Sud-Ouest du 08/06/2010 a écrit:Train : une ceinture toute neuve dans l'agglomération bordelaise
Le chantier de régénération de la double voie de contournement va… bon train. Il sera terminé en septembre.
Fermée à la circulation des trains voyageurs depuis fin mars, la voie ferroviaire de ceinture sera à nouveau opérationnelle en septembre. Les travaux de régénération de voies (15 millions d'euros) sont effectivement menés à un rythme soutenu et aucune mauvaise surprise n'est venue jusque-là compromettre le calendrier.
« Tout sera fini au moment de la rentrée scolaire. Même la gare multimodale d'Arlac », a précisé hier matin Bruno de Monvallier, directeur régional de Réseau ferré de France (maître d'ouvrage) à Dominique Schmitt, préfet de région et aux élus réunis sur place pour une visite de chantier. Alain Rousset, président de Région, Alain Juppé maire de Bordeaux, Michel Sainte-Marie, maire de Mérignac et Jean-Jacques Benoit, maire de Pessac entre autres.
Le train de la société Meccoli est là pour bourrer et tasser le ballast sous les nouvelles voies. (Photo P. Taris)
En pleine ville
Un chantier d'une telle ampleur est excessivement rare dans une zone urbaine aussi dense. La voie de ceinture qui contourne la ville de Bordeaux par l'ouest (de La Médoquine, à Talence, au Bouscat, en gros) passe vraiment en plein milieu de l'agglo au ras des immeubles et des maisons.
Les riverains sont donc aux premières loges aujourd'hui pour assister aux travaux. Ce qui leur apporte inévitablement des nuisances (bruit et poussière notamment) mais leur offre parfois aussi des spectacles inattendus. Comme lorsque le drôle de train jaune de la société Meccoli-Framafer est en action par exemple.
Doté de plein de petits bras articulés sous le ventre, ce train est là pour bourrer le ballast et caler les voies. Il s'agit de lever l'ensemble rails-traverses tout en glissant et tassant les pierres dessous. Déjà vu sur de gros chantiers ferroviaires mais toujours aussi impressionnant. Surtout là aussi près.
32 kilomètres de rails
De Talence au Bouscat, les deux voies vont être entièrement refaites. Les voies s'étirant en gros sur 8 kilomètres, ce sont au total 32 kilomètres de nouveaux rails (2 voies soit 4 fois 8 kilomètres) qui vont être posés avant la fin de l'été sur 25 000 traverses béton et 40 000 tonnes de ballast. De longs rails soudés au lieu de rails de 36 mètres mis bout à bout comme cela se faisait autrefois pour éviter les problèmes de dilatation.
Les riverains et les voyageurs n'auront plus ainsi à subir le « tac-tac » agaçant, bruit sec provoqué par le passage des roues sur les écarts entre les rails. « Un meilleur confort, une meilleure sécurité et une plus grande vitesse aussi, souligne Bruno de Monvallier. Les voies vont retrouver leurs performances. Les trains vont pouvoir circuler à 90 à l'heure au lieu de 60. »
Plus de tac-tac mais aussi bien moins de vibrations et de nuisances sonores au niveau des passages à niveau. Le platelage béton des huit passages à niveau est remplacé par une chaussée « Strail », un revêtement beaucoup plus souple et moins bruyant. Ce que l'on peut déjà constater sur les parties déjà rénovées.
À ce jour, tout une voie a été changée entièrement. L'entreprise Meccoli s'attaque donc à la seconde et se trouve actuellement au niveau de Mérignac.
Les élus présents ont salué la rapidité avec laquelle se déroulent les travaux. Pour Michel Sainte-Marie, c'est la concrétisation d'un vieux rêve : « Cela fait 30 ans qu'on attend la régénération des voies ». Pour Alain Rousset, c'est un nouveau bond en avant : « Pour la Région, c'est important. On n'arrête pas de parler de contournement ferroviaire, en voilà un à notre disposition ! »
La halte ferroviaire prend forme à la station « Fontaine d'Arlac ». (Photo P. Taris)
Mérignac - St-Jean en 12 minutes
Parallèlement à la régénération des voies du chemin de ceinture, RFF (maître d'ouvrage) et la SNCF (maître d'œuvre) construisent la gare multimodale de Mérignac-Arlac. À petite échelle, la copie conforme de la gare multimodale de Cenon. Ici, le voyageur SNCF pourra directement accéder au réseau tram et vice-versa. 4 millions d'euros de travaux.
