Electrifications / Réfections en Poitou-Charentes
Posté: Mar 05 Mai 2009 10:05
Sud-Ouest a écrit:SAINT-JEAN-D'ANGÉLY. La réfection de la voie ferrée précède le projet d'électrification des lignes Niort-Saintes-Royan et Saintes-Angoulême, défendu par Dominique Bussereau, le secrétaire d'État aux Transports
Sur de bons rails
Le chantier de modernisation de la voie, entre Villeneuve-la-Comtesse et Saint-Jean-d'Angély, s'achèvera le 15 mai. ( PHOTO DOMINIQUE PARIES)
Un train express régional, avec correspondance TGV à Niort, met Royan à quatre heures de Paris. C'est plus court, et plus rapide, qu'une liaison par Angoulême. Or, depuis le 12 janvier, et jusqu'au 15 mai, aucun train ne circule entre Niort et Saintes, pour cause de modernisation de la voie ferrée.
Le chantier est suivi de près par Dominique Bussereau. Entre Saint-Georges-de-Didonne, où il réside, et la capitale, le secrétaire d'État aux Transports emprunte la ligne à intervalles réguliers. L'usager-ministre a donc, hier, supervisé, avec une attention toute particulière, ces travaux qui en annoncent d'autres.
Cette modernisation de la voie précède, en effet, le projet d'électrification de « l'étoile de Saintes » que porte le même Dominique Bussereau comme ministre mais aussi en tant que président du Conseil général. Un projet destiné à faire circuler, ensuite, des TGV entre Niort, Saintes et Royan mais aussi entre Saintes et Angoulême, afin d'offrir aux voyageurs des correspondances vers Toulouse ou l'Espagne.
La Région financera l'étude
Avant que cette électrification ne soit inscrite au contrat de projets État-Région 2013-2019, des études doivent être menées. Il y en coûtera 4,5 millions d'euros. Le Conseil général de Charente-Maritime en financera une partie. Michel Boutant, le président PS du Conseil général de la Charente, défenseur de la ligne Saintes-Angoulême, devrait en faire autant.
Hier matin, sur le chantier de Saint-Jean-d'Angély, le secrétaire d'État aux Transports doutait encore de la participation financière de la Région (1) dans cette étude. Mais, surprise, la conférence permanente du Conseil régional, réunie, dans l'après-midi, à Poitiers, a inscrit un crédit de 250 000 euros pour « une étude exhaustive des potentialités de modernisation des lignes Niort-Saintes, Angoulême-Saintes et Royan-Saintes. »
Ségolène Royal, la présidente PS du Conseil régional, y met, toutefois, une condition. Elle demande qu'un comité de pilotage, réunissant l'ensemble des collectivités locales concernées, suive cette étude. Une condition acceptée par Dominique Bussereau. Le secrétaire d'État aux Transports, qui bataillait ferme depuis deux ans pour ce financement régional - il avait plutôt fait une croix dessus - se réjouissait, hier soir, du « consensus » autour de ce projet.
Un meilleur confort
Mais avant de l'électrifier un jour, il fallait mettre la ligne Niort-Saintes sur de bons rails. Ce qui est en cours avec l'actuel chantier de modernisation qui concerne, surtout, un tronçon de quelque 25 kilomètres entre Villeneuve-la-Comtesse et Saint-Jean-d'Angély.
Les travaux consistent (1) à supprimer 9 000 traverses métalliques et bois, à les remplacer par des traverses bétons, à renouveler le ballast et, surtout, à réaliser de longs rails soudés.
Les voyageurs y gagneront en confort mais pas en rapidité. Du moins dans un premier temps. Après l'électrification de la ligne, la circulation de TGV supposera, aussi, le traitement, voire la suppression, de passages à niveau. Il en existe trois dans la seule traversée de Saint-Jean-d'Angély. Paul-Henri Denieuil, le maire, souhaite que la question soit étudiée rapidement, les aménagements n'étant pas sans conséquence sur la circulation dans sa ville.
Un train régional de plus
Au terme de l'actuel chantier de modernisation de la voie, les trains de marchandises pourront, eux, gagner en vitesse. Quant au Conseil régional, dès septembre, il mettra en service un train express régional (TER) supplémentaire chaque jour entre Niort et Saintes. Cinq trains, contre quatre avant les travaux, circuleront.
« Cette ligne paraissait condamnée. Les correspondances avec le TGV à Niort l'ont confortée. L'électrification permettra d'y développer de nouveaux trafics voyageurs et marchandises », assure Dominique Bussereau.
La Saintaise Michèle Carmouse reste, pour sa part, dubitative. « La priorité me semble être l'électrification de la ligne La Rochelle-Bordeaux. La région Pays de la Loire est en train de financer, par étapes, l'électrification entre Nantes et La Rochelle. Nous serons, de ce côté-là , en retard... », indique la conseillère régionale communiste, vice-présidente de la commission TER.
(1) Les travaux en cours coûtent 15 millions d'euros : 4 millions d'euros sont pris en charge par l'État, 4 autres millions par Réseau ferré de France et 7 millions d'euros par le Conseil général de Charente-Maritime.