Le Monde a écrit:Dix-huit ans pour relier Firminy à Givors
LE MONDE | 10.09.1970 à 00h00 • Mis à jour le 10.09.1970 à 00h00 | XAVIER MARULA.
Déjà en 1934, la nécessité de relier les vallées de l'Ondaine (Firminy) et du Gier (Saint-Chamond, Rive-de-Gier) à Saint-Etienne par un axe rapide s'était fait sentir.
La traversée de ces deux vallées était une entreprise difficile : trente-cinq kilomètres de pavés, de goulots, de tournants entre deux alignements de maisons, un décor digne de Zola, un non-sens économique... Mais cette interminable rue était cependant le nerf de l'économie, tout comme la voie ferrée Lyon-Saint-Etienne (la plus vieille de France) qui est l'une des plus fréquentées du réseau S.N.C.F.
Le premier tronçon
En 1952, alors que le pays commençait à se relever des épreuves de la guerre, M. Antoine Pinay, maire de Saint-Chamond, obtint les premiers crédits de l'Etat. Son objectif était de créer une voie rapide entre sa ville et Saint-Etienne (11 km). Sept ans seront nécessaires pour achever ce premier tronçon de l'A-47. Il est vrai que, pour contourner Saint-Chamond, il avait fallu recouvrir le Gier sur plusieurs kilomètres.
En 1961 commença la construction du tronçon Saint-Chamond-Rive-de-Gier et, en 1964, douze kilomètres d'autoroute furent livrés à la circulation.
Cependant, l'activité économique de Saint-Etienne, comme celle des deux vallées, nécessite une ouverture vers Lyon et, au-delà, vers l'axe mer du Nord-Méditerranée, d'autant plus qu'en 1964 l'idée d'une métropole Lyon-Saint-Etienne prend corps. Il faut " désenclaver " Saint-Etienne et prolonger l'autoroute vers la vallée du Rhône et vers celle de l'Ondaine. L'Etat accepte de financer entièrement les treize kilomètres d'autoroute qui relieront Rive-de-Gier à la vallée du Rhône. Dix ponts sur le Gier, un important échangeur (celui de la Madeleine), sont construits entre 1968 et 1970. Dans le même temps est jeté un pont à quatre voies sur le Rhône, destiné à relier l'autoroute A-47 à l'autoroute A-7 qui passe sur la rive gauche du fleuve en direction de Marseille.
Mais, si le pont est ouvert depuis quelques semaines à la circulation, il faudra attendre la fin du mois d'octobre pour utiliser les 13 kilomètres d'autoroute qui le séparent de Rive-de-Gier.
Aussi important qu'il soit, le désenclavement de Saint-Etienne en direction de l'axe mer du Nord-Méditerranée restait insuffisant. La vallée de l'Ondaine, avec La Ricamarie, Le Chambon-Feugerolles et Firminy, ne devait pas rester coupée d'une artère désormais vitale. La prolongation de l'autoroute à travers la vallée de l'Ondaine fut donc entreprise rapidement. Les collectivités locales durent payer 40 % des travaux, l'Etat prenant à sa charge le reste.
Il a fallu construire des ouvrages d'art exceptionnels, dont le viaduc de Terrenoire (250 mètres de long), qui fait passer la route au-dessus de la ville, et celui du Rond-Point, dans Saint-Etienne, qui assure le passage de la route au-dessus du carrefour giratoire de 100 mètres de diamètre uniquement réservé à la circulation locale. Autre difficulté : le tunnel du Rond-Point qui fait suite au viaduc. Il comprend deux galeries jumelles de 10 mètres de large sur 436 mètres de long. Pour sa part, le viaduc de La Ricamarie entre Saint-Etienne et Firminy comprend sur 252 mètres sept travées de 36 mètres et a la particularité d'être en courbe (500 mètres de rayon) et en rampe (3,6 %). Enfin, la desserte urbaine a nécessité la construction de nombreux échangeurs (huit dans Saint-Etienne et, le long de la section Saint-Etienne-Firminy, quatre : deux au Chambon-Feugerolles et deux à Firminy).
