Le rond-point des "gilets jaunes", symbole de la France contemporaine
/ Paris (France) - 20 décembre 2018 16:35
- AFP (Jean LIOU)
/ PAPIER D'ANGLE
Ils sont partout: investis par les "gilets jaunes", les ronds-points sont devenus les symboles de la France des rocades et des périphéries des villes, un espace déshumanisé livré à la voiture depuis une trentaine d'années.
Chose étonnante, on ne sait pas vraiment combien il y a de ronds-points en France. Sans doute entre 40.000 et 50.000, selon la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).
"C'est cet ordre de grandeur", confirme Jean-Luc Reynaud au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), jugeant très surévaluées des évaluations réalisées à partir de la cartographie d'OpenStreetMap qui dépassent les 60.000.
Apparus à la Renaissance --en particulier dans les forêts, aménagées pour mieux mettre en scène la chasse à courre--, les ronds-points ont été magnifiés par les perspectives du siècle des Lumières, puis se sont multipliés au XIXe siècle. C'est alors qu'on a commencé à sérieusement réfléchir aux flux de circulation, jusqu'à ce que l'architecte Eugène Hénard propose la solution optimale, en 1906: faire tourner les véhicules dans un seul sens dans un anneau.
Mais l'essor des ronds-points a été vite contrarié par le développement de la priorité à droite, obligeant les automobilistes à céder le passage à toutes les intersections.
Les Britanniques ont résolu le problème en donnant, à partir de 1966, la priorité aux véhicules circulant sur l'anneau. Ce système du "rond-point à l'anglaise" a été officiellement adopté en France en 1983.
Il "donne de bons résultats en termes de trafic: il a le mérite de ne pas faire attendre l'usager, contrairement au carrefour à feux", explique M. Reynaud. "Sauf quand il y a beaucoup trop de monde... et dans ce cas-là, ça bloque!"
Autre avantage, le rond-point est sûr. Il casse la vitesse à l'entrée des agglomérations, est assez peu gourmand en espace et coûte bien moins cher qu'un échangeur.
- La Loire-Atlantique championne -
Officiellement appelés "carrefours giratoires", les ronds-points se sont multipliés comme des petits pains. La Loire-Atlantique les adore particulièrement... et les automobilistes se lassent franchement, quand il y en a trop.
"Il y a eu une sorte d'emballement, d'effet de mode, qui correspond bien en France à la décentralisation", observe Eric Alonzo, chercheur à l'Ecole d'architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée.
"Ce n'est pas seulement un dispositif routier pur", poursuit l'architecte-urbaniste, auteur d'un ouvrage remarqué sur le rond-point. "Beaucoup d'élus y ont vu la possibilité de recevoir quelque chose au milieu, et l'occasion d'embellir leur ville, avec tout un déchaînement ornemental et floral" --d'un goût parfois douteux.
Le giratoire est ainsi devenu, note-t-il, le symbole de "toute la ville périphérique ou la campagne habitée, qui s'est développée dans les années 1980/90, réorganisée par l'automobile autour de nouvelles voiries", de sorties d'autoroutes en rocades accédant à des zones commerciales. C'est cet espace qu'ont investi la majorité des "gilets jaunes".
"Rien n'est fait pour pénétrer dans l'espace central des ronds-points. Le piéton n'est pas censé aller au milieu, dans ce contexte périurbain", indique Eric Alonzo. Le piéton est aussi obligé de contourner ces carrefours, généralement peu accueillants.
En occupant les ronds-points, les "gilets jaunes" les ont "réinvestis comme une place". "Et une fois qu'on est au milieu, on a tout gagné! On est théoriquement protégé des voitures, et on est à la vue de tout le monde, on est super-visible", relève-t-il.
"Cette vertu de se trouver au centre de tout, au bout de voies qui convergent, c'est un potentiel spatial du rond-point qu'ont bien perçu les +gilets jaunes+", comme d'autres manifestants qui délaissent désormais souvent les centres historiques des petits villes de province, quand il s'agit d'être visible.
Si la France construit environ 500 nouveaux ronds-points chaque année --selon la FNTP, pour un prix variant de 100.000 à 1 million d'euros pièce--, "les autres pays en ont aussi", rappelle Jean-Luc Reynaud au Cerema. "Il ne faut pas polariser sur une spécificité française, ça s'est bien généralisé ailleurs."
Mais "peut-être que la France a été plus rapide que d'autres pays", ironise Eric Alonzo, qui critique une certaine "culture du suraménagement" dans l'Hexagone.
liu/sbo/ef/az
lucienmathurin a écrit:Pour une fois que la Loire - Atlantique est championne de quelque chose... Elle est même doublement championne : pour les rond - points et les doubles rond - points qu'elle a érigé en spécialité locale !
