Europe 1 a écrit:L'imbroglio sur les tarifs des autoroutes se poursuit
NÉGOCIATIONS - Comme Ségolène Royal, Manuel Valls a annoncé que les prix des pégaes n'allaient pas augmenter en 2015. Sauf que rien n'est acté.
Les négociations entre l'Etat et les sociétés gérant les autoroutes françaises sont visiblement toujours dans l'impasse : invitée de France Inter mercredi matin, Ségolène Royal a déclaré que les discussions se poursuivaient, alors même que le gouvernement comptait officialiser dans l'après-midi le plan de relance autoroutier. Pour conserver un moyen de pression, la ministre de l'Ecologie a refusé de confirmer que les prix des péages allaient augmenter en juin, une hausse prévue par les contrats de concessions mais qui nécessite la validation du gouvernement. Quelques heures pus tard, Manuel Valls officialisait le plan de relance autoroutier tant en affirmant que les tarifs des péages ne bougeraient pas en 2015. Sauf que les sociétés d'autoroute n'ont pas donné leur accord.
L'Etat contre les sociétés d'autoroute, énième acte.
Estimant que les sociétés d'autoroutes dégagent des profits excessifs au regard de leurs investissements, le gouvernement tente depuis des mois d'obtenir de ces dernières qu'elles renoncent à la hausse prévue des prix des péages. Sauf que de telles hausses tarifaires sont prévues par les contrats de concession, si bien que les sociétés d'autoroute refusent de reculer et rappellent qu'elles sont dans leur droit. En clair, un contrat est un contrat et elles ne voient pas pourquoi l'Etat pourrait revenir sur ses engagements.
D'autant que ces dernières ont un autre atout puisque le gouvernement négocie avec elles un plan de relance autoroute : les gestionnaires d'autoroute s'engageraient à investir 3,2 milliards et obtiendraient en échange un rallongement de la durée de leur concession. De quoi relancer l'activité dans le secteur des travaux publics et générer près de 15.000 emplois. Les sociétés d'autoroute bloquent donc ce plan de relance, qui devait être officialisé mercredi, tant qu'elles n'auront pas obtenu satisfaction dans le premier dossier.
Ségolène Royal confirme le blocage.
Interrogée sur l'avancée de ce dossier, la ministre de l'Ecologie a confirmé mercredi matin que rien n'était acté. Plusieurs sources ont pourtant fait état d'une hausse des tarifs de 0,57% à compter du 1er juin. "Je ne confirme pas ce chiffre, dans la mesure où les discussions sont toujours en cours". "Ce ne sera pas cela, ce sera peut-être un peu, ce sera peut-être pas du tout, c'est ce qui est en train d'être négocié", a affirmé la ministre sur France Inter.
Manuel Valls met fin au débat mais...
En milieu de journée, Manuel Valls a assuré qu'il n'y aurait en effet pas de hausse des péages en 2015, tout en lançant officiellement le plan de relance autoroutier. "Un plan de travaux autoroutiers a été validé. Il représentera 3,2 milliards d'euros d'investissements", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Les discussions en cours avec les sociétés d'autoroutes sont en train d'aboutir, les travaux doivent être lancés au plus vite".
A priori, le dossier est donc clos. Sauf que, contactées par Europe 1, les sociétés gestionnaires des autoroutes, visiblement irritées, ont affirmé qu'elles n'avaient rien signé et que les propos du Premier ministre n'engageaient que lui. Or, sans leur accord, point de plan de relance autoroutier. Le bras-de-fer continue, à moins que le gouvernement joue avec les mots en proposant un report de la hausse prévue en 2015 sur les années suivantes, ce qui ne serait pas une première.