leglatin a écrit:Hormis le côté cocasse de la chose, qui donne justement un intérêt particulier à cette ville, s'agissant de véritables frontières, il doit y avoir en effet quelques inconvéniens à y vivre, notamment au niveau administratif
... ou avantages
Par exemple, il se dit que les propriétaires à cheval sur la frontière n'hésitent pas à déplacer l'entrée principale (= entrée administrative) de leur habitation ou commerce pour profiter du régime fiscal le plus intéressant.
Pour le reste : tous les services publics sont dédoublés (poste, téléphone, bureau de police, administration communale...). Mais dans les faits, la collaboration s'organise : par exemple, un bâtiment unique abrite les deux polices, et les deux communes disposent du même site officiel ( www.baarle-hertog.be ou www.baarle-nassau.nl ), même s'il distingue clairement les services spécifiques des deux communes. La bibliothèque, l'académie de musique et le centre culturel sont communs pour les deux communes, et disposent généralement de deux numéros de téléphone (un belge et un néerlandais) pour que chacun puisse contacter ces équipements au tarif zonal et pas international. Sur le plan touristique, le statut atypique de Baarle-Hertog/Nassau est du pain bénit. Les commerces sont généralement équipés de deux terminaux de payement, adaptés aux standards bancaires des deux pays.
Mais la plupart de ces disparités sont en train de s'évanouir petit à petit : le franc et le gulden ont été remplacés par l'Euro, la libéralisation annoncée de certains services publics (énergie, poste...) aura aussi certainement un effet, et sur le plan bancaire la Belgique s'apprête à abandonner son système de payement propriétaire (Bancontact/Mistercash) au profit du standard européen (Maestro), etc...
Et puis, la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas n'a jamais été très hermétique : l'union douanière notamment existe depuis 1948, dans le cadre du Bénélux.