Le Moniteur a écrit:Grand Paris Express : « que faire des déblais ? », se demandent les députés
Comment gérer les millions de tonnes de terre qui seront excavées lors de la réalisation des 200 km de lignes et des 69 gares du futur métro de Grand Paris ? Après un rapport de la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, une table ronde organisée mardi 24 mars a tenté d’apporter les premières réponses.
200 kilomètres de voies ferrées nouvelles, 69 gares : le chantier titanesque du Grand Paris Express va générer une quantité de déblais et de déchets gigantesque. Combien de tonnes ? Qu’en faire ? Où les mettre, comment les retraiter, les recycler, les réutiliser ? Autant de questions que les députés membres de la Commission du développement durable avaient à poser dans la lignée du rapport d’information d’Yves Albarello (UMP) et Alexis Bachelay (PS).
Pour répondre à ces questions : Philippe Yvin président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP), maître d’ouvrage du chantier ; Erwan Le Meur, président de FEDEREC BTP (branche bâtiment de la fédération des entreprises de recyclage) et Patrick Aimon, président de la Fédération française du bâtiment Grand Paris.
Et tout d’abord combien ?
Philippe Yvin a tenu d’emblée à mettre fin aux spéculations : « Le chantier du Grand Paris Express va générer « environ 40 millions de tonnes de déblais ». Un chiffre « à affiner », puisque la SGP vient de se voir octroyer un tronçon supplémentaire, la ligne 15 Est (anciennement sous maitrise d’ouvrage du Stif), a-t-il précisé. « Cela représente 20 millions de m3 de terre à excaver à partir de 2016, début des gros travaux », a poursuivi Philippe Yvin, et « ce volume représente entre 10 et 20% de la production annuelle de déchet en Ile-de-France, donc c’est un volume très important ».
Sur l’ensemble des déchets « il y a environ 10% de terres polluées, 45% de terres gypsifères (donc sulfatées, ndlr) et 45% de terres inertes », a détaillé Philippe Yvin, soulignant les « coûts extrêmement différents » de traitement de ces différents types de déchets.
Comment déplacer ces millions de m3 de terre ?
La SGP ambitionne de « privilégier des modes de transport fluvial et ferroviaire » pour leur évacuation. Ainsi pour le chantier de la ligne 15 sud, des accords sont « en train d’être conclus » avec Port de Paris et Réseau ferré de France (RFF) pour la mise en place de deux plateformes fluviales (sur l’Ile de Monsieur à Sèvres et aux Ardoines à Vitry-sur-Seine) au plus près des futurs tunnels avec l’un, et des sillons ferroviaires négociés avec l’autre.
Que faire ensuite des ces terres souvent polluées ?
Il faudra dans un premier temps les stocker dans des plateformes « tampons », proches des tunneliers. Ensuite, l’idée défendue par Philippe Yvin et Erwan Le Meur, c’est de valoriser un maximum ces terres excavées, terres dont, et ce serait une nouveauté sur un tel chantier, on pourrait assurer la traçabilité. « 5 à 10 % des terres inertes pourraient être réutilisées » a ainsi estimé Erwan Le Meur. « Un exemple de valorisation serait de transformer au maximum les déchets en matière première et de créer ainsi une économie circulaire. On pourrait par exemple combler des carrières, ou bien proposer ces terres pour des projets d’aménagement en Ile-de-France » a proposé Philippe Yvin.
« Pour les terres gypsifères, il serait possible de les cribler et récupérer des cailloux qui eux ne seront plus gypsifères. 15% seraient réutilisables » défend Erwan Le Meur. Mais pour cela précise le président de Federec BTP, « il faut faire sortir du statut de déchets les granulats recyclés qui pourraient être utilisés sur des chantier du Grand Paris ». Pour ce faire, un arrêté est en cours de rédaction. « Enfin les terres pourraient être chaulées. On pourrait en réutiliser environ 30 % et les utiliser ensuite comme remblais ». Et Erwan Le Meur de proposer que l’obligation d’utiliser 70% de matériaux issus du recyclage soit inscrite dans tous les marchés de travaux du Grand Paris.
Mais avec quels moyens traiter ces déchets ?
C’est le point crucial qui devra être réglé : l’infrastructure de traitement des déchets des chantiers de construction est pour l’instant insuffisante en Ile-de-France. « Les déchets non inertes mais non dangereux qui resteront après les chantiers de bâtiment (les gares et la rénovation des quartiers périphériques ndlr) nécessitent un équipement de tri. Or il existe seulement 6 chaînes sur le territoire francilien ce qui est trop peu », a détaillé Erwan Le Meur. « Ces chaînes ont une capacité de traitement de seulement 150.000 t. Il en faudrait 5 de plus pour les déchets du BTP et 10 chaînes spécifiquement dédiées au Grand Paris Express », selon lui. Erwan Le Meur propose ainsi que les plateformes tampons soient équipées de cribleuses et de machines à chauler.
Par ailleurs, l’innovation révolutionnaire pourrait bien venir du « projet Dragon », un projet européen qui vise à valoriser sur place immédiatement, les terres excavées par le tunnelier.
