Le Parisien a écrit:
Bry-Villiers-Champigny : il manque près de 200 millions pour connecter le RER E au supermétro
Les maires veulent boucler le financement de l’interconnexion entre le RER E et la future ligne 15 Sud. Près de 200 M€ manquent toujours à l’appel.
Trois mois après la mobilisation (victorieuse) d'élus et riverains pour le maintien de l'interopérabilité des futures lignes 15 Sud et 15 Est, à Champigny, un nouveau front s'ouvre-t-il sur les rails du Grand Paris Express (GPE)?
Les doutes planent cette fois au-dessus de la gare Bry-Villiers-Champigny. Plus particulièrement sur la partie de l'édifice destinée à accueillir les quais du RER E, qui se doterait à cette occasion d'une nouvelle station (entre les arrêts actuels des Boullereaux-Champigny et de Villiers-sur-Marne-Le Plessis-Trévise). Si la construction de la gare qui recevra une station de la ligne 15 Sud du GPE (mise en service prévue en 2025) est déjà bien entamée, sa voisine du RER est au point mort.
Et pour cause : le financement de l'« interconnexion », évalué à plus de 300 M€, n'est pas bouclé. Après avoir déjà bataillé pour obtenir les fonds nécessaires aux études d'avant-projet, les maires des trois communes sont montés au créneau ce mardi matin, lors d'une conférence de presse, pour sonner la fin du « poker menteur » et appeler chacun à « prendre ses responsabilités ». Comprendre : casser la tirelire.
« Il nous faut trouver ces 350 M€. Aujourd'hui on n'en a pas beaucoup et on ne voit pas grand-chose arriver », souffle Christian Fautré, maire (PCF) de Champigny. « Il faut qu'on tape du poing sur la table, prévient Jacques-Alain Bénisti, l'édile (LR) de Villiers. On demande à chaque institution politique et étatique de prendre ses responsabilités. Là, il n'y a rien, on est convoqué à aucune réunion. Si besoin, on poussera nos habitants [à se mobiliser]. »
« Manque de mobilisation »
Pas encore convoqué, le tour de table financier s'annonce déjà corsé. Interrogée, la Société du Grand Paris (SGP), maître d'ouvrage du GPE, précise qu'elle « finance à 100 % les interconnexions avec les gares existantes » mais seulement « 30 % pour les adaptations nécessaires (agrandissement, élargissement) ». Considérant visiblement l'interconnexion de Bry-Villiers-Champigny comme une « adaptation nécessaire », l'établissement public conclut : « 110 M€ [ont été] provisionnés […] sur un total d'environ 330 M€ estimés à date par la SNCF. »
Même en retranchant les 20 M€ déjà promis par divers acteurs (département du Val-de-Marne et de Seine-et-Marne, Métropole du Grand Paris, SGP et Etat) pour financer les études d'avant-projet, reste donc à trouver près de 200 M€.
Mardi matin, Jean-Pierre Spilbauer, le maire (DVD) de Bry a regretté le « manque de mobilisation » de la SNCF. Ce n'est pourtant pas de ce côté-là que viendra le salut. « On contribue [à l'interconnexion] à hauteur de 2,4 M€, et on a déjà tout utilisé dans les études préalables, répond SNCF Réseau, maître d'ouvrage de la structure. On ne peut tout simplement pas aller au-delà. On est tenu par la règle d'or, qui nous empêche d'investir au-delà de la rentabilité attendue. »
Newsletter Val-de-Marne
Chaque matin, l'actualité de votre département vue par Le Parisien
Votre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus
La région Île-de-France, par l'intermédiaire de Laurent Jeanne, conseiller régional (ex-LR) présent à la conférence de presse, a rappelé qu'une enveloppe de 100 M€ serait partagée entre les quatre projets d'interconnexion prévue sur le GPE.
Une contribution non négligeable. Mais qui ne suffira pas, loin s'en faut, à boucler le budget du projet.
http://www.leparisien.fr/val-de-marne-9 ... 149422.php