L’aéroport en desserte directe via TAE. Les observateurs l’envisageaient comme un élément incontournable du tracé. Ce n’est finalement qu’une option qui coûterait 112 millions d’euros supplémentaires. De fait Jean-Luc Moudenc attend qu’on lui apporte des chiffres complémentaires sur la pertinence de cette option. Cette attitude sur la réserve est aussi à envisager à l’aune des négociations qui vont s’ouvrir quant au financement. Cela pourrait donc être aussi une manière de lancer un appel du pied au consortium chinois de l’aéroport Toulouse-Blagnac : « vous voulez la desserte directe via TAE, montrez-le nous en investissant dans cette option à 112 millions d’euros». Une option qui permettrait de desservir le stade Ernest Wallon. Pratique pour les supporters du Stade Toulousain.
Quant à la desserte de Labège, la voici également mise au rang des options… sans que le mot PLB n’ait été une seule fois prononcé par Jean-Luc Moudenc et Jean-Michel Lattes ce vendredi 18 décembre. En clair, Tisséo propose deux options de prolongement : l’une en direction de Malepère pour un coût évalué à 70 millions d’euros et l’autre vers Labège Innopole pour 112 millions d’euros. «C’est l’une ou l’autre» a déjà annoncé Jean-Luc Moudenc qui estime ce dossier «totalement ouvert», PLB compris.
TAE serait aussi complémentaire avec le tramway de l'aéroport (3 000 passagers par jour) qui dessert un axe Nord-Sud alors que le métro serait sur un axe Est-Ouest. Le tracé «Aéroport» représente au maximum 112 M€. L'actionnaire chinois de l'aéroport Casil Europe serait prêt à financer au minimum la station de l'aéroport voire plus si le montage le permet.
Le conseil syndical de Tisséo, qui doit valider la déclaration des travaux, mercredi 2 mars 2016, est reporté. Une décision condamnant juridiquement le projet. Explications.
Le Moniteur a écrit:Le prolongement de la ligne B du métro toulousain jusqu’à Labège est enterré
Nouvelle crise dans la gestion des transports en commun sur l’agglomération toulousaine. Membres du même syndicat mixte des transports en commun Tisséo, Toulouse Métropole et le Sicoval s’opposent sur la manière de desservir le sud-est toulousain et notamment Labège, la ville-centre du Sicoval.
Le prolongement de la ligne B (PLB) de 5 km du métro toulousain jusqu’à Labège, ville-centre de l’agglomération du sud-est toulousain (Sicoval, 36 communes; 68 929 habitants, 2011), est enterré. En tout cas, dans la version défendue par les élus du Sicoval qui rêvaient de relier avec le métro le terminus de la ligne B à Ramonville à la zone d’activités tertiaires Labège-Innopole en 2020 ou 2021. D’ailleurs, le délai pour la déclaration de projet, suite à l’avis favorable de la commission d’enquête sur l’utilité publique du PLB en septembre 2015, est dépassé depuis le 7 mars 2016.
Dossier vieux de quinze ans
C’est une nouvelle péripétie dans le dossier, vieux de quinze ans, de la desserte de Labège, au cœur d’un des principaux bassins d’emplois de la grande aire urbaine toulousaine. Acté en 2001 dans un premier plan de déplacement urbains (PDU), il a été stoppé en 2008 par l’ancien maire de Toulouse, le socialiste Pierre Cohen, puis relancé en 2011 par le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) Tisséo.
Deux ans plus tard, le Sicoval avait bouclé le montage financier du projet estimé alors à 320 millions d’euros. Il était financé à hauteur de 221 millions d’euros, en comptant la participation du Sicoval, sous forme de droits à construire et d’emprunts, ainsi que les aides de l’Etat, de l’ex région de Midi-Pyrénées et du conseil départemental de la Haute-Garonne. Manquait la confirmation des 141 millions d’euros promis par le SMTC-Tisséo. Un montage cependant jugé fragile par la chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées dans un rapport rendu public en 2013.