Enfin, la question des moyens humains se pose : qui pour assurer la main d’oeuvre de cette filière ? Et comment assurer que l’emploi aille aux Franciliens ? Aucune réponse n’a été apportée aux députés lors de la table ronde. Mais LeMoniteur.fr est en mesure de la leur fournir : le 22 janvier dernier une convention emploi/formation a été signée entre l’Etat, la région Ile-de-France (compétente sur la formation professionnelle et l’apprentissage), Pôle Emploi, les Missions locales de l’emploi, l’Education nationale via ses trois recteurs d’académie, la Société du Grand Paris (représentée par son président Philippe Yvin…, ndlr) et les représentant des fédérations de travaux publics de l’Ile-de-France et des Scop de BTP IDF-Normandie-Centre pour pourvoir 18.000 emplois.
Le Moniteur a écrit:Bonna Sabla s’arme pour bétonner les tunnels du Grand Paris
L’industriel spécialiste des produits manufacturés en béton modernise son site historique de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour la fabrication des voussoirs (pièces de béton qui forment les voûtes des tunnels) à destination de la ligne 14 du métro parisien. Avec pour ambition de se positionner comme un fournisseur de premier rang pour les 200 kilomètres de tunnels du futur Grand Paris.
Le Moniteur a écrit:L’Europe accorde une subvention de plus de 30 M€ au Grand Paris Express
Le comité chargé de la coordination du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe, composé des 28 États membres, a validé le 10 juillet la proposition de la Commission européenne d’octroyer une subvention de 31,2 millions d’euros à la Société du Grand Paris pour la réalisation des études d’avant-projet de plusieurs lignes du Grand Paris Express.
Cette subvention s’inscrit dans le nouveau dispositif de soutien aux « noeuds urbains », créé en 2014 pour encourager les projets qui concourent, au sein d’une zone urbaine, à l’amélioration des connexions entre les infrastructures prioritaires du réseau transeuropéen de transport, tels que les aéroports ou les grandes gares ferroviaires (LGV et grandes lignes).
Elle contribuera à l’accélération des études sur les trois lignes dont la mise en en service est prévue en 2024 :
• Le prolongement de la ligne 14 jusqu’à l’aéroport d’Orly,
• La ligne 17, qui assurera la desserte des aéroports du Bourget et de Roissy,
• La ligne 18, qui améliorera la desserte de la gare TGV de Massy et de l’aéroport d’Orly.
Le Moniteur a écrit:Les travaux du Grand Paris Express surveillés par satellite
Altamira Information (groupe CLS) a signé avec la société du Grand Paris un contrat de 4,5 millions d’euros pour la surveillance satellitaire des mouvements du sol liés aux travaux du « Grand Paris Express ».
La société toulousaine CLS, filiale du CNES, d’Ardian et d’Ifremer, précise que sa société Altamira, spécialisée dans les mouvements millimétriques du sol à partir d’images satellites radar, fournira pendant 15 ans à la société du Grand Paris son analyse au mm près de l’impact de la réalisation de la grande infrastructure ferroviaire prévue en Ile-de-France.
Le projet « Grand Paris Express » prévoit la construction de 200 km de lignes de métro supplémentaires et de 68 nouvelles gares d’ici 2030. Altamira permettra ainsi de « contrôler les moindres mouvements du sol sur 1 000 mètres de part et d’autres du tracé du tunnelier », a précisé un responsable des infrastructures de la Société du Grand Paris dans un communiqué commun.
Mesurer l’impact des forages
Dans le cadre du contrat, Altamira va aussi réanalyser pour son client les données satellites des 20 dernières années, afin de reconstituer l’historique des mouvements du sol le long du tracé et des zones adjacentes. Altamira Information utilisera des centaines d’images provenant de plusieurs constellations satellitaires européennes. Après le début des travaux, elle livrera chaque mois un état des lieux des zones stables et des zones en mouvement aux maîtres d’oeuvre, qui auront ainsi une parfaite connaissance de l’impact des forages pour adapter la conduite des travaux.
Altamira Information, basée à Barcelone et Toulouse, compte une trentaine d’ingénieurs et a déjà travaillé sur la construction de la ligne à grande vitesse à Barcelone, la construction du métro à Londres et la surveillance du réseau ferroviaire en Autriche.
La société appartient depuis 2010 à CLS, spécialisée dans la fourniture de services satellitaires pour la gestion des ressources marines, la surveillance environnementale et la sécurité maritime, ainsi que le support aux opérations pétrolières et le suivi du transport terrestre. CLS compte 550 salariés et prévoit un chiffre d’affaires de 107 millions d’euros en 2015 contre 96 millions en 2014.
otto a écrit:Quelqu'un sait-il à quoi il est fait allusion dans ce communiqué ?
otto a écrit:Enfin un communiqué de presse pour une prise de position de ce pauvre Ponpon-Gnangnan, c'est-ce pas un peu disproportionné ?
otto a écrit:Merci. Voyons combien de temps il faudra pour que la construction commence. Pour la ligne 15 sud (DUP il y a un an) on en est encore au déviations de réseaux...
eomer a écrit: c'est quasiment aussi long que le creusage au tunnelier
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