Canfranc : l’Espagne s’engage, Rousset veut « accélérer »
Aquitains et Aragonais se sont engagés à rétablir « les liaisons manquantes » avant une réouverture de la ligne. Etudes et travaux dureront encore au moins six ans.
Journée historique ? L’avenir le dira. Toujours est-il que, ce vendredi, à Canfranc - où il a fallu convoquer les chasse-neige pour permettre qu’élus français et espagnols se retrouvent...
500 000 voyageurs et 1,5 million de tonnes de fret espérés
Dans le dossier de presse remis ce vendredi à Canfranc, la Région Nouvelle-Aquitaine confirme les prévisions de trafic déjà communiquées, et à propos desquelles les opposants à la réouverture font part de sérieuses réserves. Qu’en est-il exactement ? Selon la collectivité, donc, 1,5 million de tonnes de fret pourraient, chaque année, emprunter cette voie et donc concrétiser une connexion économique avec l’importante plateforme existant à Saragosse. On parle là d’activités touchant aux secteurs du marché céréalier, de la chimie, de l’automobile, etc.
Côté voyageurs, un demi-million de personnes sont espérées annuellement, dont 400 000 voyageurs « locaux » constitués pour les deux tiers de ressortissants français. Le trafic dit international générerait 100 000 voyages chaque année sur un trajet susceptible de s’effectuer en moins de 4 heures 30. Une fréquence de 17 allers, et autant de retours, est prévue chaque jour. L’ensemble de la ligne, de Pau à Saragosse, serait « couvert » quotidiennement par 4 allers-retours pour les voyageurs.
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2017/12/02/canfranc-l-espagne-s-engage-rousset-veut-accelerer,2232121.php
Pithou a écrit:Si les catalans continuent à s'agiter et pour peu que les basques s'y mettent, Canfranc sera la seule et unique voie d'accès à l'Espagne depuis la France ... je crois que le gouvernement espagnol en a conscience.
gavatx76 a écrit:Et les hypothétiques relations avec les nouveaux états basque et catalan seraient si exécrables pour justifier de s'emm... à passer par une liaison ferroviaire de montagne?
Magnum a écrit:Où on y voit Georges Manaut, président du comité contre la réouverture de la voie ferrée Oloron - Canfranc, venir constater l'arrivée de l'autorail vide à Bidos, certainement à un horaire bien choisi. Un X 73500 tagué de partout pour couronner le tout.
Cependant Alain Rousset ne veut pas lâcher le morceau. Il met en avant la "défense du patrimoine", explique une "première exploitation qui n'est pas suffisante car elle ne va pas jusqu'aux stations de ski ni en Espagne" et affirme sa volonté de rétablir la traversée du Somport.
Conseil régional
12/08/2019 09:06 | Vienne | | Imprimer |
Pau - Canfranc : la voie ferrée du président
Mais quel est ce projet de réouverture d'une ligne entre la France et l'Espagne qui motive une nouvelle candidature du président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset ?
Alain Rousset a inauguré la section Oloron-Bedous en 2016.
Alban Gilbert/Région Nouvelle-Aquitaine
Après les dérives financières de l'ex-Région Poitou-Charentes, c'est probablement le sujet qui revient le plus souvent dans les débats lors des séances plénières du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine depuis trois ans. Celui qui fait le plus hurler l'opposition aussi.
Et pour cause, le projet de réouverture de la voie ferrée entre Pau et Canfranc, à travers les Pyrénées, est souvent présenté comme la danseuse du président, Alain Rousset. Ce dernier ne s'en cache pas : il lui tient très à coeur. Au point de motiver sa décision de briguer un cinquième mandat lors des élections régionales de 2021.
Alain Rousset dit vouloir « finir le travail »
Lors d'une visite du chantier de la gare de Canfranc, le 2 août dernier, il a en effet annoncé sa candidature à une consoeur du quotidien aragonais Heraldo en se déclarant « obligé » de se représenter pour « finir le travail ».
Depuis vingt ans, le président de l'Aquitaine puis de la Nouvelle-Aquitaine a fait de ce dossier une affaire personnelle. Après avoir obtenu la rénovation de la voie entre Pau et Oloron, il a entièrement fait financer par le conseil régional les 102 millions d'euros de travaux qui ont permis la réouverture de la section de 24 km entre Oloron et Bedous en 2016.
©Infographie Eric Marin
Depuis, ses opposants pointent régulièrement la faible fréquentation des quatre TER quotidiens : 70 passagers par jour en moyenne en 2017 selon les statistiques de la SNCF. En avril dernier, un reportage de TF1 intitulé « Le train fantôme à 100 millions d'euros » avait provoqué la colère d'Alain Rousset. Pour lui, il ne sert à rien d'évaluer la fréquentation entre Pau et Bedous tant que la ligne ne dessert pas les stations de ski plus haut dans la vallée et surtout tant qu'elle ne permet pas de rejoindre l'Espagne par le rail.
Des financements européens
Selon le Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc (Créloc) qui a publié un livre blanc au printemps dernier, onze trains de voyageurs quotidiens pourraient circuler dès sa mise en service et surtout quatre trains de fret pour sortir de la route les 400 à 500 poids lourds qui empruntent quotidiennement la vallée d'Aspe entre la France et l'Espagne, via le tunnel du Somport.