PREAMBULE
Afin de sécuriser l’accès à la zone d’activités de Boisseaux, commune du Département du
Loiret, sur laquelle la société QUARTUS souhaite implanter une activité de logistique, il est
nécessaire de créer un carrefour giratoire permettant un accès sécurisé à l’intersection de la
RD 2020 et de la RD 139 située dans le Loiret et prolongée par la RD 109-7 jusqu’à la RD
2020 dans l’Eure-et Loir. Aussi, ce carrefour est situé sur le territoire du Département d’Eureet-Loir.
Par ailleurs, le Département d’Eure-et-Loir a pour projet de sécuriser la RD 109-7 à son
intersection avec la RD 2020, par la création d’une voie nouvelle prolongeant la RD 109-7 à
l’Ouest, à partir du futur giratoire pour se raccorder sur la RD 109-8, qui sera recalibrée et
permettra de retrouver la RD 109-7 vers l’Eure-et-Loir.
Considérant d’abord les intérêts économiques stratégiques de l’opération pour la société
QUARTUS ; ensuite, les intérêts des conservations des domaines publics routiers et l’intérêt
majeur de la sécurité routière pour les deux Départements concernés et enfin la compétence
en termes d’urbanisation économique de la Commune de Boisseaux d’autre part, les parties
ont décidé de conclure la présente convention.
Cette convention porte donc sur la construction d’aménagements routiers comprenant :
1. Un giratoire à 4 branches sur la RD2020 avec déviation de la RD109-7 Est
raccordée à la RD139 vers le Loiret, aménagement lié à la sécurisation de l’accès à
la zone d’activités de la commune de Boisseaux.
2. Une voie nouvelle prolongeant la RD109-7 à l’Ouest à partir du giratoire pour se
raccorder sur la RD109-8 qui sera recalibrée et permettra de retrouver la RD109-7
vers l’Eure-et-Loir, aménagement lié à la sécurisation des routes départementales
relevant du Département d’Eure-et-Loir.
Compte tenu de la proximité et la dépendance fonctionnelle des aménagements routiers, la
présente convention porte sur une délégation de maîtrise d’ouvrage unique au département
d’Eure-et-Loir, qui deviendra propriétaire des aménagements réalisés et en assurera
l’entretien et la gestion ultérieurs.
S’agissant des travaux de création d’une voie nouvelle et du recalibrage de la RD109-8
relevant de ses compétences routières, le Département d’Eure-et-Loir définira seul le
programme technique des travaux projetés et n’a pas à rendre compte aux autres
partenaires.
IL A ÉTÉ CONVENU CE QUI SUIT
ARTICLE 1 : OBJET DE LA CONVENTION
La présente convention a pour objet d’une part de déléguer la maîtrise d’ouvrage des
aménagements routiers au Département d’Eure-et-Loir et d’autre part d’attribuer à la
commune de Boisseaux des avances remboursables pour financer le giratoire sur la RD2020
nécessaire à la desserte de la zone d’activités.
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3
La présente convention de maîtrise d’ouvrage unique confiée au Département d’Eure-et-Loir
vise ainsi à :
- définir les conditions techniques, administratives et financières de réalisation et de
gestion de l’aménagement d’un carrefour giratoire dans l’Eure-et-Loir à l’intersection
des RD 2020 et de la RD 139 située dans le Loiret et prolongée par la RD 109.7
jusqu’à la RD 2020 dans l’Eure-et Loir pour sécuriser cet échange et desservir la
zone d’activités de Boisseaux,
- répartir les rôles respectifs des Départements d’Eure-et-Loir et du Loiret, de la
Commune de Boisseaux et de la société QUARTUS.
ARTICLE 2 : PROGRAMME TECHNIQUE DES TRAVAUX
Sur la base des documents fournis par la société QUARTUS et la commune de Boisseaux,
le Département de l’Eure-et-Loir, maître d’ouvrage de l’aménagement de carrefour, élabore
le programme technique des travaux projetés et fixe avec précision les objectifs de
l’opération envisagée ainsi que les besoins qu’elle doit satisfaire.
Le Département d’Eure-et-Loir suivra les recommandations du guide d’Aménagement des
Routes Principales (A.R.P), et du guide d’Aménagement des Carrefours Interurbain (A.C.I),
pour une route de catégorie R80, sauf dérogations éventuelles à justifier. Les normes en
vigueur devront être respectées. La RD 2020 étant classée en route à grande circulation,
l’aménagement devra permettre la circulation des véhicules de transports exceptionnels de
catégorie 3 et sera soumis à la validation de l’État.
