dark_green67 a écrit:Maastricht a écrit:C'est un peu simpliste, cette vision de l'histoire, non ?
Parce que tu considères peut-être qu'il y a une ligne directrice claire dans la politique TC en Ile de France depuis 20 ans ??? Je serais curieux que tu détailles...
La réalité n'est-elle pas plutôt qu'il n'y a jamais eu - et qu'il ne peut sans doute pas y avoir - de ligne directrice claire en matière de politiques de transports sur une aussi longue durée ? A fortiori sur un territoire aussi politiquement morcelé que l'Ile-de-France. Ce n'est pas propre aux TC, tu sais aussi bien que moi que l'histoire des projets routiers est faite de multiples rétropédalages et de projets qui évoluent à des vitesses différentes. Il y a des latences terribles, tant au niveau politique qu'au niveau des services administratifs. D'où la nécessité, pendant longtemps, de faire des points réguliers avec les SDRIF successifs qui permettaient d'acter ces décalages de timing qui ont depuis amené je ne sais combien de projets dans l'impasse. Je ne dis pas qu'on a mal fait le boulot en 1965 ; on l'a fait avec les instruments et les projections d'alors, qui se sont révélées particulièrement défaillantes, ce à un moment où les services techniques et les BET n'avaient aucune culture des transports en commun en dehors des modes lourds.
Du côté des TC je crois au contraire qu'on arrive, depuis maintenant le début des années 1990, à quelque chose de relativement cohérent. L'interconnexion et l'électrification des réseaux de banlieue a bouffé, des années 60 aux années 80, la quasi totalité des crédits utilisables pour les TC. Rien ou presque n'a été fait à la petite échelle, en particulier en banlieue. La réintroduction du tramway, en Seine-Saint-Denis, a déjà été un premier pas. On était dans le contexte de Banlieues 89, mais il y avait déjà une idée de désenclaver la périphérie autrement que par du routier, et surtout de lier le transport à l'aménagement urbain, chose qui n'a été que rarement pensé pour la route. C'est devenu l'une des orientations fondamentales des politiques de transport en France, au point d'en être critiquable au regard des coûts des projets. Faut-il rappeler sinon que le tramway des Maréchaux est une idée de Tiberi. Le passage du STP au STIF a décuplé la capacité de l'autorité organisatrice à lancer des projets. Conséquence nécessaire : on fait du saupoudrage plutôt que du gros investissement, qui nécessite un investissement politique plus fort et mobilise davantage les finances. Sans cela, peut-être le prolongement du RER E aurait-il été réalisé dix ans plus tôt, et peut-être qu'on penserait même au RER F. Ce n'est pas le cas, entre autres suite aux effets de la décentralisation. Est-ce un mal pour autant ?
Orbitale/Arc Express/GPX est un peu l'exception qui confirme la règle. Est-ce qu'il fallait vraiment la tutelle régalienne pour lancer véritablement ce projet ? La Région n'a vraiment eu la possibilité de prendre les choses en main et de faire avancer le dossier qu'au moment précis où l'Etat a décidé de s'y consacrer. On a vu Christian Blanc à l'oeuvre, et une société ad hoc a finalement été créée. Aujourd'hui Cécile Duflot dit que puisque ça marche, autant ne pas tout chambouler, mais le STIF aurait parfaitement pu prendre la maîtrise d'ouvrage, confirmant en cela les orientations prises il y a bientôt vingt ans.
C'est difficile de dire de quoi demain sera fait, mais pour ce qui est des TC, il y a eu un consensus global lors de l'élaboration du SDRIF, ce même s'il y a eu un certain nombre d'évolutions depuis. Tout ça se fait sans trop de fracas. Ce n'est plus le cas dans le routier, et on peut aussi s'en désoler.