Un voila une bien bonne , faire passer le tram train sur le Boulevard de Moselle et de la Liberté .
Je ne savait pas que ce qui était rescapé du contournement intérieur de Lille allait servir pour ça ?
Autre point choquant le Boulevard de la Liberté , si on vire les voitures les parkings le long risquent de devenir rare à Lille !
En 2017, le tram-train lillois passera par là...
E. Quiquet, «M. Transports» à LMCU, veut faire du serpent de mer une réalité.
Après le Mongy en 1909 et le métroVAL en 1983, la métropole saturée de voitures veut se mettre au tram-train en 2017. Le point sur un projet qui a déjà ses partisans et ses détracteurs.
C'est quoi, un tram-train ? Le tram, on connaît. Le train aussi. Mais le tram-train ? Il s'agit d'un mode de transport permettant de voyager à la fois en ville et dans l'espace périurbain sur le réseau ferré. Le tout sans que le voyageur s'aperçoive du changement, puisque les rails sont interconnectés et le matériel roulant est le même, à mi-chemin entre le tram et la rame de TER. En ville les stations sont très rapprochées, alors qu'elles peuvent être plus distantes au-delà. De même on ne voyage pas à la même vitesse sur l'un ou l'autre réseau.
Que dit le projet métropolitain ? Le tram-train à Lille est en fait à l'étude à depuis le début des années 2000, avec « pléthore de scénarios », selon Éric Quiquet, vice-président de LMCU chargé des transports. La différence, depuis le conseil de communauté du 1 er avril, c'est qu'il y a un tracé sur la table. « Je souhaitais des tracés lisibles et opérationnels », indique l'élu qui souhaite concrétiser le « serpent de mer ». C'est le cabinet Egis, spécialisé dans les infrastructures de transports, qui s'en est chargé. Le résultat à terme, c'est un X métropolitain, dont le centre est Lille, avec une branche sud, vers Seclin, une branche nord-ouest entre Haubourdin et Comines, et une branche ouest-est entre La Bassée et Baisieux.
Pourquoi les élus veulent faire ce tram-train ? « Ce projet permet de desservir des zones denses qui n'avaient pas de transports collectifs en site propre, ni métro, ni Mongy, comme à Loos ou Haubourdin », explique Éric Quiquet. Mais le but est également d'atteindre les 20 % de déplacements en transports collectifs dans la métropole (10 % aujourd'hui), en incitant ses habitants à moins utiliser la voiture dans une métropole sursaturée sur la route. Le tout dans un contexte de maillage poussé avec les réseaux de métro, bus, Mongy et même vélo. « Préparer la métropole au pétrole cher nécessite des infrastructures de ce type. C'est la responsabilité du politique », insiste aussi Éric Quiquet. Et avec un litre d'essence tutoyant les 2 E...
Le Mongy sera-t-il connecté ? Non. Les rames « Breda » qui roulent de Lille à Roubaix et Tourcoing ne peuvent emprunter les voies de train. L'écartement des rails est différent, le voltage aussi.
Que va-t-il se passer maintenant que les tracés sont dessinés ? Ces « options » de tracés sont désormais soumises à étude approfondie. « Aucun tracé n'est arrêté », rassure Éric Quiquet. « Le but c'est d'avoir des réponses sur la faisabilité technique des passages proposés, l'impact sur le stationnement, le trafic auto, sur le tissu commercial, les objectifs de trafic... ». Un appel d'offre a été lancé pour une étude approfondie de 800 000 E. Éric Quiquet promet déjà d'y associer les maires concernés. Résultat s dans 12 à 18 mois. Viendra ensuite la concertation avec le public. « On est sur un projet métropolitain qui doit s'affranchir des égoïsmes municipaux », prévient le vice-président transports de LMCU.
Quel est le calendrier ? La première phase (Haubourdin-Wambrechies et Lille-République-Seclin) est programmée pour 2017. La ligne La Bassée-Baisieux et le prolongement Wambrechies-Comines sont attendus pour 2020.w
À Lille, une nouvelle « révolution » en centre-ville à l'horizon ?
