Les travaux de la ligne 17 du metro du grand Paris pourront donc se poursuivre
Le Parisien a écrit :
Triangle de Gonesse : la justice permet aux travaux de la future ligne 17 Nord de se poursuivre
La Cour administrative d’appel de Paris a finalement rejeté le recours déposé par plusieurs associations écologistes opposées à l’urbanisation des terres agricoles sur lesquelles elle doit voir le jour.
Par Anne Collin
Le 7 octobre 2021 à 18h12
Elle était attendue depuis une semaine. La décision de la Cour administrative d’appel de Paris concernant le devenir de la ligne 17 Nord du Grand Paris express (GPE) est enfin tombée ce jeudi. La justice permet la poursuite des travaux. Elle a rejeté le recours en annulation de l’autorisation environnementale de cette ligne, qui doit desservir Le Bourget RER (Seine-Saint-Denis) et Le Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) en passant notamment par la future gare du Triangle de Gonesse (Val-d’Oise), déposé par plusieurs associations écologistes.
L’espoir était pourtant permis pour les dépositaires notamment le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) et France Nature Environnement (FNE) Île-de-France, opposés à l’artificialisation des terres agricoles du triangle sur lesquelles la gare doit voir le jour. En effet, lors de l’audience du 9 septembre, la rapporteuse publique avait recommandé la suspension des travaux de la ligne pour une période de huit à dix mois, soit le temps pour la Société du Grand Paris (SGP), en charge du GPE, de réviser son étude d’impact et ses mesures de compensation. Mais de fait, avec cette décision, le chantier peut donc se poursuivre.
La société du Grand Paris satisfaite
Du côté de SGP, on s’en « félicite ». « Cette décision permet la poursuite de la réalisation de la ligne 17 qui bénéficiera aux 565 000 Franciliens des territoires traversés grâce à ses gares implantées dans les départements du Val-d’Oise, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne et facilitera en priorité les mobilités de la vie quotidienne et l’accès à toute la métropole grâce aux interconnexions du Grand Paris Express, notamment à Saint-Denis Pleyel », réagit-elle. Et de mettre en avant, l’objectif de « limitation des gaz à effet de serre » de la ligne 17 qui « permettra de désaturer le RER B et favorisera le report modal de la voiture individuelle vers les transports publics ».
Pour les associations, c’est la « déception ». « Mais pas une si grande surprise que ça. On peut quand même se poser des questions sur le fait qu’elle ne tombe que maintenant et sur la séparation entre le juridique et le politique », interroge ce jeudi le président du CPTG, Bernard Loup. Une référence au soutien du gouvernement, réaffirmé ces derniers temps à plusieurs reprises, à cette gare restée longtemps en suspens après l’annulation fin 2019 du projet de méga complexe EuropaCity qui devait être construit sur le Triangle. Dernier en date, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, déclarant le 1er octobre dernier sur place, alors même que la décision était toujours attendue « cette gare se fera et la ligne 17 également ». En mai, c’était le Premier ministre Jean Castex qui avait confirmé la gare et l’urbanisation de 110 ha de terres agricoles du site.
« Vraiment la transition écologique, on n’y est pas encore ! »
Et de dénoncer un double discours. « On nous parle d’écologie et de circuits courts mais faut-il encore les produire ! Il a fallu dix ans de combat pour l’annulation d’EuropaCity, faudra-t-il encore dix ans pour défendre les terres agricoles ? On est très en colère », tempête Bernard Loup. Pour le militant, le gouvernement « est en train de s’embourber sur le Triangle ». « Il s’entête, avec une poignée d’élus, sur cette gare qui n’a aucun sens et ne correspond pas aux besoins des habitants », estime le représentant du CPTG.
Pour le collectif, ni la cité scolaire, ni l’administration centrale, ni l’antenne du marché d’intérêt national de Rungis annoncées dans le cadre du plan pour le Val-d’Oise ne justifient sa construction. « Vraiment la transition écologique, on n’y est pas encore ! Mais on va continuer le combat », affirme le militant. Pense-t-il déjà à un pourvoi en cassation ? « On ne sait pas car à part le fait de perdre de l’argent, on est à peu près sûr du résultat car le dossier est politique. » Et d’espérer cependant que cette décision contribuera à la mobilisation de ce samedi. Plusieurs marches sont en effet prévues ce week-end pour la « défense des terres fertiles » dont l’une partant du Triangle de Gonesse.
Le Parisien