Ouest France a écrit:Toujours est-il que le Département a émis un avis défavorable (par 48 voix contre et 2 pour), au principe d’un transfert de ces routes nationales. « Mais nous sommes d’accord pour délibérer à nouveau si l’État prend des engagements. » Notamment s’il reconstruit le viaduc de Calix avant le transfert ou assure qu’il financera 80 % de l’opération. De même, le Département acceptera la proposition à condition que l’État réalise auparavant le contournement sud de Caen.
Idem dans les Deux-Sèvres et l'on apprend au passage qu'il existe un modeste plan d'investissement sur la RN149 sans horizon de réalisation. Comme dans beaucoup de collectivités, il y a attentisme alors que le département était plutôt partant pour récupérer le fardeau.
République du Centre-Ouest a écrit:N149-249 : le Département pose ses conditions à l'État
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Hier, les élus ont voté en faveur du transfert de ces routes nationales stratégiques mais réclament entre autres des compensations revues à la hausse.
D'accord pour récupérer les N149 et 249, mais pas les yeux fermés. C'est la position votée hier à l'unanimité par les 34 élus du Département des Deux-Sèvres. Comme toute route nationale, celles-ci appartiennent à l'État. Mais une loi du 21 février 2022 autorise les départements à reprendre ce type d'axes s'ils le jugent utile. Le Département aimerait bien effectivement prendre le contrôle de ces 81 km qui relient Bressuire, Parthenay, jusqu'à la frontière des Deux-Sèvres et de la Vienne. Un axe dangereux, théâtre de nombreux accidents. Et dont l'étroitesse pénalise l'essor économique du territoire. Seule la partie ouest de l'itinéraire, qui relie Bressuire à Nantes, bénéficie d'une 2x2 voies, hormis un créneau de dépassement à la sortie de Parthenay.
Grand flou artistique
Le Département considère que s'il prend la main sur cette route, il sera capable d'aller beaucoup plus vite que l'État pour la moderniser. Avant de se décider pour de bon, les élus voulaient tout de même savoir dans quel état exact se trouvait la chaussée et quelles compensations financières allait verser l'État. Pour le moment, ils jugent les informations communiquées par celui-ci « partielles et insuffisantes » , critique la présidente de la collectivité, Coralie Dénoues. Philippe Brémond, vice-président en charge des mobilités, parle de « grand flou artistique » .
9.000 véhicules par jour
Neuf mille véhicules passent par là chaque jour, dont 11 à 25 % de poids lourds, ce qui fait beaucoup. Un tiers du tronçon exige de grosses réparations. Les besoins en investissements sont évalués à 3,18 MEpar an alors que l'État propose une compensation de 2,17 ME. Complication supplémentaire : une étude est en cours pour moderniser cette route entre Bressuire et Poitiers, projet qui à lui seul exigerait 173 ME. Qui va payer, l'ancien ou le nouveau propriétaire ? Hier, les élus ont donc dit oui au transfert mais à trois conditions qui, si elles ne sont pas remplies, suspendent l'opération : disposer d'un état des lieux précis des charges transférées, revoir à la hausse les compensations financières et la garantie que les travaux de modernisation seront financés à 50 % via le Contrat de plan État-Région. « Cet axe est vital, primordial pour l'attractivité du centre et du nord des Deux-Sèvres » , souligne Coralie Dénoues. « Ce serait une hérésie de ne pas aller jusqu'au bout. Rien ne sera fait si on ne prend pas la main » , considère pour sa part Philippe Brémond. L'intérêt de prendre le contrôle de cette route est effectivement l'espoir d'accélérer sa modernisation : « Sur la 149, si on ne fait rien, l'État va se perdre des années en études, on ne verra rien. Mais il y aura un engagement financier considérable » , avertit Dorick Barillot, élu du canton de Melle, coprésident du groupe d'opposition de gauche.
Grosses réparations
Le Département a finalement renoncé à récupérer deux autres nationales, la N10 et la N248. La première traverse les Deux-Sèvres sur 6,4 km au niveau des Maisons-Blanches. Près de la moitié de la chaussée nécessite de grosses réparations et vu ce que propose l'État pour compenser, le Département en serait de sa poche de 170.000 Ed'investissements chaque année. Sur la N248, un tiers de la chaussée est à refaire et le Département, malgré les compensations, devrait débourser 470.000 Epar an d'investissement. L'axe sert surtout de trait d'union entre La Rochelle et l'A10, « ce qui en fait un axe national majeur » , indique la délibération votée hier, d'où la décision de le laisser dans l'escarcelle de l'État. Question : voyant que le Département tient tant que ça à hériter des N149 et 249, l'État sera-t-il enclin à faire un effort financier pour faciliter l'opération ?
Enfin, les élus du Doubs sont moins regardants. Ils actent de fait l'abandon des investissements sur la RN57 saturée autour de Pontarlier et l'abandon de la RN83 entre Poligny et Besançon où seuls des giratoires inutiles ont poussé depuis 15 ans.
Est Républicain a écrit:Avec un enthousiasme modéré, les élus acceptent le principe de récupérer la RN 57 et la RN 83 dans le giron départemental.