Le projet de tram-train dessine à terme une étoile dans la métropole dont le noyau sera Lille. À la croisée des chemins, la capitale des Flandres va voir revenir en son coeur un mode de transport qui en avait disparu depuis les années 1970.Imaginez. Nous sommes en mai 2018. Vous venez de terminer votre jogging hebdomadaire à la Citadelle de Lille. À votre droite, au loin, s'avance le tram sur un boulevard Vauban en partie engazonné. Il s'apprête à virer vers le boulevard de la Liberté, sur ce qui était la voie de bus il y a quelques années. Depuis un an, le léger ronron du tram-train fait partie du quotidien des Lillois qui ont vu leur ville changer.Ce scénario est pour l'heure encore une fiction. Mais le projet de tracés posé sur la table des élus lors du conseil de communauté urbaine de début avril prévoit bel et bien un retour du tram en coeur de ville dans le cadre du programme tram-train. Si Éric Quiquet, vice-président chargé des transports à LMCU, précise que les hypothèses d'un passage par la Grand-Place et le Vieux-Lille ont été « évacuées » dans l'avant-projet, des axes historiques de la ville pourraient bel et bien se partager à l'avenir entre le tram et la voiture, entre le rail et la route. « Quand on projette une telle infrastructure, on avance évidemment avec l'idée de réduire de la pression automobile en ville », indique l'élu écologiste qui martèle l'objectif de faire passer la part automobile dans la métropole de 54 % à 35 % d'ici à 2020.Partage de la voirie L'avant-projet livre à l'étude le passage du tram train par le boulevard Vauban ou, en variante, le boulevard de la Moselle, le long du port de Lille, à la demande de la Ville qui a des projets urbanistiques dans ce secteur. Ce qui implique une connexion au réseau ferré TER au CHR et entrée dans la ville par la place Tacq. L'autre ligne, venant de Seclin, traverserait la rue du Faubourg d'Arras - « un gros tuyau à voitures », selon Éric Quiquet - avant de s'engouffrer dans la rue d'Artois, puis de remonter vers République par la place Philippe Lebon. Dans ce schéma, justement, la place de la République serait « une plate-forme d'échange, un « hub » métro - bus - tram-train qui deviendrait un peu le pendant de Lille-Flandres » . La large rue du Molinel ne serait pas épargnée non plus, en guise de rampe de lancement du tram-train vers le Nord de la métropole. Autant dire qu'il y aura de la requalification profonde dans l'air.Du côté de l'opposition municipale, Thierry Pauchet (Nouveau centre) accorde un « oui de principe » au projet. Avec une réserve : « Il faudra également respecter les autres modes de circulation, le vélo et la voiture. Il ne s'agit pas de faire un tram qui empêcherait l'accès au centre-ville ». S'il ne doute pas de la capacité des boulevards Vauban et de la Liberté à absorber le tram-train, pour la rue du Molinel et la rue d'Artois, l'élu veut voir. Réponse d'ici 18 mois. wS.L.
Le malheur des uns, le bonheur des autres...
Lors du dernier conseil de communauté urbaine, le projet présenté par Éric Quiquet s'est attiré l'enthousiasme de plusieurs élus. Mais aussi les foudres du maire de La Madeleine qui ne veut pas d'une telle « fracture urbaine » chez lui.Les études approfondies ne sont pas encore lancées que le projet de tram-train présenté le 1er avril dernier trace une ligne de démarcation entre ses partisans et ses contempteurs. Parmi les premiers, Daniel Rondelaere, le maire de Loos-lez-Lille. Lui ne le cache pas, il est carrément « enthousiaste » à l'idée de voir passer le futur tram-train dans sa commune.« Loos est bien desservi par le bus. Mais le bus ne va jamais qu'à la vitesse de la voiture, avec les aléas de circulation qu'on connaît. Cette solution en site propre va permettre un vrai gain de temps pour les habitants », insiste l'édile qui entrevoit par ailleurs les bienfaits urbanistiques de la démarche. « En plus d'irriguer Loos ou Haubourdin, c'est un projet qui va transformer nos centres-villes, obliger les poids lourds à ne plus les traverser, rendre l'espace public aux habitants ».De l'autre côté de la capitale des Flandres, le maire UMP de La Madeleine, lui, ne décolère pas. Sébastien Leprêtre ne s'est pas remis de la présentation du projet par Éric Quiquet. D'abord sur la forme. « Éric Quiquet nous dit que le projet est sur des "rails irréversibles". J'ai été choqué de voir dans la délibération du 1er avril qu'on parlait déjà de maîtrise d'ouvrage. Nous ne sommes déjà plus dans les études de faisabilité... ».La méthode, pour lui, est violente, avec des tracés qui n'offrent que peu d'alternatives. Assez pour que l'élu madeleinois parle « d'une croisade d'un homme qui veut aller vite, puisqu'il a dit qu'il voulait quitter la politique en 2014 ».Sur le fond, Sébastien Leprêtre a deux craintes. D'abord que le tracé du tram-train ne rajoute de la fracture à la fracture. « La rue De Gaulle est une rupture sociologique dans ma ville. Ma crainte c'est que le tram-train ne l'accentue, alors que toute mon action consiste à recoudre les deux parties de la ville, comme avec la médiathèque. » La deuxième crainte du maire porte sur le tissu commercial. « Il fonde l'identité de ma ville. Or ce projet va pénaliser les commerçants, dans sa partie travaux, et parce qu'ensuite il sera difficile de stationner ». Sébastien Leprêtre vient de lancer sa propre étude pour étayer son « non ».« Le sens de l'Histoire » Si ce n'est La Madeleine, ce sera peut-être Saint-André. Olivier Henno (MoDem) a saisi la balle au bond de la colère de son voisin. « Moi j'en veux bien du tram-train », fait savoir le maire andrésien. « C'est le sens de l'Histoire, vu le prix du pétrole et la saturation automobile de la métropole. Et si on veut densifier les centres-villes pour lutter contre l'étalement urbain, il faut les transports en commun qui vont avec ». Pour lui, le tracé naturel du tram-train passe d'ailleurs par sa ville. Reste à convaincre Éric Quiquet. Il reste un an.