Les Echos a écrit:Les cars moins chers grâce aux départements
[ 17/09/09 ]
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A la rentrée 2009 pas moins de huit départements ont mis en place une tarification unique des transports Âroutiers de voyageurs. La nouvelle offre est toujours fondée sur une chute considérable des tarifs, à 1,5 ou 2 euros, quel que soit le trajet. Lancé en 2001 par la Meurthe-et-Moselle, le mouvement s'étend depuis deux ans et, selon les estimations du Groupement des autorités responsables des transports (GART), 32 départements ont désormais fait ce choix. « L'objectif est clairement d'inciter les habitants à utiliser les transports publics pour leurs déplacements, quotidiens ou occasionnels », explique le Conseil général du Var à l'occasion de la mise en service de Varlib, son nouveau réseau de transport interurbain, lancé le 1 septembre avec une offre renforcée (86 lignes contre 67 précédemment) et une tarification unique de 2 euros.
Selon le GART, la tarification unique fait progresser la fréquentation d'au moins 50 % la première année et elle continue à croître à un rythme moindre par la suite. « Cela change la donne pour les transports départementaux, qui étaient souvent en perte de vitesse, mais les coûts peuvent aussi exploser pour la collectivité, qui doit alors faire le choix politique d'augmenter sensiblement son budget transport », remarque Julien Allaire, responsable du pôle économique au GART.
De leur côté, les régions s'inquiètent de la concurrence ainsi créée pour les trains (TER) qu'elles contribuent à financer. En Bretagne, trois départements sur quatre ont adopté la tarification unique pour leurs cars. Trois départements aussi pour Rhône-Alpes.
Saint-Tropez-Toulon à 2 euros
En Paca, cela concerne désormais les Âdépartements très touristiques et peuplés du Var et des Alpes-Maritimes, avec une offre tarifaire radicalement transformée à l'image du ticket Saint-Tropez-Toulon qui est passé de 20,90 euros à 2 euros. Vice-président socialiste de la région Rhône-Alpes, Bernard Soulage explique que le problème s'est effectivement posé en Ardèche. « Il existait une vraie concurrence sur l'itinéraire Privas-Aubenas, pour lequel la décision a été prise de supprimer les cars au profit des TER », explique-t-il. En revanche en Isère, le département ne veut pas appliquer cette tarification, préférant le couplage des billets car-TER.
« Mais le vrai problème posé aujourd'hui c'est que les autorités organisatrices de transport[AOT, NDLR]routiers bénéficient du versement transport des entreprises et pas la région, alors que ce sont les TER qui transportent le plus de salariés sur leur lieu de travail », dénonce Gérard Piel, vice-président communiste de la région Paca, qui plaide pour une vraie organisation des transports à l'échelle régionale, avec une diminution du nombre des AOT et un syndicat mixte régional. On en est loin.