TheForceCode a écrit:En même temps, si une LGV fait Paris-Le Havre, elle permet aussi de déservir très rapidement la côte normande.
Je suis sur que beaucoup de "parisiens" en manque d'air frais seraient ravis de pouvoir passer un après-midi en famille au bord de la mer (surtout que si c'est une LGV300, voir plus, c'est pas 1h qu'il faudra pour faire Paris-Le Havre, mais moins (40 à 45 minutes, soit le temps pour relier le centre de Paris aux terminus du RER A).
Par contre, une LN ne déservant que Le Havre, je trouve que ce n'est pas très ambitieux (surtout pour la Normandie dans son ensemble). Une ligne en Y, déservant d'un côte Rouen/Le Havre, et de l'autre Lisieux/Caen, avec séparation des lignes au niveau d'Evreux, serait, à mon sens, un projet beaucoup plus viable sur le long terme.
Ou plutôt, une LGV Nanterre - Rouen - Caen, avec un triangle près de Pont-Audemer donnant accès à un raccordement vers Le Havre. Le coût d'un nouveau pont sur la Seine (entre Tancarville et le pont de Normandie ?) serait compensé par le moindre kilométrage par rapport à une ligne en Y. Surtout, Le Havre et Rouen ne serait pas seulement reliés à Paris, mais aussi à la Basse-Normandie. Et les effets d'une future ligne nouvelle / amélioration de ligne vers Rennes d'une part (TAAA) et vers Reims d'autre part ("Arc Picard") seraient communs aux deux Normandies. Aujourd'hui, l'intégralité du trafic Le Havre - Caen se fait par la route (voiture individuelle et cars régionaux), et la liaison TER Rouen - Caen est très lente. Pas très écolo tout ça ...
Quand à la question d'une LGV fret, je crois que la priorité pour Le Havre n'est pas d'avoir un deuxième accès à Paris (noeud ferroviaire saturé et qui le sera en plus avec les tangentielles utilisant la Grande Ceinture) mais plutôt d'avoir un meilleur accès vers le reste de la France, voire l'Europe. La priorité est donc amha à l'amélioration de la ligne existante, puis à terme la création d'une LGV mixte, sur le parcours Rouen - Amiens - Reims - Culmont-Chaliendrey - Dijon, donnant au Havre un accès de qualité au Benelux, à l'Allemagne, à la Suisse, à l'Italie et à la France du Nord-Est et du Sud-Est.
Enfin, pour ce qui est de Saint-Lazare, ses quais courts sont justement dûs aux destinations peu lointaines qu'elle dessert (demandant des dessertes fréquentes mais avec un nombre de voyageurs limités, des sortes de "super TER"). Le futur AGV proposera un nombre de voitures modulable, et il semble donc logique que l'on emploiera des AGV courts, mais fréquents, pour desservir la Normandie. Donc pas la peine d'abandonner Saint-Lazare amha ...