ARTICLE 3 : MODALITÉS DE FINANCEMENT DES AMÉNAGEMENTS ROUTIERS
3.1 Estimation du coût des aménagements routiers
Le montant estimé de la réalisation des aménagements routiers, giratoire d’une part et voie
nouvelle d’autre part, comprenant les études techniques (géotechnique, topographique…),
les travaux et le contrôle d’exécution s’élève à un montant total de 1 500 000 € HT, soit
1 800 000 € TTC (valeur mars 2018), conformément à l’estimation sommaire prévisionnelle
jointe en annexe 3. Cette estimation comprend les raccordements Est et Ouest de la RD
109-7, mais ne comprend pas les éventuels coûts inhérents à une autorisation administrative
identifiée à l’article 7 de la présente convention.
Le plan de financement annoncé reste prévisionnel et devra être réajusté et vérifié à l’issue
de l’appel d’offres lancé par le Département d’Eure-et-Loir concernant la réalisation des
travaux proprement dits. Le coût final de l’opération sera arrêté au vu des décomptes
généraux et définitifs établis par les entreprises réalisant les travaux suivant les prestations
réellement exécutées, déduction faite du montant du Fond de Compensation de la Taxe
Valeur Ajoutée (FCTVA) perçu par le Département d’Eure-et-Loir.
L’opération s’inscrit à la fois dans un objectif de desserte de la zone d’activités de Boisseaux,
en particulier du site d’implantation de la société QUARTUS sur la commune de Boisseaux,
et dans un programme de sécurisation de carrefours entre deux routes départementales
(RD109-7 et RD109-8) sur le Département de l’Eure-et-Loir permettant de raccorder la
RD 139 située à proximité sur le territoire du Département du Loiret.
Toutefois, la voie nouvelle est entièrement financée par le Département d’Eure-et-Loir. Les
articles 3.2 à 3.4 ci-après ne concernent donc que le financement du carrefour giratoire sur
la RD2020 nécessaire à la desserte de la zone d’activités de Boisseaux.
GPS Nico a écrit:Les nouvelles implantations Amazon attirent visiblement les giratoires, au risque de barrer les voies rapides départementales.
Après Brétigny-sur-Orge, c'est au tour de Boves (au Sud-Est d'Amiens, sur la D934, axe Amiens - Roye) de se munir d'un anneau circulaire supplémentaire, situé à proximité d'un autre déjà existant.
L'argent et la volonté ne manquent visiblement pas pour ces opérations, tant pis pour les demi-déviations de Domart-sur-la-Luce ou de Bouchoir !
GPS Nico a écrit:Après Brétigny-sur-Orge, c'est au tour de Boves (au Sud-Est d'Amiens, sur la D934, axe Amiens - Roye) de se munir d'un anneau circulaire supplémentaire, situé à proximité d'un autre déjà existant.
JOJO a écrit:Le plus dramatique dans l'affaire c'est que cette prolifération de RP cache aussi le bétonnage irréversible de nos terres agricoles et d'une très mauvaise gestion du foncier.
G.E. a écrit:Excellent, merci ! :D
G.E. a écrit:Excellent, merci ! :D
frantz58 a écrit:J'ai également profité du grand débat pour donnée mon opinion sur de nombreuses choses et entre autres le rond-point, la limitation à 80 km/h mais aussi la lenteur de l’État pour la mise à 2x2 voies du peu de nationales qui reste à sa charge. De nombreux territoires ruraux traversés par les quelques malheureuses routes nationales qui restent sur tout le territoire ne bénéficient toujours pas d'axe performant et ce malgré les promesses de l’État, qui fait avancer ses chantiers à la vitesse d'un escargot grabataire.
Pire encore la mise à 2x2 voies de ces axes est parfois financée avec le concours de collectivités territoriales (régions, départements, etc.), et malgré ça l’État trouve encore le moyen de ne pas financer la part qui lui reste.
La mise à 2x2 voies de ces axes aurait un double effet, sécurisé l'axe pour les utilisateurs et pour les riverains (bien plus efficace que les 80 km/h :twisted: ). Et dynamiser les territoires traversés par cet axe qui disons le, sont le plus souvent des territoires ruraux en perte de vitesse laissé-pour-comptes depuis bien longtemps.
Une contribution n'est peut-être qu'une goutte d'eau dans un océan, mais on ne peut se plaindre de ne pas être écouté et ne pas s’exprimer quand on nous donne la parole.
Idem plusieurs collectivités en on profitait pour dénoncer les attaques incessantes d'activiste en tous genres lors du moindre projet et demande de faire supporter au pétitionnaire tout ou partie des conséquences de leur action, voici un exemple de contribution de ce genre :
J'ai également profité de l'occasion pour déposer une proposition dans le même sens, pour éviter que l'on aille vers un avenir où le moindre projet sera bloqué en permanence par des nimbystes en tous genres.
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