La Rep' a écrit:Trains : vers un enterrement des premières classes
Le conseil régional a commandé pour 2013 de nouvelles rames sans première classe, sur la ligne Paris- Chartres-Le Mans, et devra s'interroger pour les autres trains express régionaux qu'elle finance.
« Fermeture de la première classe, attention au départ » ? Le conseil régional va devoir s'interroger sur la suppression de la catégorie première classe dans les trains express régionaux (TER) du Centre. Il ne tranchera pas avant 2013 sur le fait de raccrocher à terme le wagon des régions qui n'investissent désormais que sur une seule classe.
Ces collectivités profitent du renouvellement de matériel roulant pour acheter une version « seconde classe » améliorée, moins coûteuse que deux classes. La première classe, proposée en option par le constructeur, est, pour l'instant, peu demandée. « À part un bout de moquette un peu plus épaisse, mais pleine d'acariens, et la couleur des fauteuils, il n'y aura pas d'énormes différences entre les deux classes », justifie une collectivité acheteuse.
Construction en 2012
Une commande de quatorze rames de nouvelle génération (sur deux niveaux) a été passée pour 140 millions d'euros par la région Centre. Design dévoilable en juin, construction à partir de 2012 et livraison de 2013 à 2016 ! « Destinées à la ligne Paris-Chartres-Le Mans, ces rames ne comporteront plus de première classe. Les élus devront s'interroger si cette mesure ne s'applique qu'à cet axe pour l'instant quasiment isolé du réseau, ou sur les autres lignes du réseau TER, y compris vers Paris », confirme le conseil régional.
« Transport pour tous »
La région Centre a-t-elle vraiment le choix ? Les voitures de première classe sont rarement remplies dans les TER : « D'environ un quart, si l'on enlève les cheminots pour qui c'est gratuit », calcule, mi-sérieux, mi-ironique, un contrôleur du Paris-Orléans. Les places libérées feront le bonheur des secondes classes bondées.
« Cela évitera des tensions, ce sera plus simple pour nous », rajoute le contrôleur. Et la SNCF améliorera le taux de remplissage des trains. « Le TER, c'est quand même un transport pour tous. Mieux vaut des accroches à vélos que deux classes ! », estime Gilles Durand, permanent de l'association des usagers de transports (AUT) d'Île-de-France.
Les TER seraient donc aux régions ce que le RER est aux Franciliens : avant tout, un service public de masse. La première classe a disparu dès 1991 dans le métro, en 1999 pour les RER et les Transiliens. Pourquoi pas, aujourd'hui, dans les TER ?
Anne-Marie Coursimault