patron du conseil général des Alpes-Maritimes et ministre délégué à l'Aménagement du territoire. Ayant réuni les sénateurs-maires UMP de Marseille, Toulon et Nice, Estrosi indiquait : «Il a été arrêté que la LGV Paca devait relier les trois grandes métropoles de la région. » Cela signifiait le choix du tracé par le littoral. En dépit des dénégations de l'entourage du ministre, beaucoup y ont vu l'annonce d'une décision ministérielle,faisant fi de l'expression du public et de l'utilité même du débat.
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