Pierre Boutier, le nouveau directeur régional de la SNCF, et Alain Rousset, président de la Région chargé des trains express régionaux (TER) n'ont pas caché hier matin l'intérêt de cette nouvelle halte ferroviaire. Pour les mois à venir et surtout pour les années à venir.
22 TER s'arrêteront ici chaque jour à compter du mois de septembre soit en gros, un train express régional toutes les heures. Un « plus » indéniable pour les voyageurs de la ligne. Un « plus » également pour les habitants de Mérignac-Arlac, « un quartier en plein développement » comme se plaît à le souligner le maire Michel Sainte-Marie.
Les habitants pourront directement accéder au réseau ferroviaire alors que jusque-là ils devaient se contenter de voir passer les trains. Ils pourront ainsi se rendre à la gare Saint-Jean, en une douzaine de minutes alors qu'il leur en faut une quarantaine en tram à ce jour (avec correspondance à la porte de Bourgogne).
Et ce n'est qu'un début ! « Sur cette voie, nous pourrions facilement doubler le nombre de TER », précise Alain Rousset. Pour lui, cette voie de ceinture est une chance à saisir pour augmenter le nombre de liaisons entre Bordeaux et le Médoc et multiplier les liaisons à l'ouest de l'agglomération. Pour permettre aux gens d'Arcachon d'aller jusqu'à Ravesies en train par exemple ou aux gens du Médoc et du secteur de Ravesies de se rendre plus facilement à la zone universitaire.
« Cela sera possible lorsque nous aurons rattaché la voie de ceinture à la gare de Pessac, soit réalisé le fameux Y des Échoppes, précise le président du Conseil régional. Cela fera une liaison directe entre Ravesies et Pessac. »
La halte ferroviaire prend forme à la station « Fontaine d'Arlac ». (Photo P. Taris)
La halte ferroviaire prend forme à la station « Fontaine d'Arlac ». (Photo P. Taris)
Jean-Paul Vigneaud
Sud Ouest a écrit:4 septembre 2010 06h00 | Par Louis Le Cor 0 commentaire(s)
Ravezies-Bordeaux : la ligne rouvre aujourd'hui
La circulation ferroviaire est rétablie entre ces deux stations après cinq mois de travaux.
L'état de la ligne de ceinture de Bordeaux, en très mauvais état, générait de nombreux retards. La SNCF annonce une nette amélioration. Ce ne sont pas les Médocains qui vont s'en plaindre. "NDLR: Photo non représentative des travaux avec vieille Z2 non rénovée; aucun intérêt donc..."
La circulation ferroviaire interrompue depuis le 29 mars, entre les gares de Ravezies et Bordeaux Saint-Jean est rétablie aujour- d'hui. Pendant cette interruption, les usagers de la ligne du Médoc devaient emprunter tramways et bus pour effectuer leurs trajets entre ces stations.
Cette ligne de ceinture de Bordeaux, en très mauvais état, souffrait de nombreux ralentissements générant de fréquents retards sur l'ensemble de la ligne. Les travaux ont consisté à remplacer les voies anciennes par des nouvelles en longs rails soudés, posés sur des traverses de béton, ce qui offre au voyageur un plus grand confort.
Les autres chantiers
La construction sur cette ligne d'un nouvel arrêt ferroviaire, Mérignac-Arlac, permet grâce aux connexions du réseau TER Aquitaine avec la ligne A du tramway, de nouvelles opportunités de déplacements sur toute la CUB. Le coût de ces travaux financés par la Région Aquitaine, l'État et Réseau Ferré de France s'élève à 15,333 millions d'euros.
