tanaka59 a écrit:« Des universitaires nous ont sollicités pour qu’on puisse rediscuter du sujet, qui est loin d’être clos. C’est un peu une prolongation de nos travaux », explique-t-il.
Remarque préliminaire : les Sénateurs pourraient aussi de leur plein gré solliciter des universitaires, plutôt que de n'écouter que des lobbies ou de ne solliciter que des audits payés à prix d'or...
tanaka59 a écrit:« On considère que l’objectif de rentabilité sera atteint en 2023-2024 »
Tout dépend du point de vue. Les recettes assez fortes des concessions laissent à penser que l'investissement de départ des concessionnaires est amorti sur le papier. Mais en pratique, sur la base de leur contrat, les concessionnaires font leurs calculs d'investissements et de remboursement des dettes à l'horizon de fin de concession. C'est pour cela que la question est épineuse et restera non tranchée jusqu'au bout.
tanaka59 a écrit:« Il faut définir ce qu’est l’équilibre financier des contrats. Nous, on considère que l’objectif de rentabilité sera atteint en 2023-2024 et non en 2036. Entre ces deux dates, on sera au-dessus de la rentabilité attendue au départ. Le reste, c’est du surplus […] Je ne suis pas sûr que ce soit un motif de fin de contrat. Mais ça permet à l’Etat de négocier fortement sans contrepartie », insiste le sénateur.
Exactement, les contrats sont en béton armé mais l'Etat garde sans doute un pouvoir de négociation. Comme il ne communique pas là-dessus, cela laisse la porte ouverte à toutes les suppositions.
tanaka59 a écrit:On ne peut pas attendre 2035, si les sociétés concessionnaires persistent dans cette position, elles seront mises en concurrence au moment du renouvellement […] Elles font un calcul à court terme », déplore Vincent Delahaye. «
Je maintiens que c'est exactement l'inverse : les concessionnaires font du long terme, protégées par leurs contrats.
C'est malheureusement l'Etat qui a fait du très court terme avec une privatisation mal engagée : il a vendu à vil prix des concessions pour dégager des recettes budgétaires éphémères. Rappelons que les parlementaires d'alors ont majoritairement avalisé cette privatisation.
tanaka59 a écrit:La concession reste un bon outil, à condition d’un bon contrat et d’un bon suivi, notamment du Parlement, c’est-à-dire des clauses de revoyure en fonction des résultats de la société ».
Les contrats des dernières autoroutes sont bien mieux ficelés, c'est clair. Et en l'occurrence, c'est le ministère qui assure la rédaction et le suivi des contrats, les parlementaires ne pouvant que "contrôler" (en fait, observer) après coup.
tanaka59 a écrit:Une voie alternative proposée par le sénateur socialiste, Olivier Jacquin, et reprise par la candidate Anne Hidalgo, est celle de la création d’un établissement public dénommé « Routes de France » destiné « à accompagner et gérer » la transformation des autoroutes. « Je ne suis pas forcément opposé aux concessions. Mais je ne supporte pas qu’il n’y ait plus de maîtrise publique », souligne-t-il.
La loi 3DS que ce sénateur ne peut ignorer va permettre à l'Etat de se débarrasser d'ici 2 ans de milliers de km d'autoroutes et routes nationales. Seuls resteront sous tutelle publique quelques grandes axes non concédés + les autoroutes et ouvrages concédés. Le ministère des transports vient d'ailleurs de se réorganiser en interne dans cette perspective.
"Routes de France" aurait eu du sens sans privatisation et avec une politique d'investissements publics forts sur les routes actuelles. Ce qui n'est pas le cas depuis des années et des années. On prend même le chemin opposé avec une contraction du réseau à venir.