Le projet de tramway est présenté à la population, et ... l'opposition municipale commence à préparer ses arguments, avec la galerie de poncifs habituels (les lignes de bus transversales, le développement de l'intermodalité, et le tram ça pollue). Pour rappel, Avignon est tenue par l'UMP Marie-Josée Roig. Deux articles du Dauphiné Libéré :
Le Dauphiné Libéré a écrit:D'immenses panneaux d'information présentent depuis hier les premières orientations du projet de tram du Grand Avignon. Inaugurée par la députée-maire d'Avignon, Marie-Josée Roig, l'exposition installée dans le péristyle de l'hôtel de ville s'inscrit dans la campagne de communication lancée il y a une semaine à grands renforts d'affiches aux arrêts de bus : "Le tram du Grand Avignon, parlons-en !". Objectif ? Informer (enfin) la population sur ce projet de transport qui révolutionnera les déplacements dans l'agglomération à l'horizon 2016. Mais, pour l'heure, le Grand Avignon doit encore convaincre.
À peine 5 % de la population utilise les transports en commun...
Ce n'est qu'en septembre que sera votée la poursuite du projet et l'opposition continue de monter au créneau (lire ci-contre). Or, l'alternative, le bus à haut niveau de service (BHNS), semble déjà écartée. Selon de premières études, le tram prend moins de place en site propre que le BHNS et permet de meilleurs aménagements urbains. « D'un point de vue environnemental, le tram n'émet que 2,4 grammes de CO2 par voyageur et par déplacement contre 66,7 g pour le bus et 173,7 g pour la voiture », précise Eddy Le Roux, chef de projet pour les transports en commun en site propre (TCSP) du Grand Avignon. De plus, l'expérience d'autres villes montre que la mise en service d'un BHNS n'entraîne pas de hausse aussi spectaculaire de la fréquentation que le tram.
Avec un bassin de 180 000 habitants, le Grand Avignon fait aujourd'hui figure de mauvais élève : à peine 5 % de la population utilise les transports en commun. Cela représente 48 voyages par habitant par an contre 130 à Besançon, une préfecture de taille comparable. Grâce au tram, réalisable à l'horizon 2016, Marie-Josée Roig espère atteindre 40 000 voyageurs par jour.
Quant au tracé, dessiné définitivement en 2011, il sera limité à 16 kilomètres (budget oblige) mais devra desservir les zones à forte densité, comme Le Pontet et les quartiers Sud, franchir le Rhône jusqu'à Villeneuve. Les grandes zones d'activité de la cité des papes, la gare TGV et une incursion au centre-ville via la rue de la République ne pourront pas, non plus, être oubliées. Les débats s'annoncent déjà animés. Mais, quels que soient les choix effectués, 65 % de la population devra habiter à moins de 500 mètres d'un des 25 arrêts prévus pour ce tram de 24 mètres de long, contre 40 à Marseille.
LES EXPOS
D'autres expositions similaires à celle d'Avignon sont prévues à VIlleneuve, Le Pontet, Vedène, Saze, Rochefort-du-Gard.
DEUX REUNIONS PUBLIQUES
Mercredi à 19 heures, une première réunion publique sur le tram aura lieu à la salle des fêtes de l'hôtel de ville d'Avignon. Une seconde est prévue le 2 juillet à 18h30 à la salle polyvalente des Hauts de Villeneuve-lèz-Avignon.
LES ÉTAPES À VENIR
Le Grand Avignon décidera de poursuivre le projet en septembre, et en octobre sera déposée une demande de financement de l'État. En 2011, le tracé sera affiné lors de concertations publiques. Les travaux pourraient commencer en 2013 ou 2014 pour aboutir en 2016 au meilleur des cas.
Effectivement, si une demande est déposée à Borloo dans le cadre de l'appel à projet qui échoit en octobre, il faut que les travaux démarrent avant 2014, au plus tard. Bref, moins de trois ans et et demi avant le premier coup de pioche : ça urge ...
Le Dauphiné Libéré a écrit:Alors que le projet de tram dans le Grand Avignon était présenté hier à la presse, la veille, la fondation progressiste Terra nova organisait, à la salle des fêtes de la mairie, une rencontre-débat sur le thème des... déplacements urbains dans l'agglomération avignonnaise. À la tribune, deux conseillers municipaux d'opposition : André Castelli (PC) et Paul Hermelin (PS). Dans la salle, une cinquantaine de personnes, souvent investies dans le milieu associatif et politique local mais aussi quelques "simples" citoyens.
« Un gadget de plus »
Le tram bien sûr, la Leo ou la ligne Avignon-Carpentras... chacun a lancé des pistes de réflexion pour développer d'autres modes de transport, plus doux, plus solidaires aussi, a insisté André Castelli.
« La pire des choses serait un nouveau projet bling-bling » a ironisé ce dernier, renvoyant au projet de tram et à son coût annoncé, en s'interrogeant aussi sur la part consacrée à l'opération de communication. Sans oublier « son tracé qui ne concerne pas les territoires où la population est la plus importante ».
« Un gadget de plus, après l'opéra de Sydney sur l'île Piot » selon Paul Hermelin. Très favorable à la création d'un transport en commun en site propre, le conseiller PS, directeur général de Capgemini, estime qu' il « faut jouer toutes les cartes, pour aller vite. Il y a différentes possibilités, des solutions moins polluantes et moins chères que le tramway ». Et notamment repenser et rénover le réseau de bus, développer l'intermodalité avec des nœuds d'échanges (train-bus-parkings de délestage...) ou « des lignes transversales pour supprimer le trafic de la Rocade qui étouffe la population qui y vit ». Le débat ne fait que commencer...