D'autres travaux sont en cours ou verront bientôt le jour ou sont envisagés à plus longue échéance. L'aménagement des abords de la gare de Lesparre va être inauguré dans les jours prochains. La gare de Margaux devrait voir en 2011 un projet identique se réaliser.
La gare de Soulac inscrite au plan de modernisation 2009 va subir un lifting de 525 000 euros financé à 75 % par la Région. De nouvelles rames Alstom « Regiolis » de 220 places commandées par la Région seront livrées en 2013 et mises en circulation sur la ligne du Médoc.
Plus de ponctualité
Le confort et la ponctualité étaient ces dernières années les principaux griefs des voyageurs. En 2009, 92 % de trains étaient à l'heure, soit une amélioration sensible de 4 % due à la mise en place du cadencement. Les quatre premiers mois de l'année 2010 confirme cette embellie en atteignant un taux de régularité de 94,2 %.
La fréquentation de la ligne est en constante augmentation, elle a progressé de 30 % depuis 2002.
Trente TER par jour
Trente TER circule à destination de Bordeaux au quotidien. Entre Bordeaux Saint-Jean et : Le Verdon et Soulac : 8 ; Lesparre : 20 ; Pauillac et toutes gares jusqu'à Bordeaux Saint-Jean : 22 ; navettes supplémentaires dues au cadencement entre Macau et Ravezies : 8 (soit 30 TER).
La gare d'Arlac desserre la ceinture
Pari tenu ! Après sept mois de travaux, la nouvelle gare entrera en service lundi prochain .
Réseau Ferré de France et la SNCF avaient promis que la voie ferroviaire de ceinture et la gare multimodale de Mérignac- Arlac entreraient en service début septembre. Pari tenu. La voie sera ouverte à la circulation samedi et les premiers trains s'arrêteront à Mérignac lundi.
Pour les maîtres d'œuvre, le défi était de taille. Sept mois pour construire une nouvelle gare (aussi petite soit-elle), ça frôlait l'exploit. Renouveler totalement huit kilomètres de double voie, dans le même temps, c'était encore plus ambitieux. 32 kilomètres de rails soudés à dérouler sur 25 000 nouvelles traverses en béton et un nouveau ballast de 40 000 tonnes.
Pas de vacances
« C'est vrai, on a eu un peu chaud ! », note en souriant Emmanuel Meunier, responsable de la maîtrise d'œuvre SNCF pour le renouvellement de la ligne. « Les vacances ce serait pour plus tard ! Pour tenir les délais, il a fallu maintenir la pression tout l'été », ajoute Yannick Felloneau, responsable de la maîtrise d'œuvre pour la gare.
Les deux cadres savourent leur réussite. Tout comme Florence Ripoll, chargée de projet à RFF : « Ce n'était pas évident de respecter le calendrier. Pour les entreprises, il n'a pas été facile non plus de retenir et motiver le personnel en juillet et août. Tous méritent un grand coup de chapeau ».
Grâce aux efforts engagés, la double voie ferroviaire pourra de nouveau accueillir les trains, et lundi prochain, dès 6 heures, tous les TER en direction de Bordeaux Saint-Jean ou du Médoc s'arrêteront à hauteur de la nouvelle gare multimodale de Mérignac-Arlac. 24 trains par jour, 12 dans chaque sens.
Une gare sur deux niveaux
La halte ferroviaire n'est pas gigantesque mais n'en est pas moins fonctionnelle. Elle ressemble à une mini- gare de banlieue, sur deux niveaux, l'ensemble à cheval sur le pont qui enjambe la ligne A du tram à hauteur de la station « Fontaine d'Arlac ». Toutes proportions gardées, un aménagement à l'image de celui de la gare multi-modale de Cenon-Pont Rouge.
