JMB a écrit:C'est curieux la photo de Guillaume Pépy sur le viaduc ne me parait pas naturelle... J'ai l'impression qu'il flotte au dessus du ballast... Photoshop aurait-il frappé?
Sud Ouest a écrit:Les 100 ans du tunnel ont été l'occasion de nouvelles déclarations. Mais certains doutent encore…
Réunion symbolique, dans le tunnel, des associations franco-espagnoles favorables à la réouverture de la Pau-Canfranc. (PHOTO MARTINE LACOUT-LOUSTALET)
«Et si on baptisait cette ligne du nom de Goya, le peintre, né à Saragosse, mort à Bordeaux ? » Samedi matin, à Canfranc, Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine, a ressorti sa bonne idée de 2003, lorsqu'il avait symboliquement baptisé la ligne Pau-Canfranc qu'il voulait (déjà) rouvrir.
C'était il y a près de dix ans. Depuis, de nouvelles études ont été réalisées, une enveloppe de 105 millions d'euros a finalement été votée par les conseillers régionaux d'Aquitaine pour la réouverture du tronçon Oloron-Bedous, mais dans la vallée d'Aspe comme un peu partout en Béarn, ils sont encore nombreux à montrer une moue dubitative lorsqu'il s'agit d'évoquer la réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc.
La facture en suspens
Pourtant, le ton était à l'optimisme samedi, alors qu'une nouvelle cérémonie symbolique était organisée, cette fois pour célébrer les 100 ans du percement du tunnel qui avait permis la naissance de la ligne transfrontalière, en 1928 (notre édition d'hier). Chacun y est d'ailleurs allé de ses vœux pour cette ligne. Alain Rousset en tête, persuadé un jour de voir « les Bordelais venir en train pour skier à Canfranc ». Il imagine cela réalisable d'ici à « 2018, peut-être 2020 ». Mais il n'ignore sans doute pas que la route ne sera ni droite ni plate…
Car, au-delà des 105 millions d'euros consentis de ce côté-ci des Pyrénées, on ignore qui paiera le reste de la facture, évaluée à 420 millions d'euros, qu'il faudra débourser pour relier Bedous à Canfranc, puis installer les rails sous le tunnel, et enfin adapter la ligne toujours existante entre Canfranc et Saragosse.
Optimisme et… pessimisme
« Côté espagnol, tout le monde en parle, mais personne ne paie », confie, dépité, Victor Lopez, l'ancien maire de Canfranc pendant douze ans, qui faisait partie de la poignée de membres du Crefco, l'association aragonaise jumelle du Creloc (Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc) présents samedi pour scander : « Assez des études, réouverture maintenant ! »
Il faut dire que la crise qui frappe l'Espagne oblige l'État et les collectivités à réduire la voilure pour les grands travaux (lire par ailleurs).
À ce pessimisme affiché de l'autre côté du Somport s'oppose l'optimisme relatif d'Alain Casenave-Piarrot, le président du Creloc, après la cérémonie. « C'est vrai qu'en Espagne, le corps social est tétanisé par la crise. Mais pourquoi bouderait-on notre plaisir ? Les études sont faites et montrent que le tunnel est encore viable, nous l'avons vu nous-mêmes. Les sondages d'opinion montrent que, de part et d'autre des Pyrénées, les gens sont favorables à la réouverture. Alors, nous, on y croit. »
La SNCF y croit
Reste que les associations se montrent critiques sur les retards pris. « On nous annonce Oloron-Bedous pour 2015 alors qu'on nous avait dit 2012 », faisaient-elles remarquer sous le tunnel, juste avant la cérémonie officielle en surface samedi matin.
Optimisme sans nuages en revanche pour Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, qui lançait devant le tunnel : « Le potentiel économique de cette ligne est très fort. Je suis prêt à parier que les choses avanceront. La volonté politique y est. La SNCF est très motivée. »
« Si la réouverture de la ligne Pau-Canfranc dépendait de l'enthousiasme, elle se ferait dès aujour- d'hui », notait cependant le quotidien régional « Periódico de Aragón » dans son édition dominicale, avec une pointe d'humour teinté d'incrédulité.
basco - landais a écrit:Optimisme sans nuages en revanche pour Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, qui lançait devant le tunnel : « Le potentiel économique de cette ligne est très fort. Je suis prêt à parier que les choses avanceront. La volonté politique y est. La SNCF est très motivée. »]
«Et si on baptisait cette ligne du nom de Goya, le peintre, né à Saragosse, mort à Bordeaux ? »
Maastricht a écrit:basco - landais a écrit:Optimisme sans nuages en revanche pour Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, qui lançait devant le tunnel : « Le potentiel économique de cette ligne est très fort. Je suis prêt à parier que les choses avanceront. La volonté politique y est. La SNCF est très motivée. »]
On a quand même déjà connu Guillaume Pépy plus inspiré ... est-ce bien raisonnable ?
Maastricht a écrit:basco - landais a écrit:Optimisme sans nuages en revanche pour Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, qui lançait devant le tunnel : « Le potentiel économique de cette ligne est très fort. Je suis prêt à parier que les choses avanceront. La volonté politique y est. La SNCF est très motivée. »]
On a quand même déjà connu Guillaume Pépy plus inspiré ... est-ce bien raisonnable ?
eomer a écrit:Il serait beaucoup plus raisonnable, amha, de construire la TCP que de remettre en service Bedous-Canfranc.
dionysos a écrit:eomer a écrit:Il serait beaucoup plus raisonnable, amha, de construire la TCP que de remettre en service Bedous-Canfranc.