Troisième ligne de métro
Défenseur, avant 2008, du prolongement de la ligne B du métro, Jean-Luc Moudenc, nouveau maire LR de Toulouse et président de Toulouse métropole (37 communes et 725 091 habitants en 2012) depuis 2014, a changé d’avis. Il privilégie désormais la création d’une troisième ligne de métro (TAE), conformément à sa promesse faite lors de la campagne électorale.
Conçue pour désengorger le périphérique saturé aux heures de pointe, elle a l’avantage de relier, par le nord, plusieurs pôles économiques de l’aire urbaine: de Colomiers, où se situe une zone d’activités aéronautiques, à Labège, en passant par l’aéroport Toulouse-Blagnac et la gare Matabiau à Toulouse. Sauf que dans la proposition de tracé adoptée par Tisséo le 18 décembre 2015, la desserte de Labège tout comme celle de l’aéroport, était une option. Une manière, sans doute, pour Jean-Luc Moudenc et Jean-Michel Lattes, président du SMTC Tisséo, de lancer un appel à participation financière pour un projet coûtant au total 1,7 milliard d’euros. Interrogés à plusieurs reprises sur la question du financement, les deux hommes affirment qu’il sera finalisé avant l’été.
Deux alternatives
Persister dans la défense du prolongement de la ligne B (PLB) n’a pas empêché Jacques Oberti, président (DVG) du Sicoval, de démarrer les discussions avec son homologue de Toulouse métropole avec l’espoir d’un compromis.
Le 1er mars, les discussions se sont brutalement arrêtées faute de terrain d’entente. Le Sicoval propose comme alternative un prolongement de la ligne B du métro sur deux stations au lieu des cinq prévues au départ : depuis son terminus actuel à Ramonville-Buchens, la ligne B s’arrêterait au parc d’activités technologique Canal puis à l’Institut national polytechnique de Toulouse (INPT). A ce niveau, se ferait l’interconnexion avec la TAE qui continuerait jusqu’à la gare de Labège en s’arrêtant au parc d’activités tertiaire Labège-Innopole et au centre des congrès Diagora (cf. carte ci-dessous).
Dans une lettre adressée le 17 mars 2016 à Jean-Luc Moudenc , Jacques Oberti, président du Sicoval affirme sa conviction que «l’intérêt général plaide en faveur d’un prolongement de la ligne B a minima de deux stations permettant notamment de desservir le Parc du canal et de franchir le Palays (point souvent engorgé aux heures de pointe sur la rocade toulousaine, NDLR) et qui, dès sa mise en œuvre, concernera plus de 20 000 passagers/jour (…). Cette solution «métro» financée et innovante qui interviendrait en amont du TAE est la seule qui soit cohérente et pertinente pour résoudre efficacement la question des déplacements dans l’agglomération toulousaine (…) ».
Téléphérique urbain
A cette solution qu’elle juge trop chère, vu le trafic estimé – entre 210 et 240 millions d’euros pour une fréquentation autour de 15 000 voyageurs par jour -, Toulouse Métropole avance une autre solution. Dans son courrier adressé le 1er mars 2016 à Jacques Oberti , Jean-Luc Moudenc confirme d’abord la desserte en métro de Labège, et cela dès 2024, date prévue pour la mise en service de la TAE qui serait ainsi prolongée de deux stations. Le terminus prévu initialement à Airbus Defence&Space se ferait donc à la station Labège-Innometro, également lieu où se situe une gare ferroviaire. Pour cela, le montant du projet atteindrait les 2 milliards d’euros et Toulouse métropole promet de démarrer les travaux du côté de Labège.
Pour compléter la desserte du sud-est toulousain, Toulouse métropole propose un téléphérique urbain, dont le coût est estimé à 40 millions d’euros pour une mise en service en 2020 correspondant au calendrier prévu pour le PLB. Il permettrait de desservir le segment Ramonville-Parc Technologique-INPT. L’interconnexion avec la TAE se ferait à l’INPT.
Sur ce tronçon, Toulouse métropole table sur 15 000 passagers par jour compte tenu des études des déplacements de l’aire urbaine toulousaine. Le point de désaccord porte sur ce dernier point.
