Sud Ouest a écrit:Pau : un Super Bus aussi bien que le tram
En 2015, un bus rapide, prioritaire et circulant en site propre devrait voir le jour sur la ligne Gare-Hôpital. Avant, il faut construire la voie.
Le bus devrait rejoindre la gare à l'hôpital en 17 minutes, l'itinéraire précis devra être affiné
On pourrait l'appeler le « tram-bus » ou « tramway sur pneus » tant l'intérieur de ce véhicule long de 18 mètres ressemble à un tramway.
La fréquence de son passage aux arrêts, sa priorité aux feux tricolores, sa régularité, sa vitesse de circulation, l'affichage des haltes dans son habitacle sont d'autres points communs avec le mode de transport sur rail.
Grosse différence, à Pau, son moteur sera alimenté par du carburant et non par de l'électricité (contrairement à Bayonne).
Trois fois moins cher qu'un vrai tramway et adapté à la taille de la ville, selon les experts, le projet du syndicat mixte des transports urbains, mandaté par l'agglomération paloise, est de faire circuler un véhicule sur pneus rapide et cadencé (dans le jargon : bus à haut niveau de service ou BHNS), sur une voie dédiée (d'où son autre appellation tout autant jargonnesque : TCSP comme transport en commun en site propre).
Avantage de cette Rolls du déplacement collectif : il n'est pas ralenti par la circulation et peut concurrencer la voiture en terme de vitesse. (Le vœu de François Bayrou, candidat aux municipales de 2008, sera donc exaucé, lui qui proposa l'idée du tramway sur pneus).
Plusieurs villes ont déjà adopté ce mode de transport : Nantes, Metz et bientôt Nîmes (Bayonne est à peu près dans le même calendrier que Pau). C'est d'ailleurs du Gard qu'est venu le véhicule prêté à Pau dans le cadre de la Semaine de la mobilité. Il permettra aux Palois de mieux appréhender l'avenir.
Avant le bus… les travaux !
Avant de voir ce Super bus traverser la cité royale, du sud au nord en 2015, puis d'est en ouest d'ici une dizaine d'années, le plus difficile reste à avaler : la phase de travaux de deux ans de la voie dédiée. En juillet dernier, Artelia (Lyon-Paris) a été désignée pour la maîtrise d'œuvre afin de prévoir les aménagements de voirie, réseaux…
« Tout ce travail se fera dans un processus de concertation », rassure Martine Lignières-Cassou. L'itinéraire est loin d'être arrêté. On sait seulement que le super-bus partira de la gare, passera vraisemblablement sous le pont Oscar, rejoindra le pôle Bosquet, la rue René-Cassin, le cours Lyautey et l'hôpital. Dans le sens retour, il pourrait emprunter la rue Carnot et le quartier des Halles. « L'objectif global est de ne pas embêter les automobilistes mais de faire un transport plus rapide et plus autonome. » Parmi les pistes qui seront étudiées, le sens unique automobile pour la rue Carnot comme l'est déjà la rue René-Cassin.
Les travaux ne devraient pas démarrer avant la fin 2013, soit quelques mois avant les élections municipales. Bref, de beaux débats en perspective. Gageons qu'ils soient moins houleux qu'à Nîmes. L'abattage des arbres a notamment été annulé suite à une décision du tribunal administratif après une requête déposée par des riverains.
Le bus de Nîmes peut se visiter jusqu'à jeudi soir place d'Espagne à Pau. Au centre Re-Sources, des panneaux d'information expliquent la démarche. Enfin, demain aux @llées, avenue des Lilas, se tiendra le 2e rendez-vous de la mobilité, à 18 h 30.