Extraits choisis de l'article d'un urbaniste à propos des voies rapides en Île-de-France. Son propos va à l'encontre de beaucoup de lecteurs sur ce forum, j'en suis bien conscient. Mais cet article n'en est pas moins très intéressant. Je vous partage donc cet article. Pour ceux qui veulent aller à l'essentiel, j'ai extrait les idées fortes ci-dessous. En attendant vos réactions.
La Tribune 05/02/2017La fin annoncée des autoroutes urbaines
De nombreuses villes en Europe, en Asie ou en Amérique ont déjà supprimé les voies rapides les traversant de part en part. L'urbaniste Paul Lecroart, qui a consacré une étude à ce sujet, analyse les retombées et les conditions de ces transformations.
Après une phase d'opposition quasi systématique, ces transformations, qui ont permis de passer de « la mobilité rapide pour certains à l'accessibilité lente pour tous », ont fini par être largement plébiscitées par les habitants. Ces derniers ont démontré leur capacité d'adaptation en modifiant leurs itinéraires, leurs horaires, leurs fréquences de déplacement, en adoptant les transports en commun, le covoiturage, le vélo ou la marche, etc.
À l'inverse, « augmenter la capacité routière ne fait qu'accroître le problème de la congestion. Si tout le monde pouvait entrer dans un train ou un avion sans restriction, on se retrouverait tous assis dans la travée centrale ! »
À Londres, en tout cas, ce sont les entreprises de l'association London First qui ont fait du lobbying pour le péage urbain.
« Ce serait une erreur de penser que l'accès en voiture solo à tout point de la ville à tout moment est un facteur de création de richesses, relève l'urbaniste. Si l'on veut une région métropolitaine prospère et juste, on a besoin de réguler les déplacements en privilégiant les modes les moins polluants et les plus économes, en espace et en énergie. »
Mais le levier le plus structurant d'une politique de mobilité reste néanmoins la politique d'aménagement et la lutte contre l'étalement urbain, une tendance étroitement liée au prix du mètre carré.
Qu'en est-il de la région parisienne ?
« L'Île-de-France possède un réseau autoroutier plus dense que la moyenne européenne, et à l'inverse de Londres ou de Berlin, les rocades parisiennes, périphérique et A 86, sont au coeur de la métropole », observe l'urbaniste.
Autre particularité :
« Le système de gouvernance de la mobilité en Île-de-France est émietté. Pour 10 millions d'habitants et 400 communes, on a presque 400 réglementations différentes en matière de stationnement, de circulation, de livraison... »