Merci à Germoir pour cet exposé très complet.
Dans l'agglomération de Brest, il y a une fuite massive vers le périurbain, au-delà même de la Communauté urbaine. A tel point qu'on peut dire que c'est une règle générale, que les gens qui ont les moyens émigrent vers le périurbain. Cela est particulièrement vrai pour les familles avec jeunes enfants, et on le constate chaque année par des pertes de classes en primaire dans la ville-centre.
Non seulement le résidentiel émigre, mais les grands magasins aussi. On voit par exemple que les Leclercs et Super-u et autres sont nettement plus agréables, graduellement plus on s'éloigne de la ville-centre. Les services publics aussi commencent à devenir disponibles là où il y a du monde.
Dans ces conditions, la ville-centre devient le "quartier minab' " de la grande agglomération. Elle n'est pratiquement plus que traversée par les périurbains, et encore, par ceux qui doivent travailler aux ports. Beaucoup d'entreprises s'installent dans le périurbain, où elles bénéficient de meilleures conditions fiscales.
Un effet de norme apparaît, qui fait que le périurbain est devenu la norme, et s'installer dans la ville-centre devient incongru. On le voit par exemple au fait que les gens très riches qui restent dans l'hyper-centre sont des personnes âgées, qui se repèrent à des distinctions passées entre quartiers riches et quartiers ouvriers. Mais, hyper-centre comme quartiers et même première couronne, tout cela est devenu le "mauvais choix" pour tous ceux qui ont les moyens, un début de ghetto social. C'est typiquement le lieu des incivilités flagrantes.
Bref, je ne vois pas trop la possibilité d'un transfert modal vers le tramway, vu que tous ceux qui peuvent foutent le camp dans des endroits où il n'y a pas de TC.
marsupilud a écrit:... et qu'il me parait possible de juger stupides
Euh... Je dirais même plus que stupide, parce que là il ne s'agit même plus d'habiter dans des lieux plus spacieux, mais bien d'une perte de civilisation, avec des incivilités croissantes au centre, et à la périphérie une fuite vers une absence de vie sociale. Les gens qui fuient vers le périurbain n'y recréent pas de vie sociale, ils se tolèrent juste.