Le Parisien a écrit :
Ligne 18 du Grand Paris express : les travaux du tunnel démarreront cet été
La Société du Grand Paris vient d’attribuer le premier marché de génie civil pour réaliser les gares et les ouvrages entre la future gare d’Orly (Val-de-Marne) et le plateau de Saclay (Essonne-Yvelines).
On n'en est pas encore au baptême des tunneliers. Mais on s'en approche. La Société du Grand Paris a annoncé ce vendredi avoir attribué « le premier marché de génie civil de la ligne 18 ». À partir de 2026, ce futur métro reliera l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne) à Versailles Chantiers (Yvelines) en passant notamment par le plateau de Saclay et le pôle multimodal de Massy-Palaiseau.
D'ici la fin de l'été, les premiers travaux de génie civil se concrétiseront. « La quasi-totalité des chantiers en cours avant le confinement sur les lignes 15, 16 et 17 (NDLR : les autres lignes qui constituent le futur réseau du Grand Paris express) ont repris », indique la Société du Grand Paris.
A priori, pas de report de livraison à cause du confinement
La crise liée au coronavirus aura-t-elle des conséquences sur la livraison de la ligne 18, maintes et maintes fois déjà reportée par le passé? A priori non, le premier tronçon entre Orly et le plateau de Saclay reste programmé pour 2026.
« Concernant le calendrier, pour l'ensemble du projet, sous réserve que le déconfinement se poursuive progressivement et que la pandémie ne reparte pas, on devrait pouvoir obtenir au cours de l'été une première évaluation sur l'impact de la crise sur les délais, indique la Société du Grand Paris (SGP). Les retours d'expérience des entreprises concernant la nouvelle organisation des chantiers et la mise en place des dispositifs sanitaires seront essentiels pour analyser les conséquences de la crise sanitaire sur le projet. Les entreprises s'installeront sur site à la fin de l'été. »
Confié à un groupement titulaire composé de Vinci Construction Grands Projets, Spie Batignolles Génie civil ou encore Dodin Campenon Bernard, le marché s'élève à 799 millions d'euros hors taxes. « Il comprend la réalisation de 11,8 km de tunnel qui seront creusés par deux tunneliers, la réalisation des gares d'Antony, Massy-Opéra et Massy-Palaiseau, ainsi que la traversée de la future gare Aéroport d'Orly, déjà en travaux, et de 13 ouvrages de service de l'Est de la ligne », détaille la SGP.
Ce métro est « essentiel à la réussite de l'Opération d'intérêt national »
« L'attribution du marché concrétise l'engagement de la Société du Grand Paris à réaliser l'intégralité des lignes du Grand Paris express, témoigne Thierry Dallard, président du directoire de la SGP. Au-delà de la desserte des nombreuses entreprises déjà installées sur le plateau de Saclay, la relance économique de la France passera notamment par de nombreux programmes ambitieux de recherche et développement, publics et privés, pour lesquels le pôle de Paris-Saclay a un rôle majeur à jouer. La réalisation de la ligne 18, en desservant les territoires situés entre Orly, Massy, Saint-Quentin-en-Yvelines et Versailles est indispensable pour relever cette ambition. »
François Durovray, président (LR) du conseil départemental de l'Essonne, abonde : « le premier marché de la ligne 18 entre Orly et Saint-Aubin est notifié. Démarrage des travaux cet été. Bonne nouvelle pour une desserte essentielle et tant attendue de Paris-Saclay. La ligne 18 facilitera les déplacements des habitants de l'Essonne grâce à ses nombreuses correspondances. »
Même enthousiasme du côté de l'Établissement public d'aménagement (EPA) Paris-Saclay, qui rappelle que ce métro est « essentiel à la réussite de l'Opération d'intérêt national » mené sur le plateau de Saclay pour constituer un pôle scientifique mondial.
Un recours déposé par des associations de protection de l'environnement
Seules les associations de protection de l'environnement et plusieurs communes comme Saclay ou Villiers-le-Bâcle, qui ont déposé des recours contre ce futur métro, ne trouvent pas matière à se réjouir. Ils estiment qu'une telle ligne est « surdimensionnée », qu'elle va « grignoter des terres agricoles déjà mises à mal ». Ils militent depuis plusieurs années pour convaincre l'Etat d'investir plutôt massivement dans des travaux d'amélioration et de modernisation du RER B. Pas sûr que leurs arguments convainquent d'ici cet été.
Le Parisien