La finalisation de l'accord tarde, la RATP ayant renâclé à abandonner les pénalités de retard qu'elle exigeait. Alstom s'engage à achever la livraison des rames pour les T5 et T6 dont la mise en service est décalée de près d'un an. L'article ne dit toutefois rien sur la poursuite de la commercialisation du Translohr, mais le ton n'est pas des plus engageants.
Les Echos a écrit:La RATP ouvre la voie au rachat de Translohr
En renonçant à voir à 5,1 millions d'euros de pénalités dues par Translohr, la RATP permet la reprise par Alstom et le FSI de Translohr, la division tramways sur pneus du groupe alsacien Lohr.
Pour boucler l'accord de cession à Alstom de Translohr, la division tramway sur pneus du groupe alsacien Lohr Industrie, il ne manquait plus qu'une seule signature, en l'occurrence la RATP. C'est chose faite. La RATP, un des clients majeurs de la firme en difficulté, a annoncé lundi avoir renoncé à 5,1 millions d'euros de pénalités dues par Translohr, dans le cadre du projet de reprise de cette activité par Alstom et de FSI.
Selon un communiqué diffusé à l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire de l'exploitant de transports publics lundi matin, cette décision s'accompagne « d'un engagement de bonne fin d'Alstom pour l'exécution des contrats existants, sans majoration de prix ». Ces pénalités de retard, « dues à ce jour », portaient sur les projets des lignes de tramways de région parisienne T5 (Saint Denis-Garges/Sarcelles) et T6 (Châtillon-Velizy-Viroflay). Le PDG de la RATP Pierre Mongin s'était « assuré de la position favorable de Jean-Paul Huchon », président du Conseil régional d'Ile-de-France et président du STIF, autorité régulatrice des transports franciliens, qui est maître d'ouvrage des deux projets.
M. Mongin « s'est félicité de cette décision, qui devrait permettre au groupe Alstom de formaliser la remise de son offre concernant Translohr Industrie et garantir ainsi la réalisation de ces deux projets majeurs pour la Région Ile-de-France, avec une mise en service la plus rapide possible, à l'été 2013 pour le T5, fin 2014 pour la première tranche du T6 », a relevé le communiqué.
Payer les salaires
« Les discussions se poursuivent, ça va dans le bon sens », indiquait hier un dirigeant du groupe Lohr. « L'accord est imminent », ajoutait une source proche du Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui sera partie prenante dans le rachat à hauteur de 49 %. En attendant, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a reporté au 18 juin sa décision de mise en redressement judiciaire du groupe alsacien qui s'était déclaré en cessation de paiements fin mai.
La transaction avec Alstom et le FSI, qui porte désormais sur 100 % de Translohr (contre 85 % initialement prévus), avec 200 salariés de repris, permettrait à Lohr Industrie d'engranger 35 millions d'euros, de quoi payer les salaires du mois de mai et mettre en route un plan de restructuration pour les activités restantes, le porte-voitures et le système de ferroutage. L'ampleur du plan social envisagé - les syndicats évoquent au moins 200 suppressions d'emplois -dépendra en partie du sort réservé à la commande de 270 wagons de ferroutage Modalohr. Une commande pour la SNCF sans cesse reportée depuis trois ans, en dépit d'innombrables promesses ministérielles.