« Au-delà de Canfranc, cette ligne va à Saragosse ; or, Saragosse n'est pas seulement une métropole comparable à Bordeaux et Toulouse, c'est aussi le noeud ferroviaire du nord de l'Espagne », insiste Alain Cazenave-Piarrot, le président du Créloc.
Reste à réaliser le chaînon manquant de 33 km entre Bedous et la frontière. A Canfranc, au début du mois, Alain Rousset n'a pas seulement évoqué sa candidature. Il a aussi annoncé que l'Union européenne avait accepté de financer la moitié des 400 millions d'euros de ce tronçon pour permettre la réouverture de la ligne entre les deux États membres.
Selon lui, les travaux pourraient débuter en 2021 ou 2022. Objectif : aller de Pau à Saragosse en train, en trois heures et trente minutes dès 2024. Le sujet, à coup sûr, devrait alimenter les débats lors de la campagne des prochaines régionales.Un tour de force en 1928
Inaugurée en 1928, la magnifique gare de Canfranc s'étend sur 240 mètres de long à près de 1.200 mètres d'altitude. La ligne qui la dessert depuis Pau était un tour de force technique à l'époque. Un tunnel hélicoïdal à Urdos permet notamment un gain de 60,5 m sur 1.830 m avec une pente de 3,3 %. Le tracé compte de nombreux viaducs et pas moins de quatorze tunnels rien que sur la partie française ! Le 27 mars 1970, un train de marchandise transportant du maïs peinait à monter à cause du givre sur les voies. À la suite d'erreurs humaines, il est tombé dans le gave d'Aspe en détruisant le viaduc de l'Estanguet. La SNCF en a profité, alors, pour fermer la ligne.
Baptiste BIZE
Ligne Bedous-Canfranc : début des travaux "à horizon 2021, pour une livraison en 2024-2025"
Dimanche 4 août 2019 à 18:09 - Par Caroline Felix, France Bleu Béarn
Confirmant une information d'un journal espagnol, le vice-président à la région Bernard Uthurry a annoncé le démarrage des travaux de la portion Bedous-Canfranc à l'horizon 2021 pour une livraison en 2024-2025. L'élu s'est montré plus prudent sur le financement par l'Union européenne.
Le projet de réhabilitation du tronçon est porté notamment par le président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset et par le président de la SNCF Guillaume Pépy (image d'archive)
Nouvelle-Aquitaine, France
Le chantier de réhabilitation du tronçon ferroviaire entre Bedous (64) et Canfranc, en Espagne, devrait démarrer à l'_"horizon 2021_, plutôt 2022", indique Bernard Uthurry, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge du développement économique, confirmant ainsi une information du journal espagnol Heraldo. La livraison du chantier de la vallée d'Aspe est attendue en "2024-2025", précise le vice-président.
Le financement ou non par l'Union européenne dépend fortement des résultats d'une étude sur l'impact environnemental qui est toujours en cours.
Études environnementales en cours
Des études sont en cours pour évaluer à quel point ce tronçon pourrait permettre de décongestionner la route du tunnel du Somport et ainsi diminuer les accidents et le bilan carbone. La part du financement du projet par l'Union européenne dépendra en grande partie de ces projections.
Mais Bernard Uthurry assure déjà qu'à terme, "2 à 3 millions de tonnes de marchandises par an" pourront traverser la frontière en train, "ça correspond à peu près au trafic en nature et en volume qui passe dans les camions au col du Somport (...) c'est du transport en vrac, du maïs, des cailloux, engrais, qui pourra être mis sur les trains".
Un tronçon à 450 millions d'euros
Si l'Union européenne soutient le projet, elle le financera à hauteur de 50%, l'autre moitié étant prise en charge par la région Nouvelle-Aquitaine. Les travaux sont estimés à 450 millions d'euros : "la ligne entre Bedous et Canfranc, c'est 400 millions d'euros", détaille Bernard Uthurry, et "le tunnel transfrontalier, qui appartient à un tiers à la France, c'est autour de 50 à 60 millions d'euros supplémentaire".
Visite de chantier vendredi dernier à Canfranc
Le président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset a visité ce vendredi le chantier de la gare de Canfranc. Ce chantier espagnol doit "intégrer la possibilité d'une continuité ferroviaire entre la France et l'Espagne (...) ce point permettra aux voyageurs et aux marchandises d'effectuer des déplacements sans rupture de charge (...) qu'ils puissent aller jusqu'à Huesca, Jaca et Saragosse sans perte de temps à la frontière", explique Bernard Uthurry.
Les travaux portent particulièrement sur l'écartement de rails, qui n'est pas le même des deux côtés de la frontière.
Le train desservira "les sites emblématiques"
La liste des arrêts du futur train n'est pas encore définie, mais il devrait desservir "les sites emblématiques, les sites de sports d'hiver, côté espagnol et français, avec le Somport et le Pourtalet notamment", détaille Bernard Uthurry.
Enfin, le vice-président a confirmé qu'Alain Rousset, comptait se présenter à sa propre succession pour les élections régionales de 2021.
Le train desservira "les sites emblématiques"
La liste des arrêts du futur train n'est pas encore définie, mais il devrait desservir "les sites emblématiques, les sites de sports d'hiver, côté espagnol et français, avec le Somport et le Pourtalet notamment", détaille Bernard Uthurry.
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