Les élus franciliens demandent l’automatisation de la ligne 13 du métro parisien, qui relie Châtillon-Montrouge à Asnières-Gennevilliers et Saint-Denis Université, et qui est surtout vécue comme un cauchemar par les usagers quotidiens. "Ce chantier devient même prioritaire, après la ligne 4 dont les travaux ont déjà commencé, prévient Laurent Probst, directeur général d’Île-de-France Mobilités. Elle passera donc avant la ligne 11 qui avait été programmée, mais cette dernière sera semi-automatisée et selon le trafic nous verrons ensuite s’il faut l’automatiser."
La ligne 13 ne sera automatisée qu’à horizon 2025-27 avec le renouvellement du matériel roulant.
cmoiromain a écrit:J'espère que le prolongement de la ligne 11 sera quand même équipé pour l'automatisation, et qu'il n'y aura plus qu'à "appuyer sur un bouton" pour déployer les trains sans conducteur sur ce tronçon. Mais du coup ça oblige à mettre en place deux systèmes de signalisation, c'est bête !
Ne vaudrait-il pas mieux plutôt mener les deux chantiers de front ?
tml a écrit:NB : il existe déjà un topic sur le M13 !
Le Parisien a écrit:
Comment Valérie Pécresse veut automatiser la ligne 13 du métro
La présidente d’Ile-de-France Mobilités demande à la RATP de lancer une étude pour automatiser cette ligne, la plus chargée du réseau. Un projet à 730 M€ pour faire rouler un métro toutes les 90 secondes… mais au mieux pas avant 2032.
La ligne 13 fait un pas de plus vers son automatisation. Réclamées l’été dernier par Valérie Pécresse, présidente de la région et d’IDFM, les premières études sur la possibilité pour cette ligne surchargée de se passer de conducteurs ont été rendues par la RATP. Dans le rapport d’IDFM sur le renouvellement des métros, les résultats de ces analyses ont été discrètement glissés. Et les préconisations soumises aux élus sont claires : l’automatisation est « faisable » et il faut avancer vers cette solution pour une ligne qui cause tant de soucis aux voyageurs.
« Le scénario d’une automatisation intégrale apporte une rupture par rapport à la situation actuelle. Il permettra à la ligne 13 de bénéficier à terme de tous les avantages liés à une ligne intégralement automatisée », indique le rapport. La délibération, proposée aux élus d’IDFM mercredi prochain, demande donc à la RATP « d’engager les études d’avant-projet d’automatisation intégrale de la ligne 13 ».
Un train toutes les 90 secondes
Ce document fait le bilan des avantages et des inconvénients de cette automatisation. Au rayon des bénéfices : un train toutes les 90 secondes à l’heure de pointe, une régularité quasi garantie de 100 % comme sur les lignes 1 et 14, déjà automatiques, et des économies d’exploitation de 15 M€ par an.
Parmi les inconvénients, un coût global de 730 M€, de nombreuses difficultés techniques, des conducteurs à redéployer dans l’entreprise, et un impact fort pendant la période de travaux (installation de nouvelles portes palières sur toute la ligne). Des surcoûts sont aussi à craindre, et le calendrier est incertain.
Il pourrait rouler en 2032... au mieux
Il faudra en effet attendre l’arrivée des nouveaux métros MF19 sur la ligne, en 2026, puis trois nouvelles années avant de rénover ces mêmes métros pour en supprimer la cabine de conduite, et enfin trois années supplémentaires de travaux avant l’automatisation. Ce qui renvoie à 2032, au mieux.
La RATP avait aussi étudié la possibilité d’une semi-automatisation de la ligne, avec la présence d’un conducteur, simplement chargé de contrôler l’ouverture et la fermeture des portes et de donner le départ du train, comme c’est le cas sur les lignes 5 ou 9. Ce scénario avait l’avantage d’être beaucoup moins coûteux (306 M€), et d’avoir peu d’impacts en termes de travaux.
Mais il a été écarté par IDFM, au profit de l’automatisation intégrale. Certaines sources proches du dossier s’interrogent sur la rationalité économique du projet, qui inquiète aussi socialement à la RATP, mais, face à une ligne malade comme la 13, « on ne peut pas faire dans la demi-mesure ».
La Fédération des usagers perplexe
A la Fédération nationale des usagers des transports, on s’avoue perplexe. « Il va falloir nous montrer qu’il y a de réels gains à automatiser la ligne. En l’état actuel du rapport, c’est un peu maigre », souffle Marc Pélissier, président de l’Association des usagers des transports d’Ile-de-France.
Enumérant les difficultés, il craint d’abord les travaux pour l’installation de portes palières, « même celles qui sont déjà installées devront être remplacées », ou le renforcement des quais, « qui vont générer encore des perturbations ». Tout cela pour un gain de temps de 5 secondes. Le seul réel intérêt de l’automatisation, pour lui, réside dans « l’amélioration de la gestion du flux à la Fourche. Mais nous attendons davantage d’éléments pour les usagers et un planning optimisé ».
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