Les distributeurs de billets automatiques (pas de guichets !) seront en bas et pour accéder aux quais deux possibilités seront offertes. Un escalier tout d'abord, avec des marches très faciles à gravir, même avec un vélo à la main, une goulotte ayant été prévue à cet effet le long de la main courante. Juste à côté, un ascenseur, cage et cabine vitrée pour sécuriser la structure et éviter du même coup l'impression d'enfermement. Cet ascenseur est principalement prévu pour les personnes à mobilité réduite mais rien n'empêchera les autres voyageurs de l'emprunter.
Au niveau des voies, deux quais de 120 mètres pour accueillir tous types de TER. Avec sur chacun des plateaux, des abris pour se protéger de la pluie ou du soleil. Rien de surperflu, que des choses utiles.
Pratique et gain de temps
Cette gare constituera un vrai « plus » pour les gens du quartier ou ceux qui doivent s'y rendre. Avec des gains de temps extraordinaires à la clé.
Exemple. À ce jour un habitant d'Arlac qui veut se rendre à la gare Saint-Jean met 35 à 40 minutes en tram. Avec le train, il mettra seulement 10 minutes, pour guère plus cher. 1,40 € en tram, 1,90 € en train.
Autre exemple. Un habitant de Blanquefort qui a un rendez-vous au centre hospitalier Pellegrin met à ce jour pas loin d'une heure s'il prend le train jusqu'à Ravesies et le tram ensuite. Et ce n'est pas mieux en voiture aux heures de forte affluence. Avec la nouvelle gare d'Arlac, il pourra faire le trajet en 40 minutes : 32 minutes de train pour aller de Blanquefort à Arlac, 2 à 3 minutes d'arrêt et 5 minutes de tram pour aller de Fontaine d'Arlac à Pellegrin. Le tout pour moins de 5 euros : 3,40 € de train, 1,40 € de tram.
Inconstablement intéressant. Et ça le sera encore plus lorsqu'il y aura la possibilité d'acheter un billet commun train-tram. Une formule dont pourront bénéficier dès lundi prochain, les abonnés TER qui ont opté pour la formule « Modalis » (créée par la Région et la SNCF).
19,2 millions d'euros
Ces « plus » découlent cependant d'investissements très lourds. 15,3 millions d'euros ont été investis pour les voies et les passages à niveau (Etat : 5, 75, Région : 5,75, RFF : 3, 83) et 3,9 millions d'euros engagés pour la construction de la gare (Région, 51,5 %, Feder : 30 %, Etat : 9, 4 %, RFF : 9,1 %). Soit au total, une dépense de 19,2 millions.
et après...
La « cerise sur le gâteau » serait maintenant que cette voie de ceinture soit reliée à la gare multimodale de Pessac. Cela permettrait aux voyageurs venant du Médoc et des communes de l'ouest de l'agglomération (Bruges, Le Bouscat, Mérignac et Pessac) de rejoindre les lignes ferroviaires conduisant au bassin d'Arcachon (entre autres) sans faire de détour par la gare Bordeaux-Saint Jean. Dans le cadre d'un contournement « train-tram », cela permettrait aussi aux habitants de l'ouest d'atteindre beaucoup plus facilement la zone universitaire.
Pour relier la voie de ceinture à la gare multimodale, il faut réaliser un nouveau pont à hauteur du quartier de Pessac Les échoppes (tout près du centre Leclerc) et construire 3 kilomètres de voies nouvelles.
Pas de maison de détruite, pas de terrain à acquérir, l'emprise SNCF actuelle est suffisamment large pour accueillir les voies nécessaires. Lors de la construction de la nouvelle gare de Pessac, une arrivée de voie supplémentaire a également été prise en compte.
Depuis longtemps dans les cartons, ce projet de liaison vient d'être ressorti par la Cub et les études reprises. Reste à programmer la réalisation dans le calendrier et trouver aussi le financement. Ce qui ne devrait guère poser de problème au demeurant, Alain Rousset, président du Conseil régional (un des financeurs majeurs) s'est déjà déclaré « très favorable » à ce projet.
Sud ouest a écrit:7 septembre 2010 07h54 | Par JEAN-PAUL VIGNEAUD
Arlac, 6 h 39, un premier train
Les trains circulent de nouveau sur la voie de ceinture et la gare multimodale a été ouverte hier matin. Sans tambour ni trompette.
