La situation à bien évoluée depuis 2016. Il n'y aura bientôt plus que 2 opérateurs (FlixBus et BlaBlaBus) et les prix risquent d'augmenter.
Transdev va vendre les cars Isilines et Eurolines à Flixbus
Le groupe de transport public concrétise son virage stratégique, qui passe par un désengagement des activités grand public.
Après la SNCF en novembre dernier, c'est au tour de Transdev de se désengager du marché des cars Macron. Le groupe de transport public, contrôlé par la Caisse des dépôts, vient d'annoncer dans un communiqué lundi qu'il engageait avec Flixbus des négociations exclusives pour la cession de ses deux activités de cars longue distance, Isilines (plutôt tourné vers le marché français) et Eurolines (historiquement positionné sur les liaisons transnationales).
Cette décision s'inscrit dans la nouvelle stratégie décidée par le PDG du groupe, Thierry Mallet, qui souhaite recentrer Transdev sur les activités pour le compte des entreprises et des collectivités locales. Avec comme conséquence un désengagement dans les activités grand public, « B to C », où le groupe est présent. « Elles nous ont apporté beaucoup en connaissance du client, mais la concurrence y est féroce. Nous lançons une réflexion globale sur ces marchés », expliquait-il aux « Echos » il y a une dizaine de jours . La cession d'Isilines et d'Eurolines en est la première traduction.
Des ambitions qui ont tourné court
Fort de son antériorité dans le secteur des cars longue distance avec Eurolines, Transdev avait accueilli la libéralisation du marché des lignes intérieures, rendue possible par la loi Macron en 2015, avec beaucoup d'ambition. Mais son offre créée pour l'occasion, Isilines, a souffert dans un marché très concurrentiel.
Déficitaire, comme tous les autres acteurs du marché, Isilines avait opéré un virage stratégique à 180 degrés début 2017. La quête de volumes avait été abandonnée, au profit d'une offre beaucoup plus flexible, avec une augmentation des circulations le week-end et pendant les vacances scolaires. Avec ce positionnement, qui permettait de réduire les pertes, Isilines promettait d'atteindre l'équilibre mi-2018. Un objectif qui n'a manifestement pas été atteint.
Une bonne affaire pour Flixbus
De son côté, Flixbus fait une bonne affaire. Des cinq opérateurs présents lors de l'ouverture du marché en 2015, l'opérateur allemand est le seul survivant. Son modèle s'est révélé le plus adapté : la jeune pousse définit les liaisons et les horaires, assure le marketing et la vente, mais le service lui-même (les bus et les conducteurs qui les conduisent) est assuré par des PME régionales dans le cadre d'accords de partenariat.
Cela a permis à Flixbus de limiter ses pertes, quand ses concurrents ont commencé par perdre des dizaines de millions d'euros en investissant dans une flotte en propre et des chauffeurs en CDI. La conversion vers un modèle reposant sur la sous-traitance, pour Isilines et surtout Ouibus, a été trop tardive .
La SNCF ayant choisi de céder Ouibus à BlaBlaCar, le marché des cars Macron se résume désormais à un match entre la jeune pousse française (qui va désormais opérer des « BlablaBus ») et Flixbus. Le combat s'annonce d'autant plus féroce que BlaBlacar vient d'annoncer son intention de lancer son offre en Allemagne, aujourd'hui chasse gardée de son rival. Avec comme principal atout la complémentarité espérée du bus et du covoiturage . Si BlaBlaCar venait lui aussi à jeter l'éponge, Flixbus se retrouverait en quasi monopole des deux côtés du Rhin.
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