Actuellement, les travaux se poursuivent pour achever à l'ouest de Saint-Etienne la déviation vers Terre-noire et à l'est pour l'échangeur de la Croix-de l'Orme. Tout sera terminé fin octobre.
Autoroute régionale par excellence, la vocation de cet axe pourrait bien changer dans les prochaines années. Cela pour deux raisons :
1) Le projet d'une liaison directe Saint-Etienne - Lyon n'est pas abandonné. Actuellement, pour relier les deux villes par l'autoroute, il faut passer par Givors ou sortir à Rive-de-Gier pour emprunter le C.D. 42 (" montagnes russes "). Les urbanistes s'intéressent à un itinéraire qui utiliserait l'autoroute existante entre Saint-Etienne et Rive-de-Gier puis les " montagnes russes " aménagées en autoroute. L'importance du trafic avec Lyon (trente-quatre trains, cent cars et environ quinze mille véhicules quotidiens) nécessite même une sérieuse prise en considération du projet (1) ;
2) A l'ouest, la ville de Clermont-Ferrand a besoin elle aussi d'être " désenclavée ". Elle ne peut plus se contenter d'être la capitale de l'Auvergne. M. Giscard d'Estaing, élu de la région, s'intéresse personnellement à un projet de liaison Lyon - Clermont par Saint - Etienne, Feurs et Thiers. Avec l'autoroute A-47, le premier maillon de cette transversale est créé.
Beau programme en vérité pour les partisans de la " régionalisation "... mais il a fallu dix-huit ans pour relier Firminy à Givors !
(1) La population des deux vallées et celle de Saint-Etienne représentent quatre cent soixante-dix mille habitants.
Dossier EUP Voie Rapide de Givors a écrit:I- Objet de l'opération
La Voie Rapide de Givors constitue un doublement de la Route Nationale n°88 dans la traversée de la ville. Elle prolonge ainsi l'autoroute A47 jusqu'au Pont de Givors sur le Rhône et, par là, assure sa jonction avec l'autoroute A7.
L'autoroute A47 comporte deux sections : Rive-de-Gier - Saint-Chamond, en circulation, et Givors - Rive-de-Gier, déclarée d'utilité publique par arrêté ministériel du 6 septembre 1963. Elle sera ultérieurement raccordée à l'autoroute B44 pour assurer par des liaisons autoroutières continues la desserte de l'agglomération stéphanoise vers Lyon et vers Valence. L'autoroute B44, prise en considération par arrêté ministériel du 18 juillet 1966, ne saurait être réalisée avant une date assez lointaine. En attendant, la roie rapide de Givors constituerait l'aboutissement de l'A47 et doublerait donc la RN88 dans un secteur qui, de tout le parcours depuis Rive-de-Gier jusqu'au raccordement avec la RN86, a actuellement les plus mauvaises caractéristiques et le plus fort trafic.
De par sa situation et ses fonctions, la construction de la voie rapide doit donc être similaire à celle de la section Givors - Rive-de-Gier de l'autoroute A47.
II- Tracé général
La voie rapide de Givors se développe à l'emplacement d'un canal désaffecté parallèle au Gier et compris entre la RN88 et celui-ci.
dark_green67 a écrit:Si ça se trouve, ce tronçon n'a jamais été classé officiellement. Il n'y aurait que 3 sections qui l'auraient été en bonne et due forme : le contournement de Saint-Chamond, Givors-Ouest - La Madeleine et la liaison Pont de Givors - A7. Le reste ne serait qu'une nationale maquillée avec des panneaux bleus...
FDH a écrit:dark_green67 a écrit:Si ça se trouve, ce tronçon n'a jamais été classé officiellement. Il n'y aurait que 3 sections qui l'auraient été en bonne et due forme : le contournement de Saint-Chamond, Givors-Ouest - La Madeleine et la liaison Pont de Givors - A7. Le reste ne serait qu'une nationale maquillée avec des panneaux bleus...
Pour le tronçon St-Chamond - Terrenoire, c'est explicitement une VE nationale avec des panneaux bleus
Pour le tronçon A7 - St-Chamond, je pense que tu as tout à fait raison : une fausse autoroute !
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