Re: Anciens projets et variantes de déviations
Posté: Sam 01 Fév 2014 20:08
Merci GE pour l'explication !
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jjb66 a écrit:En ce qui concerne la déviation de Moux et Douzens dans l'Aude :
viewtopic.php?f=16&t=7508&start=100 - p178815
je crois savoir qu'elle devait être incorporée à l'autoroute A 61 plus tard. La construction de ce dernier ayant été retardée, un nouveau tracé dans la montagne d'Alaric a été retenu ; certains ouvrage d'art ont bien été construits comme un demi pont autoroutier ; le pont de la voie de chemin de fer (qui a été déposé depuis ?) avait une largeur impressionnate pour une route à 3 voies !
Le Monde a écrit:Ont-ils le droit ? À 140 à l'heure sous les remparts de Carcassonne
LE MONDE | 11.08.1973 à 00h00 • Mis à jour le 11.08.1973 à 00h00 | JEAN-PIERRE QUÉUN.
ICI les oliviers d'Aubagne-Toulon, là, les vieilles pierres de Carcassonne. Flegmatiques, les promoteurs de l'A-61, qui se proposent de relier Narbonne à Toulouse pour la fin de l'année 1977, écoutent les bruits de cymbales qui s'élèvent des murailles de la Cité où les Carcassonnais intéressés par la gestion des intérêts communaux commencent à grogner. La polémique ici est toute fraîche et n'a pas encore pris le tour ardent que l'on voit se développer sur d'autres champs, mais le débat sans doute aura une jolie carrière, et il le mérite.
Schématiquement, une ville d'art doit-elle refuser le passage d'une autoroute à ses abords, et l'usager mérite-t-il qu'on l'entraîne sur des chemins moins plats que ceux tracés dans une rase campagne, sans frissons décoratifs. Autrement dit, par quels moyens parviendra-t-on à concilier des intérêts qui se veulent contraires pour faire apparaître cette fameuse " dimension humaine " que l'autoroute, dit-on, réclame ?
Pour ce cas précis du contournement de Carcassonne, le scénario a été le même qu'en bien des lieux où s'est posée la question de savoir si le tracé passerait au nord ou au sud, à l'est ou à l'ouest. Comme dans bien des cas, une première décision a été prise, évidemment remplacée par une autre, laquelle, bien sûr, devait être contestée.
Le tracé par le nord, soumis avec succès à une enquête d'utilité publique en 1970, ne sera pas retenu en raison du nombre trop important d'échangeurs qu'il nécessitait La Société de l'autoroute de la vallée du Rhône, qui devient concessionnaire de l'A-61 Bordeaux-Narbonne, en 1972,' va proposer trois projets au sud de la ville. L'un, qui passe vraiment trop près de la Cité, est abandonné au profit d'un tracé intermédiaire, celui actuellement déposé, avec le dossier, dans les mairies, et qui est à la disposition des administrés jusqu'au 15 août.
Que lui reproche-t-on ? Principalement d'entamer 'e territoire dans lequel depuis une trentaine d'années s'exerce avec vigilance la surveillance d'un environnement qui, il faut l'admettre, a su être admirablement préservé. Inscrite à l'inventaire des sites classés dans une zone de 1 800 mètres, la Cité de Carcassonne apparaît telle qu'en elle-même les hommes, après l'archéologue J.-P. Gros-Mayrevieille et Viollet-le-Duc, ont su la mettre à l'abri des outrages. L'autoroute, dont le point le plus proche des murailles se situera à 1 500 mètres, balafre le " cadre " de la Cité et donne sans conteste les armes les plus fortes à ses détracteurs. Ils ajouteront que la construction dans ce secteur du nouveau centre hospitalier ne militait pas en faveur d'un tracé qui, à l'évidence, allait amener des nuisances importantes pour les malades.
Une prime
Sur le fond, le Comité national de défense de la Cité voit une opération plus ténébreuse encore " Les marchands de kilomètre qui vont construire sur nos terres ont fait un coup de maître. Si leur projet aboutit, ils vont pouvoir offrir en prime à leurs usagers, pour le prix du ticket, une des merveilles du monde, la Cité de Carcassonne. Par voie de, conséquence, bien entendu, les Carcassonnais seront à jamais frustrés de toutes les recettes, qu'ils étaient en droit d'espérer d'un nouvel essor du tourisme. " La question est posée.
" La Cité à l'œil, voilà la grande trouvaille lies promoteurs, de l'autoroute A-61. " C'est ici que l'on peut ouvrir le débat et se demander quelle option au juste devrait être prise. Considérer l'automobiliste comme une brute, le regard soudé à son; capot, un chronomètre dans la cervelle est une notion qui devrait finir par disparaître. Que se pas-sera-t-il si un jour, à plus moins longue échéance, on est contraint de limiter, aussi, lai vitesse sur les autoroutes ? Le service, l'animation devront suivre. Les paysages panoramiques du 140 kilomètres à l'heure s rétréciront. Mais sans parler même de limitation ne peut-on-admettre que plus le cadre dans lequel se déplace l'automobiliste qui voyage est agréable, plus son attention est soutenue, son esprit tenu en éveil, son ennui et les dangers qui en découlent repoussés ? Le morne " travail " des kilomètres à abattre, la lancinante boulimie kilométrique sont depuis longtemps dénoncés. Une nouvelle pratique et une nouvelle poétique de la route, de l'autoroute, sont à inventer.
