par flogo » Dim 27 Jan 2008 18:14
C'est un sujet très vaste, très vague et qui regroupe pas mal d'enjeux différents ; pas si facile de trancher compte-tenu de tout ça. J'ai tout de même voté pour le retour à la gratuité de nos routes, en me plaçant d'un point de vue du citoyen lambda, ce que je voterais sans hésitation si on présentait cette question en référendum officiel. Mais en vérité, je suis plus mitigé que ça, si je devaisdécider moi-même du sort. En fait les quatre propositions pourraient m'aller, sous réserves de certaines conditions. En vérité, ce qui me fait peur, c'est les directives de Bruxelles (et maintenant de l'Elysée), qui ne réfléchissent plus qu'à des intérêts privés et commerciaux. Car le système de la concession était une bonne idée à la base, lorsqu'il a fallu commencer à construire des longues autoroutes de grand transit, un budget extrêmement lourd. Mais depuis quelques années, le système prend une tournure inquiétante. En 2005 on privatise ces concessions, offrant donc nos routes à des groupes privés, on concède de plus en plus de l'existant, et maintenant on va jusqu'à rendre payant des axes anciennement gratuits (A88, N10).
Alors les contrats de concession arrivés à terme, que doit-on faire ? Je serais favorable à pas mal de cas de figure. L'idéal pour moi, ce serait le système allemand, c'est-à -dire des autoroutes d'Etat publiques, gratuites, sauf pour les PL, qui sont cause des 2/3 des dégradations, et des nuisances. Mais ça impliquerait que l'Etat se réengage sensiblement pour l'entretien de son patrimoine routier, on verra quel gouvernement sera en place d'ici-là . Et ça dépend aussi des risques de sur-trafic et de l'état des paramètres environnementaux (mise en place ou non de ferroutage, voitures devenues non poluantes...).
Mais on peut également renouveler de nouvelles concessions, à conditions qu'il s'agisse de sociétés publiques sur des fonds privés comme c'était le cas pour les plupart avant 2005, et surtout que à‡A LE RESTE ! (c'est ça le risque), donc que l'Etat reste bien gestionnaire de ses routes ; ce qui m'inquiète n'est pas tant la situation actuelle mais son évolution. Et bien sûr à condition de baisser radicalement les tarifs de péage, considérant le coût de construction comme remboursé, et ne couvrant plus que les frais d'entretien et dans une moindre mesure les luxes comme la radio et compagnie, et en profiter pour rendre gratuites quelques sections urbaines comme à Tours, Nice, Nantes (A11), Toulouse, Bayonne, exct.
Cela permettrait de redonner un rôle à chaque route (autoroute de transit, VE de desserte régionale, voie rapide urbaine, exct). Il est bien évident que dans ces situations l'A10 par Niort redeviendrait le seul axe de transit Paris-Bordeaux-Espagne, malgré le petit détour ; le paramètre péage (quasiment) réparé ; la demande baissera automatiquement sur la RN. Et de même sur l'A4, ça ne lui ferait pas de mal.
Tout ça c'est ce qu'on pourrait faire, mais pour conclure, je dirais que je suis pour ma part très pessimiste sur ce qui se fera en constatant quotidiennement ce qui se fait pour tout le reste. En gros je ne vois pas l'Etat reprendre à sa charge (ou partiellement) ses routes, alors qu'il vient de s'en décharger. On verra ce qu'il en sera d'ici là .