Plan de relance et routes

[road66]

Bsr
A la lecture des premières infos sur le plan de relance il semble que le volet routier soit complètement négligé (cf les Echos).
Même si le volet ferroviaire, transition écolo oblige, est relativement mieux loti, cette négligence en matière de politique de transport et d'investissements d'avenir me semble une grosse erreur, une gestion court-termiste de technocrates.

[tanaka59]

Bonsoir,

En période de crise :

1) l'Etat n'a plus un kopek à mettre dans les routes
2) rouler en voiture n'est plus à la mode (il parait comme disait une célèbre chaine de magasin de vêtement pour hommes)
3) rouler en voiture pollue (il parait qu'on doit faire décroitre le trafic).

C'est donc normal qu'il n'y ait aucun volet routier.

[G.E.]

Le volet routier est inexistant en apparence, mais il pourrait ressortir indirectement dans l'aide que l'Etat apportera aux régions. A voir... mais c'est vrai que parler de routes est devenu honteux dans ce pays alors que c'est juste le mode ultra-dominant de transport et qu'il y a de très fort besoins.

Côté ferroviaire, il y a beaucoup d'argent et c'est heureux tant nombre de projets sont en souffrance. Le plan pour le fret reste flou : certes il y a du potentiel pour des autoroutes ferroviaires, mais trop de clients industriels/agricoles ont été dégoutés ou expulsés du train. Comment leur faire croire à un service ferroviaire de qualité ?

Enfin, un chiffre : 5 MM€ de pertes supplémentaires pour la SNCF liées aux grèves et au coronavirus. Il y a fort à parier qu'une partie des nouveaux fonds servent à couvrir ce trou monstrueux ! Or, cet argent ne doit pas servir à éponger des trous sans fond mais bien à stimuler l'activité économique.

[tml]

Ce n'est pas un plan de relance, mais plutôt un plan de rattrapage...

Si vous regardez bien dans le détail, la plupart de ces investissements auraient du être fait depuis bien longtemps.

C'est particulièrement vrai dans le ferroviaire où le sauvetage vient pallier l'absence totale d'investissement avec pour conséquence le déclin de l'état des voies, des trains de nuit (alors qu'il y a une demande et qu'ils sont remplis et rentables !!!!). C'est vrai aussi en partie pour le Fret même si là, le déclin est surtout causé par des défauts d'organisation qui ne répondent pas aux besoin de transport des entreprises.

Côté routier, rien (ou presque) n'a été annoncé.
Mais dans la continuité du plan, on peut espérer enfin les lancements des projets concédés avec DUP : A69, A154-A120, A133-A134 et A412.
Et si, on poursuit sérieusement les études des projets A54 Arles et A31bis : ça serait un exploit !
Il resterait un volet sur le réseau non concédé, mais là se posera une question plus large de leur financement....

[tanaka59]

Bonjour,

Tribune (partielle, car payante dans la Voix du Nord).

La Mel et plusieurs intercos voisines ont récupéré la gestion des routes (RM) depuis le 1 janvier 2017. En somme si les collectivités demandent l'amélioration de l'axe Lille <> Lens, la MEL peut tenter de gratter des millions pour améliorer le contournement d'Armentières.

https://www.lavoixdunord.fr/963932/arti ... les-enjeux

L’Audomarois, le Béthunois-Bruaysis et le Lensois unis pour peser dans les enjeux de mobilité avec la métropole lilloise

Quatre intercommunalités du Pas-de-Calais ont décidé d’avancer unies et main dans la main avec la Métropole européenne de Lille sur la question de la mobilité vers et depuis la région lilloise. Pour leurs élus, il s’agit de s’installer dans un schéma de connexion entre leurs territoires et la puissante métropole. Un rendez-vous stratégique à ne pas rater.

Une « entente territoriale ». Ainsi est qualifiée l’union de la Métropole européenne de Lille, des communautés d’agglomération de Béthune-Bruay, du Pays de Saint-Omer, et des communautés de communes Flandres-Lys et du Pays de Lumbres. Ces cinq structures (auxquelles se greffent les pôles métropolitains de l’Artois et de l’Audomarois) ont décidé d’avancer ensemble sur plusieurs thématiques dont une jugée prioritaire : la mobilité. Et plus précisément la connexion entre ces secteurs du Pas-de-Calais et la métropole lilloise, qui forment ensemble un croissant ou le logo de Batman, c’est selon. Un premier...

