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http://www.20minutes.fr/article/804580/ ... velle-voieJe vous laisse découvrir l'état d'esprit du moment
MOBILITES - Les Journées du transport public à Strasbourg seront largement consacrées au modèle économique d'un secteur en perte de vitesse. Plusieurs pistes sont lancées pour relancer son attractivité...
Un modèle économique en danger? Le financement des transports urbains est le thème principal des Journées du transport public, qui se sont ouvertes ce mercredi à Strasbourg. Roland Ries, maire PS de Strasbourg, et président du Gart (Groupement des autorités responsables de transport), a demandé à l’Etat «le lancement d’un troisième appel à projets pour les transports en commun en site propre (TCSP).» Celui-ci servirait selon l’élu à financer des projets de création ou d’extension de réseaux, «dans une quarantaine d’agglomérations en France». Pour «offrir une alternative crédible à la voiture, il faut des transports publics attractifs, cela nécessite des moyens» a encore clamé le maire de Strasbourg, qui s’est félicité que, dans sa ville, la «part modale de la voiture» soit descendue «sous la barre des 50%».
Une exception? Dans une étude qui sera dévoilée au cours de la manifestation, l’Union des transports publics (UTP) révèle en tout cas qu’«en 2009, la croissance de la mobilité individuelle a supplanté celle de la mobilité collective (+0,6% versus -0,3%), et la tendance s’est poursuivie à un niveau moindre en 2010 (+0,8% versus +0,6%).» L’UTP, qui regroupe les opérateurs du secteur, comme Keolis, Veolia ou la RATP, estime que «le transport public a été directement pénalisé par les mesures gouvernementales prises en faveur de la mobilité individuelle», comme la prime à la casse.
Ne plus étendre les transports aux communes éloignées
Les entreprises du secteur dressent un tableau particulièrement sombre de la situation des transports publics en France. Après deux années d’embellie entre 2006 et 2008, «la croissance de la fréquentation est atone en raison de la crise économique, les recettes commerciales sont impactées par le transfert de la clientèle solvable vers des utilisateurs plus précaires et bénéficiaires de la tarification sociale, tout autant que par le prix des titres, qui ne progressent pas.»
Face à cette situation, l’UTP s’est rapprochée du Gart et a identifié «sept leviers» que les élus locaux devraient actionner, pour sortir les transports publics de l’ornière. Le premier concerne l’étendue géographique de l’offre: «les élus sont souvent sollicités pour étendre le réseau à des petites communes éloignées ou des quartiers à faible potentiel. Cette accessibilité coûte cher pour une fréquentation supplémentaire faible. » Faut-il pour autant abandonner ces quartiers ? «Le choix de solutions alternatives peut répondre au mieux à l’intérêt général », répond, laconiquement, l’UTP.
Augmenter les tarifs, construire des couloirs de bus
Deuxième levier, l’étendue horaire de l’offre, de plus en plus grande. Renforcer l’offre en période creuse «tend à dégrader le ratio recettes/dépenses, mais renforce l’attractivité du transport.» Les professionnels demandent aussi aux élus de «réaliser des arbitrages sur l’allocation des moyens de transport» en «hiérarchisant les lignes». «La politique de gestion du parc de véhicules» est aussi «un levier pour limiter la dégradation du modèle économique, en jouant sur l’âge de renouvellement et la diversité du parc de véhicules.»
Cinquième levier, la tarification: il faut des «stratégies tarifaires sur plusieurs années» pour «faire face à une augmentation continue des coûts du transport.» L’UTP réclame enfin la poursuite des efforts en matière d’aménagement urbain: «la politique de voirie des collectivités peut favoriser la vitesse commerciale des bus», celle du stationnement «constitue un des leviers les plus forts pour développer l’usage du transport public urbain et améliorer son équilibre économique.»