Les trains circulent de nouveau sur la voie de ceinture et la gare multimodale d'Arlac a été ouverte hier matin. Sans tambour ni trompette. Le train en haut, le tram en bas, les bus et les vélos à côté : un nouveau maillon fort du réseau de transports en commun bordelais. Photo s. Lartigue
( LARTIGUE STEPHANE)
Hier matin, 6 heures. La station Fontaine d'Arlac se réveille. Du moins très doucement. Seule la carapace de fer du parc relais, percée de lumières, semble prête à ouvrir les yeux. À ses pieds, les trams se croisent et s'entrecroisent en silence.
Sur le pont qui enjambe la ligne A et qui porte à bout de bras la toute nouvelle halte ferroviaire, le calme est encore plus impressionnant. Pour un jour d'ouverture, ça surprend quelque peu.
Ne se serait-on pas trompé de jour ?… « Non, non ! C'est bien aujourd'hui », confie un représentant de la SNCF. Effectivement, c'est bien le jour : on est le 6 septembre et la gare d'Arlac ouvre ses portes.
La Fnaut souhaite un billet unique
La nouvelle gare est ouverte mais son aménagement n'est pas tout à fait terminé. Il reste à installer les ascenseurs, quelques mètres de rambardes et mettre au point tous les appareils comme les distributeurs automatiques de billets.
Ce qui explique certainement pourquoi la Région, RFF, la SNCF, les services de l'État et la CUB ont préféré, hier, une ouverture modeste et sans fête particulière.
Présent sur les lieux, dès 6 h 15, Guy d'Arripe, délégué régional de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) ne s'avouait pas moins satisfait de ce premier jour. Le délégué savourait le « plus » apporté au réseau des transports, un réseau performant pour lequel la Fnaut milite depuis des années.
« Il va falloir cependant aller plus loin maintenant », disait-il en annonçant que la Fnaut allait intervenir pour la création rapide d'un billet unique TBC-SNCF pour aller d'un réseau à l'autre sans difficulté (« Ce qui se fait déjà à Nantes ! »), demander la réouverture de la gare de la Médoquine (« qui peut jouer un rôle aussi grand que cette nouvelle gare d'Arlac ») et inciter les élus de la CUB à relier au plus vite la voie ferroviaire de ceinture à la gare multimodale (« L'emprise est là. Il suffit de construire un pont et d'installer les voies »).
Contrairement toutefois à ce que l'on a pu vivre lors des créations de nouvelles stations de tram ou de prolongations de ligne, les tambours et trompettes sont restés au placard. Il n'y a même pas une goutte de café, encore moins la tête d'un croissant chaud pour croire qu'on est un jour de fête. Les temps changent.
C'est pourtant un réel événement. Il y a des lustres que les Mérignacais réclament cette gare et la régénération de la voie ferroviaire de ceinture.
10 minutes au lieu de 45
« C'est l'Amérique ! » reconnaît Claude Gleyze, le premier voyageur à pointer le nez à 6 h 15. Un informaticien qui réside au Burck. « Ça fait des années que j'attends ce jour », dit -il. « Je travaille à Ravezies. Pour aller au travail, j'avais deux solutions. La première : descendre en tram jusqu'au boulevard puis le bus de la ligne 9. 45 minutes au moins ! Deuxième solution : me rendre à vélo jusqu'à Caudéran puis prendre le train jusqu'à Ravezies. Ce que je faisais le plus souvent. Un quart d'heure de vélo, plusieurs minutes d'attente et 10 minutes de train. Pas moins de 30 minutes encore ! Là, je vais atteindre Ravezies en 10 minutes. »
C'est donc tout sourire qu'il monte dans le train. Il est le seul et premier à le faire. Comme Stéphane Belet est le premier à poser le pied à Arlac, son vélo à la main, après un voyage rapide entre Bordeaux-Saint Jean et Mérignac. « Je travaille tout près d'ici. Jusque-là je venais à vélo. Il me fallait au moins 30 minutes. Là, j'ai fait le trajet en 10 minutes. Incontestablement une amélioration et ça le sera encore plus l'hiver lorsqu'il fera froid. »
Sur l'autre quai, de l'autre côté de la double voie, ce n'est pas la bousculade. Valérian Prost est la toute première à se présenter et s'asseoir sous l'abri voyageurs. Elle attend le TER de 6 h 41, le premier train en provenance du Médoc et à destination de Bordeaux Saint-Jean. « Je rejoins Saint-Jean pour prendre le train pour Arcachon et rejoindre mon lycée », dit-elle. « En tram, c'était 45 minutes, là ce sera 10. En plus, je n'aurai pas à attendre. Ma correspondance est à 7 h 11. »
Ces trois petits témoignages suffisent pour souligner l'importance que va prendre cette nouvelle gare au cœur du réseau de transport en commun de la ville.