[basco - landais]

Pour information, l’intégrale de "L"état de la route 2021" édité par Routes de France (syndicat professionnel ex SPRIR)

https://www.routesdefrance.com/wp-content/uploads/EDLR2021_VF.pdf

[tanaka59]

Bonjour,

https://www.caradisiac.com/la-route-cette-oubliee-de-la-republique-195102.htm?fbclid=IwAR0WYAKvfZHY4FGCXPnPr8TUX4E8NwTfgyzeSqJ946fP-2Cx90y1L3QTpys

La route, cette oubliée de la République

Dans son ouvrage, Transports, les oubliés de la route, publié ce mois-ci, André Broto dresse un constat : les chaussées sont délaissées au profit des transports urbains ou de longue distance. Comme si la fameuse France périphérique n'était pas seulement l'oubliée de l'économie mais aussi des politiques de mobilité.

Au lieu de promouvoir une politique alternative à la voiture individuelle, nos gouvernants ont mené une politique hostile à la route.". C'est ainsi que dès l'introduction de son livre, André Broto engage les hostilités. Pour l'auteur de Transports, les oubliés de la République, les politiques de mobilité font fausse route en France depuis vingt ans, en privilégiant le rail et les transports urbains, et en délaissant l'existant : la route.

Pour l'auteur, qui est accessoirement l'ancien directeur de la prospective de Vinci Autoroutes, les pouvoirs publics ont effectivement pris conscience de la pollution qu'engendrent les voitures, et qu'André Broto ne nie absolument pas. Mais en privilégiant les TGV, RER, métros et autres transports urbains, et en réduisant la voilure sur certaines lignes de TER, ils ont totalement négligé cette fameuse France périphérique décrite par le sociologue Christophe Giully, et découverte par tous au moment de la crise des gilets jaunes.

Cette France vit en grande banlieue parisienne ou dans les "territoires", selon l'expression pudique qui remplace désormais la "province" et les "régions". C'est cette même France des lotissements que l'on retrouve d'ailleurs dans le troisième roman de Nicolas Mathieu, Connemara. Ce sont donc trois ouvrages qui semblent découvrir une majorité d'habitants de l'hexagone, comme semblent les découvrir les gouvernants qui, depuis deux décennies délaissent la route, le premier "réseau social" de cette population, comme la désigne joliment Broto. Un réseau qui, chaque jour, permet à ces conducteurs usagers, d'utiliser leur voiture sur des distances comprises entre 10 et 50 km, en moyenne, avec, à bord de chaque auto, 1,6 personne seulement. Une aberration économique en ces temps de pétrole hors de prix, mais aussi un massacre environnemental.

L'autocar des lotissements

Mais si Broto fustige la politique publique des transports, il propose également des solutions. Le covoiturage ? On en voit les limites. Le vélo ? Il ne concerne pas nos lotissements, sauf pour les ballades du week-end. L'ex-cadre dirigeant de Vinci leur préfère une autre formule plutôt innovante, même si elle repose sur un moyen de transport hyperconnu : l'autocar. L'auteur propose aux pouvoirs publics de mettre en place une flotte de 1 000 bus, pas moins.

Mais on est loin des bus Macron destinés à relier entre elles les grandes villes.Les bus Broto sont amenés à couvrir de courtes distances entre les bassins d'emploi et des points de ralliements proches des zones pavillonnaires d'habitation. Une manière utile de réduire les émissions de C02, mais aussi d'en finir avec les bouchons qui se densifient autour des grandes villes. L'auteur n'est pas radical et estime que les salariés empruntant ces bus n'excéderaient pas 25 % de la population active de ces "territoires". Mais en ancien pro de l'autoroute, il sait qu'une baisse de 15 % de la circulation, telle que l'on peut la constater en été, permet d'en finir avec les sacro-saints embouteillages du matin et du soir.

[lucienmathurin]

Intéressant, un ancien de Vinci qui ne prône pas le retour au tout voiture.