Projet d’agglomération
Au Sicoval, on a aujourd’hui admis que le PLB, tel que conçu dans sa version initiale, ne pourrait pas se faire en parallèle de la troisième ligne de métro (TAE), compte tenu notamment du contexte financier contraint des collectivités. Argument que Toulouse métropole a toujours mis en avant rappelant que la TAE s’inscrit dans un projet d’agglomération tourné vers l’économie et l’emploi. Lors d’une de ses dernières interventions publiques à ce sujet, Jean-Luc Moudenc a insisté sur sa volonté «de faire arriver le métro à Labège» mais également rappelé que «le projet de troisième ligne est très attendu par les communes de l’ouest toulousain subissant, elles aussi, des embouteillages importants et représentant 70% des emplois et de la population de l’agglomération».
Reprise des négociations
Après une période de crise début mars suite au report à une date non communiquée à ce jour du conseil syndical de Tisséo qui devait se prononcer sur le PLB initial, les deux parties sont retournées à la table des négociations. Appuyé par la région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées et le conseil départemental de la Haute-Garonne, le Sicoval espère encore convaincre Toulouse métropole: «L’interconnexion entre le téléphérique et le métro ne nous semble pas pertinente. Le téléphérique est une réponse locale qui ne répondra pas à la problématique des bouchons sur la rocade toulousaine. Nous estimons le trafic à 35 000 passagers par jour», déclare Emmanuel Auger, directeur de cabinet de Jacques Oberti.
Les discussions ont donc repris avec l’objectif d’arriver à un compromis soumis au comité syndical de Tisséo avant l’été.
Bras de fer
A l’extérieur, le bras de fer continue via lettres ouvertes, messages sur Twitter et autres prises de position. Le PS de Haute-Garonne a, par exemple, distribué ce week-end 50 000 tracts pour défendre le PLB vers Labège et dénoncer «la faute» du maire de Toulouse «aussi bien sur le plan politique, économique qu’environnemental».
Du côté des entreprises, des voix s’élèvent pour exprimer l’incompréhension face à l’arrêt du PLB, mais surtout devant l’incapacité des deux collectivités à s’entendre alors qu’elles se situent sur la même zone urbaine. «Au niveau national, personne ne fait la différence entre le Sicoval et Toulouse métropole, c’est un même ensemble», déclare un observateur, qui craint «que la concurrence entre les deux territoires aboutisse à renforcer le retard pris en matière de transport en commun et risque de porter préjudice à terme sur le développement économique».
Montaudran et Innométro
Dans cette partie du sud-est toulousain, Toulouse métropole a créé la ZAC de Montaudran avec l’ambition d’y créer un nouveau quartier mixte (56 ha, 355 000 m2 de constructions) autour des activités liées à la recherche spatiale, aéronautique et aux systèmes embarqués. De son côté, le Sicoval porte le projet urbain Innométro (340 ha, 545 000 m2 de surface plancher à commercialiser) qui vise à rendre plus dense, mais aussi plus mixte et mieux desservie la zone d’activités tertiaires Innopole, née dans les années 1980 sur un modèle urbain de faible densité et autour de la voiture.
Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef de la Haute-Garonne et en tant que tel membre du comité d’orientation des transports métropolitains, installé le 10 mars à l’initiative du SMTC-Tisséo pour prendre en compte la dimension économique des mobilités, «n’ose pas imaginer que les décisions prises ne prennent pas en compte les entreprises de Labège».
nano a écrit:Au fait, Siemens, ils savent gérer 2 branches avec la technologie VAL ? parce que la cohabitation de rames simples et doubles sur la A semble déjà compliquée ...
Cette commission sera présidée par Jacques Archimbaud, vice-président de la Commission national et comprendra 6 autres membres: Anne Marie Charvet, Nathalie Durand, Barbara Serrano, François Gillard, Jérôme Laurent et Jean-Claude Ruysschaert. Elle a pour but de donner la parole aux citoyens dans le cadre du projet de métro Toulouse Aerospace Express.
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