Ce sont les travaux préliminaires du projet initial d'A46. A cet endroit, le projet était très avancé : APS approuvé en mars 1969, inscription dans le Schéma D’aménagement de l’Aire Métropolitaine (S.D.A.M.), pris en considération à l’occasion de la réunion du Conseil des Ministres le 10 juin 1970, DUP le 5 novembre 1970. Les emprises devaient être maîtrisées depuis un moment et il n'est pas étonnant qu'il y ait eu quelques crédits inscrits pour financer quelques marchés de travaux préliminaires.
Les travaux se sont arrêtés très vite car, d'une part, les surcoûts du chantier du tunnel sous Fourvière nécessitaient le transfert de crédits prévus pour d'autres projets (dont A45, A46 et le pont de Givors) et, d'autre part, la doctrine de l'État pour le contournement de Lyon par l'Est a changé en 1971, sur un fond de rivalité virulente entre services au sein du Ministère de l'Équipement : les "jeunes" ingénieurs des Ponts-et-Chaussées de la toute nouvelle Direction Régionale de l'Équipement s'opposaient ouvertement au concept d'une autoroute mixte assurant à la fois le rôle de voie rapide urbaine desservant la proche banlieue Est et d'autoroute écoulant le trafic de transit national et international, telle qu'elle avait été conçue par les IPC lyonnais "historiques" de la Direction Départementale. Profitant d'une visite à Lyon marquée par des manifestations de riverains du projet à Bron, le ministre annonce en 1971 que le projet existant est remis en cause puis une Décision Ministérielle du 3 août 1972 définit la nouvelle doctrine : le trafic de transit sera reporté sur une nouvelle A46 à tracer plus à l'Est de l'agglomération et une voie rapide urbaine nommée LY13 sera construite sur le tracé initial, financée à 55 % par l'État et 45 % par les collectivités locales.
Ce changement de nature de la voie à construire a conduit à de nouvelles études de définition, en particulier au sujet du nombre et de l'emplacement des diffuseurs avec la voirie locale, redéfinition du profil en travers, possibilité d'implantation d'un transport en site propre sur le terre-plein central, …, et le nouvel APS était prévu fin 1973. D'où l'arrêt des travaux.
J'avais récolté pas mal d'infos sur le premier projet d'A46 il y a quelques années quand j'avais fouillé les archives de la DDE du Rhône pour rédiger mon histoire de l'A6. Je vais bientôt avoir un peu de temps pour rédiger tous ces articles en attente...