G.E. a écrit: On marquerait un grand coup en bouclant ce chantier de l'historique de la RCEA d'ici la fin de l'année.
Ce serait bien, aussi, de clarifier ce qu'on appelle RCEA... Je dois avouer que j'ai du mal à comprendre les extrémités des pattes Est : celle qui part vers le Sud-Est aboutit à Ivrée (pourquoi ???
) alors que celle qui part vers le Nord-Est s'arrête à Besançon... Pour moi, les bornes étaient Genève et Bâle mais je me trompe peut-être. En tout cas, même sur le site d’Arcea c'est très imprécis...
En ce qui concerne la partie "Historique", il me semble qu’il y a encore plein de choses à clarifier au niveau de la genèse de cet axe. Arcea remonte jusqu’à la création d'une "Association pour la route Bordeaux - Genève" en 1954, sous l'impulsion des 2 CCI concernées. Or, à la même époque, l’Union Routière Française menait une intense campagne de lobbying pour faire la promotion d’un réseau de 4600 km, dit plan Gallienne (du nom du président de l’URF), et dans ce plan, on trouvait une autoroute La Rochelle - Bâle. Visiblement, la CCI de La Rochelle s’était montrée plus incisive que celle de Bordeaux pour faire reconnaître son projet au niveau national. Ce serait intéressant de retrouver des documents sur ce que chacune d’entre elles promouvait à cette époque. Pour l’anecdote, l’autoroute "La Rochelle - Bâle" aurait dû passer par Niort, Poitiers, Châteauroux, Nevers, Autun, Dijon et Belfort, avec une branche Autun - Genève, par Chalon et Lons-le-Saunier.
Apparemment, ces efforts de lobbying dispersés n’ont pas eu l’impact désiré, vu qu’aucune liaison transversale Ouest – Est ne figure ni dans le premier programme de 2.000 km d’autoroutes décidé en décembre 1955, ni dans le plan directeur d’aménagement du réseau routier de 1960 (ni dans les 3.300 km d’autoroute, ni même dans les 15.500 km de liaison de 1er ou de 2ème ordre).
Ensuite, les CCI de Bordeaux et La Rochelle (et peut-être celle de Nantes) ont dû s’entendre, vu qu’en 1960 l’association est devenue « Association pour l’itinéraire Suisse – Océan ». Là encore, ce serait bien de retrouver des documents d'époque pour reconstituer leurs revendications.
J’ai trouvé une première trace d’une « transversale du centre de la France » dans le compte-rendu d’une réunion tenue au Commissariat au Plan le 28 mai 1964 au sujet d’une "révision du schéma directeur des liaisons primaires du réseau routier national 1985". Il y est question d’une double liaison en X, constituée d’une liaison directe Mâcon-Tours-Nantes et d’une autoroute Chalon-sur-Saône-Limoges-Angoulême-Bordeaux. Pour la première, constituant la liaison Lyon – Nantes, on évoquait un tracé par Mâcon, Moulins, Bourges, Vierzon et Tours où il rejoignait l’autoroute du Val de Loire Orléans – Nantes, le tronçon Moulins – Bourges était commun avec l’autoroute Paris – Clermont-Ferrand.
Mais il ne s’agissait là que des travaux préparatoires qui manifestement n'ont pas été validés.
Je ne sais pas s’il y a eu un autre document officiel entre le Plan directeur de 1960 et le schéma des grandes liaisons routières de 1971 mais je suppose que c’est ce document de 1971 qui constitue l’acte de naissance officiel du projet de liaison Centre-Europe – Atlantique. Ce n'est qu'après sa publication que les études "sérieuses" de tracé ont dû démarrer.