« Un plus indéniable », reconnaît Jean-Bernard Lefebvre, habitant d'Arlac. Retraité, il s'est levé tout spécialement hier pour assister au passage des premiers trains. « Je ne voulais pas rater cet événement », avoue-t-il. Il l'a pourtant raté ! Il est arrivé un quart d'heure en retard. « La faute à Internet ! » peste-t-il. « Il était indiqué que le premier train partait à 7 h 13. Ils auraient pu faire un effort au niveau communication pour ce premier jour ! »
Un démarrage bien tristounet en effet mais il n'est peut-être pas trop tard pour rattraper le coup avec une véritable ouverture avec petits fours et fanfare !
Hugues a écrit:Ceci dit, les quais ne sont vraiment pas larges ! J'espère qu'il n'y aura pas trop de monde.
lmdlgers a écrit:Hugues a écrit:Ceci dit, les quais ne sont vraiment pas larges ! J'espère qu'il n'y aura pas trop de monde.
Pas plus large qu'à Cenon. Mais je ne crois pas que cela pose des problèmes d'exploitation !
A bientôt.
Sud Ouest a écrit:Adieu la gare du Nord !
La gare Ravezies fermera ses portes en septembre 2012 et ne les rouvrira jamais. Elle sera remplacée en 2014 par la station Cracovie où n'arriveront que les trams.
Si elle n'accueille que quelques centaines de voyageurs de jour, la gare du Médoc demeure emblématique.
Adieu la gare du Nord ! Bordeaux-Ravezies va disparaître du paysage ferroviaire de la Gironde. C'est ce qu'annoncent les rapports fournis à l'occasion de l'enquête publique engagée sur la création de la ligne tram-train Blanquefort-Bordeaux. À la page 39 de la note dite « explicative », document consultable sur le site Internet de la CUB et dans les dossiers présentés dans les mairies des communes concernées, un croquis confirme « la suppression de la gare Ravezies et de ses voies d'accès » (voir ci-contre).
Pas si anodin que ça. C'est une nouvelle page de l'histoire du rail à Bordeaux qui se tourne. La gare de Ravezies est une gare emblématique. La « gare du Médoc », celle qui a remplacé la vieille gare Saint-Louis devenu hypermarché (lire ci-dessus). Sa disparition ne se fera pas sans pleurs ni réactions. Même si, il faut bien le reconnaître, elle n'est pas très belle et pas très fréquentée. C'est la deuxième gare qui va être rasée après celle de la Benauge.
la ligne du médoc
La ligne du Médoc est longue de 11 km. Bordeaux-Macau a été inaugurée en 1868. Une première gare de départ dite du Médoc a brûlé. Elle a été remplacée par Bordeaux-Saint-Louis, là où se trouve aujourd'hui l'hypermarché Leclerc. « Avalée » par la ville, la station a été fermée le 22 avril 1968 (tout juste cent ans après la création de la ligne). La gare Saint-Louis-Ravezies lui a succédé. Le premier nom a disparu des panneaux aujourd'hui. Pour tous, c'est la gare de Ravezies.