Aujourd'hui encore la brutalité des termes peut prêter à sourire. On verra, dit-on, Carcassonne durant 11 secondes en roulant à 140 kilomètres à l'heure. Mais au moins on verra Carcassonne. " Que le touriste aille à la mer tout ce temps, disposant d'un belvédère étudié à cet effet pour jouir de la plus belle carte postale du monde : la Cité, comme seuls savaient la découvrir, jusqu'ici, ceux qui l'aimaient et qui, par les petites routes ou par les sentiers, réussissaient à la faire surgir du fond des siècles ". On comprend l'amertume des amoureux de la Cité. Doit-on entièrement partager leur point de vue, à eux qui ne paraissent pas admettre le partage ? Est-il au demeurant aussi certain que l'automobiliste " autoroutier " refuse systématiquement la dérivation vers les lieux qui lui paraissent intéressants ? Le temps gagné ne peut-il servir à autre chose qu'à gagner du temps ?
Un vol ?
Les autoroutes doivent vivre et pour cela se faire connaître. Alors elles seront de moins en moins considérées comme un monde à part. Elles ne " s'humaniseront " peut-être que lentement mais devront trouver un, rythme, une personnalité. En cela, le caractère propre à chaque région traversée pourrait les aider à sortir de l'ostracisme dans lequel on les tient. Déjà la Bourgogne a fait des efforts en ce sens. Clin d'œil à la vitesse, que ces églises et ces châteaux illuminés. L'automobiliste s'en offusque-t-il, cela lui est-il déplaisant ou bien, au contraire, va-t-il se souvenir, lors d'un autre voyage, qu'une province lui avait fait un signe ?
" Les Carcassonnais vont-ils se laisser voler leur Cité?", demande le comité de défense. Voler est peut-être un peu fort, et à qui appartient Carcassonne ?
On parla si longtemps d’utiliser le viaduc pour en faire une déviation que les florentais finirent par croire que ce projet était abandonné…jusqu’à ce qu’en 1997 la Direction Départementale de l’Equipement (DDE) de Bourges, à qui la SNCF avait cédé l’ouvrage, annonce la réalisation du contournement de la ville par cet ouvrage, la RN 151 étant de plus en plus encombrée,en particulier par les poids lourds.
Les riverains du viaduc et des deux anciennes voies ferrées qui y menaient, devenues de simples chemins qui deviendraient des routes –et bien que de nombreux florentais ne voulaient toujours pas y croire- s’inquiétèrent à l’idée de voir une circulation routière certainement intense se développer à proximité de leur maison ou de leur jardin, sous leurs yeux ou au-dessus de leur tête.
Aussi les intéressés créèrent-ils en avril 1998 une association « Cher Viaduc » et convoquèrent les florentais à une première réunion, en présence du directeur de la DDE, ce qui permit à celui-ci de confirmer en public l’existence de ce projet, et à « Cher Viaduc » de faire valoir auprès des autorités l’opposition de toute la population concernée.
Divers projets de contournement par une « déviation » virent alors le jour, par le nord de la ville ou par le sud, ce qui nécessite dans les deux cas la construction de grands ponts pour franchir le fleuve et les deux routes parallèles.
Et l’on vit durant ces dernières années des techniciens de la DDE venir prendre des mesures en divers endroits… et sur le viaduc, le premier projet n’étant toujours pas abandonné. Ce qui incita l’association à redoubler ses efforts pour convaincre les autorités (mairie et département) de renoncer à l’utilisation du monument.
C’est seulement en 2005 qu’on eut enfin une réponse réconfortante de la DDE ; mais on ne sait toujours pas quand sera construite cette déviation qui, en principe, devrait contourner la ville par le nord et dont le tracé exact est encore inconnu.
Donc le viaduc est libre : la DDE l’a cédé, pour un euro symbolique, à la municipalité florentaise, après avoir rénové le tablier et replacé les rambardes de fonte qui étaient devenues instables et dangereuses pour les piétons.
mais il ne fut malheureusement jamais réalisé.
dark_green67 a écrit:Vous allez dire que je remonte un peu loin dans l'histoire mais je viens de trouver sur le site des AD de la Côte d'Or le premier projet de déviation de La Rochepot sur la RN 6. A l'époque, la route présente au Nord du bourg une "partie de chemin si rapide qu'elle est presque impraticable".
G.E. a écrit: Quant à la déviation, elle date a priori de 1956.
dark_green67 a écrit:Ce que je ne connais pas, c'est la date à laquelle la partie nord a été ouverte à la circulation (c'est sûr que c'est avant 1940). En venant de Saulieu, elle se finissait par un virage à 90° au Nord des Grands Champs et rejoignait l'ancien tracé juste au sud du bourg (actuelle D33).
Ced a écrit:Donc le tracé rouge a bien été réalisé...