Jusqu'en 74, la construction des autoroutes s'est effectuée assez rapidement, peu de temps séparant les premières études de la MES effective. Les gros problèmes sont en fait arrivés en 74. Krach pétrolier, discontinuité de politique entre Pom-pom-pidou et VGE, ça a fait mal. Pas tant sur le réseau autoroutier déjà engagé, qui a en ègle général été mené à son terme, mais davantage sur les réseaux urbains. Cel est très visible en IDF où nombre de voies engagées sous DG et Pompidou sont aujourd'hui toujours en l'état (A103, A186, A86 à certains endroits, A10, A87, etc).
Ainsi on arrive à des trucs assez hallucinants, surtout à Marne-la-Vallée. Sur une carte de 74, on voit un tissu routier extrêmement dense en construction (A4, A104 et A199 en même temps + le réseau local), le tout annoncé pour 1975. En 75, l'A4 et l'A199 sont à peu près achevées, le reste est repoussé à 76. En 76, la déviation de Collégien (actuelle A104) est ouverte de même que le contournement sud de Lagny, deux ans après la MES initiale. Toute le reste (A104, A199...) sera mis en service bien plus tard, voire jamais.
De 74 à 76 (avec comme premier ministre un corrézien de naissance dont l'amnistie est le passe-temps), c'est tout à fait compréhensible, montée du cours du baril, crise énergétique monstre, donc on marque une pause dans les projets. VGE en profite pour enterrer deux trois projets trop délirant. Après 76, c'est Barre qui est 1er ministre. Le brillant économiste qu'il est ne parvient pas à redresser le pays (qui s'engage pour 30 ans de bordel) et continue à mettre un frein sur la construction. Manque de chance, nouveau krach en 79, encore plus destructeur. Mise en sommeil de la quasi totalité des projets d'autoroute en IDF (durant la décennie 1980 quasiment aucune autoroute ne sera construite : un petit morceau de l'A86 et l'A104. Une misère), qui ne ressortiront que sous l'impulsion de Sa Courtoise Suffisance Ballamou 1er, grand fana d'autoroutes, qui redonna à la France un rythme de construction d'autoroutes fort élevé. Et Tonton pendant ce temps ? Ben l'a pas fait grand chose sur ce point en 14 ans, les années 81-95 ayant été assez pauvres en matière d'autoroutes ...
Tout ça ça aura je pense avant tout été une affaire d'hommes. Les ministre des transports (et donc le 1er ministre voire par extension le Président) ont un grand pouvoir sur le devenir de tel ou tel projet (De Robien nous l'a fort bien montré), et quand tout ça est conjugué à une instabilité ministérielle (comme dans les années 80 : il y en eut 9 en tout), ben ça donne un joyeux fatras, et c'est soit les projets pilotés par les Régions qui s'en sortent, soit les gros projets autoroutiers. Le reste, tout ce qui coûte cher (LGVs, contournements, etc) et qui a une vocation locale, ben ... Faut qu'il y ait deux ministres de suite qui soient originaires du même coin pour qu'un projet passe.