Je te dirais oui, à la rigueur si tu ne tiens pas compte des phobies séparatistes castillanes, tu la construis sur Mauléon - Pampelune, avec un tunnel de base de moins de 20 bornes...
Car nos homologues outre-pyrénées de tranvia avouent bien que le flux fret envisagé passera bien par Bordeaux de toutes façons; la POLT leur semblant trop complexe à aménager pour le gabarit B+...
Sud-Ouest a écrit:Somport : les trains de Canfranc menacés
Les restrictions budgétaires en Espagne menacent les trains de voyageurs qui desservent la gare à l'autre bout du Somport. Inquiétudes pour la réouverture de la Pau-Canfranc?.
C'est une autre conséquence des coupes budgétaires du gouvernement espagnol de Mariano Rajoy aux prises avec une crise sans précédent. Le ministère des transports espagnol envisage de cesser ses aides aux lignes régionales (l'équivalent de nos TER) les moins rentables. Sur cette liste noire, on retrouve notamment la ligne qui relie Jaca à Canfranc, en Aragon.
On devrait savoir aujourd'hui si cette ligne, ô combien symbolique en Béarn à l'heure où l'on n'a jamais autant parlé de la réouverture de la Pau Canfranc, sera effectivement fermée, sachant que le fret pourrait de son côté être épargné par ces mesures d'économies.
Des projets pour la gare
Pour l'instant, ce n'est qu'une guérite et une borne interactive qui fait office de gare à Canfranc.
Le reste des bâtiments est condamné. Cette immense gare qui fit la fierté de l'Aragon est à l'abandon depuis des années.
Mais cette semaine, le ministre des transports de la province a confirmé l'achat dès que possible de la gare de Canfranc par le Gouvernement d'Aragon pour être transformée en un centre dédié à des activités éducatives, avec par exemple des formations comme des Masters universitaires autour de l'histoire des voies ferrées, les relations internationales ou l'écologie de la montagne. Nos confrères du « Heraldo de Aragon » évoquent également de possibles activités culturelles, touristiques et hôtelières. Mais cette réouverture d'un édifice mythique ne devrait pas survenir avant trois ans..
Par ailleurs, le ministre a indiqué qu'une entreprise canadienne étudiait le projet d'exploitation d'un train touristique.
L'annonce, effectuée la semaine dernière, n'a pas manqué de faire réagir du côté aragonais où, contrairement à la France, on a toujours maintenu des trains jusqu'à la gare de Canfranc, malgré la fermeture de la liaison ferroviaire transfrontalière dans les années 70, après l'effondrement d'un pont côté français.
Pression sur Mariano Rajoy
Le député du Parti socialiste (PSOE) José Ramón Ibáñez s'est tout de suite tourné vers la présidente du gouvernement de l'Aragon pour qu'elle fasse pression sur le gouvernement Rajoy afin d'éviter la suppression ou la réduction des trains vers Canfranc, quand les partis régionalistes le CHA et le PAR embrayaient sur l'aménagement du territoire en Aragon.
Côté français, on attend avec une certaine impatience les arbitrages de Madrid. Notamment du côté du CRELOC (lire ci-dessous), qui vient juste de changer de président, mais se bat toujours pour la réouverture de la voie ferrée Pau-Canfranc. « On attend de voir ce qui sera décidé », estimait cette semaine François Rebillard, qui ajoute aussitôt qu'il ne voit aucune menace sur ce projet malgré les coupes budgétaires sévères en Espagne.
« Vous savez, ce sont les Espagnols qui se sont montrés patients jusqu'à présent. Voilà 42 ans qu'ils attendent que les trains circulent à nouveau côté français ! Certes, psychologiquement, la suppression de la ligne espagnole ne serait pas bonne. Mais on serait mal venus, côté français, de donner des leçons… »
Bernard Uthurry, le maire d'Oloron et vice-président de la Région en charge des transports suit bien entendu l'affaire de près lui aussi. « L'Espagne traverse une crise sans précédent et le gouvernement de Madrid a décidé de porter le fer sur les services publics. En France, ce sont les régions qui compensent le déficit des lignes TER. Et si ce n'était pas le cas, il y en aurait très peu qui fonctionneraient encore », relativise l'élu.
Lequel estime que cette annonce ne doit pas remettre en cause la réouverture de la Pau-Canfranc. « En octobre dernier, la présidente de l'Aragon a réaffirmé sa volonté de voir rouvrir la ligne côté français, et l'améliorer côté Espagnol ». Or, c'est bien côté français que le chantier s'avère le plus pharaonique.
« Pour l'instant, poursuit Bernard Uthurry, nous nous concentrons sur le tronçon Oloron-Bedous. L'enquête publique se poursuit, et on table sur les premiers travaux fin 2013 avec la dépose des rails et de la plateforme. Puis réfection de la voie jusqu'à fin 2015. »
Un chantier estimé à 100 millions d'euros, que la Région Aquitaine est prête à supporter seule. Restera ensuite à convaincre l'Europe de participer pour le dernier tronçon, entre Bedous et le Canfranc…
JMB a écrit:La différence d'écartement reste? Les espagnols n'en profitent pas pour réaligner ?
Devant le grand nombre de participants, le président de l’association Georges Manaut a considéré qu’il s’agissait déjà d’un succès. " Il s’agit avant tout de lutter contre ce projet fou qui va plomber les réserves de la région ", a déclaré Georges Manaut. Les membres de l’association ne manquent pas d’arguments.
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