La station voyageurs n'a pas été la seule repoussée par le monde urbain. La gare marchandises a dû elle aussi déménager. Elle a quitté le cours Saint-Louis pour s'installer allée de Boutaut en 1984. Cette gare est totalement désaffectée aujourd'hui.
J.-P.V.
La CUB confirme
Ceci explique-t-il cela ? L'information n'a pas été trop mise en avant jusque-là. « La suppression de la gare est bel et bien programmée. Cela figure effectivement au dossier et cela a été clairement dit en réunion publique », précise-t-on à la CUB.
Cela a été dit mais pas très bien compris. Lors du dernier comité de ligne Bordeaux-Médoc (la semaine dernière à Macau), des usagers TER semblaient carrément tomber du ciel. Encore plus lorsqu'on a leur dit que, durant les travaux, ils n'auraient ni tram, ni train, et qu'il leur faudrait faire Bruges/Bordeaux-Nord en bus !
Hier, la SNCF se montrait pour sa part prudente. Comme si, elle aussi, n'avait pas encore tous les éléments en main pour communiquer. « Nous savons que les TER ne pourront plus atteindre Ravezies durant les travaux du tram à compter du mois septembre 2012. Plus tôt que prévu. Pour la suite, en revanche, nous n'avons pas d'informations précises. »
Gare… de Cracovie
Les documents présentés dans le cadre de l'enquête publique sont clairs toutefois. Les trains en provenance ou en partance pour le Médoc ne circuleront plus que sur la voie de ceinture. Seuls les trams en provenance de Blanquefort et de Bruges iront jusqu'à Bordeaux-Nord pour s'arrêter allée de Boutaut, station Cracovie, là où se trouvait autrefois un immense pont toboggan.
Entre le sud de Bruges et Bordeaux-Nord, il n'y aura donc plus que des trams. Avant qu'un jour (à l'horizon 2015 ?), les trains et les rames du tram puissent circuler sur les mêmes voies mais ce n'est pas encore pour demain.
D'abord une ligne tram
Dans un premier temps, en effet, la ligne tram-train du réseau Tbc ne sera qu'une ligne tram. Une voie de 7 kilomètres. Sur les deux tiers du parcours (Blanquefort-Bruges), une voie tram va être construite le long de la voie ferrée actuelle. Sur le dernier tiers (le sud de Bruges aux allées de Boutaut à Bordeaux), deux voies tram seront posées, sur l'emprise SNCF totalement libre depuis que la gare de marchandises de Cracovie n'est plus active.
Six arrêts tram le long de ce parcours. Dans le sens nord-sud : Gare de Blanquefort, Blanquefort Tiscot, Gare de Bruges, Bruges-Sud, Bruges-La vache et Bordeaux-Cracovie. Six arrêts au lieu de trois arrêts TER seulement sur la ligne ferroviaire actuelle (Blanquefort, Bruges et Ravezies).
Pour se rendre à Bordeaux-Nord, les voyageurs TER en provenance du nord et du cœur Médoc devront donc obligatoirement changer « de cheval » à hauteur de Blanquefort ou de Bruges, sous-entendu descendre du train pour prendre le tram. Pour les voyageurs TER à destination de Caudéran, Mérignac-Arlac (gare multimodale) et Bordeaux Saint-Jean, pas de changement. Ils resteront à bord.
Au niveau prix, cela ne changera rien pour les abonnés TER, la carte permettant de passer du train au tram sans rajouter un centime. Pour les habitants de Bruges et de Blanquefort qui prenaient le TER jusque-là pour se rendre à Bordeaux, le voyage sera par contre moins cher. Un billet de tram coûtant moins à l'unité qu'un billet de train.
Du fait que ça n'ait rien d'un tram-train, que vu la tête de ce qui est prévu, ça n'évoluera jamais en deux voies RFF, qu'il va falloir une nouvelle station en pleine ligne droite sur le tram C, qu'on ferme Ravezies alors qu'on aurait pu aller directement sur le C sans rallonger par l'ancien triage.basco - landais a écrit:De quoi se plaint on
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