Bonjour à tous,
Les Transports publics urbains, j'en ai bien sûr longtemps été simple et naïf "usager", jusqu'à ce que ceux qui les font vivre me les fassent découvrir, lors d'une étude réalisée en 2003/2004 et qui portait sur la MPA (montée par la porte avant dans les autobus). Aujourd'hui Psychologue et Psychosociologue, je dois donc beaucoup à tous les conducteurs-receveurs, agents de contrôle et autres professionnels du secteur, en général, de la SEMITAN en particulier.
Et ce que vous dites a du vrai :
Enver a écrit :
Ca a l'air nouveau à Bordeaux !
Et pas seulement à Bordeaux. Les lyonnais s'apprêteraient à le faire. Il n'en demeure pas moins que le CHSCT de Keolis, le transporteur duquel dépend l'exploitant lyonnais (les TCL), a obtenu gain de cause en demandant à ce qu'une étude des enjeux et de l'impact de la MPA soit réalisée ... La question se pose effectivement pour lyon aussi :
Les lyonnais monteront-ils par l'avant en 2006 ?.
lorp a écrit :
Ce système existe depuis quelques années à Toulouse (la ex-Semvat en revendique d'ailleurs la paternité ?).
Oui, et le secteur a même longtemps pour cette raison qualifié ce changement organisationnel de la séquence transport de "Montée à la toulousaine". Car l'initiative revient effectivement à la SEMVAT (Toulouse) qui, en 1987, met en place des groupes de travail chargés d 'élaborer une réponse en matière de lutte contre la fraude. Conducteurs, vérificateurs et agents de maîtrise réunis reconsidèrent le système dans son ensemble et proposent de réinstaurer la montée par la porte avant, abandonnée par la majorité des réseaux de l'hexagone au profit du système de "self-service", à l'exception de quelques villes dont Paris et Lille (exclusivement pour les bus standards). Pour approfondir ce sujet (le récapitulatif des transferts de cette innovation, à la date de restitution du document), je vous invite, si vous le voulez bien, à consulter la partie publique de mon
étude sur la MPA : "Les conducteurs d'autobus à l'épreuve de la montée par l'avant".
Et effectivement, comme guy21 l'a bien relevé :
Cela fait des lustres que tous les usagers de la RATP montent dans le bus par l'avant et que personne n'y trouve rien à redire. A ma connaissance, il n'y a qu'un machiniste dans les bus de la RATP.
Ce qui est assez amusant, c'est qu'
une scène de la vie quotidienne parisienne en interpellerait sûrement plus d'un ... Une scène, une seule, et pourtant tout y est, déjà , au risque que l'étude à laquelle je fais référence ne serve plus à grand chose ... Si ce n'est tout de même de tenter de mieux
comprendre les enjeux et l'impact de la MPA (montée par la porte avant, à Nantes plus particulièrement).
Et quels sont-ils ? Petite sélection, crescendo :
marsupilud a écrit :
C'est une question d'habitude.
Fantomas a écrit :
On nous a dit aussi que ca améliore les flux en séparant les montées et descentes.
G.E a écrit :
Pour moi, la montée par l'avant dans un bus me semblait aller de soi pour lutter contre la fraude...
leolelionceau a écrit :
quand on a le choix entre 15% de fraude et 2%, avec les conséquences qu'on peut imaginer sur les recettes, je crois que ça vaut le coup de tenter de mettre en place la montée par l'avant
Fantomas a aussi écrit :
On nous explique aussi que la MPA permet au conducteur de se "réapproprier l'espace bus" (d'où le nom de l'opération, Rébus). C'est en partie vrai.
Germoir a écrit :
La mise en oeuvre de cette mesure ne s'est pas faite sans douleurs : protestations et pétition des associations d'usagers, mouvements sociaux et grèves des agents de conduite qui ont dû supporter l'aggressivité des clients mécontents (du moins durant la phase de mise en oeuvre) et qui ont vu leurs temps de parcours augmenter sans révision des horaires...
Beaucoup d'éléments à prendre en compte, oui. Et effectivement, le sondage lui-même ne peut pas vraiment permettre d'approfondir, c'est pourquoi vos échanges, beaucoup plus nuancés, m'intéressent davantage. A mon humble avis, la MPA ne peut effectivement se comprendre, vous avez raison, qu'en la resituant au coeur de nombreuses problématiques.
La fraude (le "mobile" initial dirait-on, la "souffrance économique" de l'exploitant ...) et
la qualité de service (les interrogations qu'elle suscite dans la perspective d'un tel changement) en sont les plus évidentes, bien sûr. Celle de
l'insécurité l'est tout autant, pour peu que l'on prenne le temps de l'aborder et que l'on s'entende pour la définir (entre autres, en termes de co-production, sous l'angle de
la relation de service. Et d'autres problématiques encore (
identitaires, organisationnelles, institutionnelles ...).
Je me permet donc de reformuler deux questions, déjà bien abordées, mais que je suis prêt à approfondir avec vous, si vous en êtes d'accord et en avez aussi l'envie :
1. Celle qui a été le mobile de mon étude : Quels sont, selon vous, les enjeux de la MPA qui permettrait de comprendre qu'un accueil différencié lui ait été réservé par les principaux concernés, lors de leur (ré)introduction sur différents réseaux ?
2. Et son prolongement : Quels vous semblent être les conditions nécessaires, à la hauteur des enjeux et de l'impact attendu, si la (ré)introduction de la MPA se justifie toujours, à la lumière de votre précédente analyse ?
Au plaisir de vous lire,
Cordialement,
Hicham BENNIS,
Psychologue et Psychosociologue