AFP a écrit: Ils luttent contre la hausse des péages
L'association 40 Millions d'automobilistes a déposé un recours devant le conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de hausses des tarifs des péages autoroutiers, a annoncé son délégué général Laurent Hecquet dans une interview au Parisien. "Nous avons (...) déposé fin mars un recours auprès du Conseil d'Etat afin d'obtenir la nullité du décret et obliger l'Etat à nous apporter une réponse sur l'absence de consultation préalable, comme cela est prévu par la loi, du comité des usagers du réseau routier", explique M. Hecquet. Ce comité avait été créé à l'automne dernier pour donner son avis sur les tarifs pratiqués sur les autoroutes concédées concernant notamment les péages. "Malgré nos demandes, le sujet de l'augmentation des tarifs des péages n'y a pas été discuté", reproche M. Hecquet. Ce comité s'est réuni pour la première fois en janvier, alors que des hausses de tarifs pour deux sociétés autoroutières, les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) et Cofiroute (réseau du centre-ouest de la France) avait déjà été annoncées, dénonce-t-il.
hh35 a écrit:Et bien achetez des actions, comme ça vous aussi vous aurez votre part de gateau
Frédéric SAVIN a écrit:Bref...L'idée capitalo-sociale un peu plus judicieuse que la moyenne, c'est l'actionnariat salarié, je suis prêt à penser que les sociétés d'autoroutes y ont recours...
basco - landais a écrit:C'est par le biais de Plan d'Epargne Entreprise que les salariés sont soi-disants actionnaires, d'ailleurs dans ce cas là, ils ne sont meme pas convoqués au AG et ne sont pas considérés comme "véritable" actionnaire.....
Les hausses des prix des trajets complets
Les hausses de tarifs ont particulièrement touché les trajets complets.
Ainsi, sur le réseau Sanef, le prix du parcours Roissy-Lille, sur l’autoroute
A1, a augmenté de 4 % par an de 2003 à 2006 contre 1,9 % par an pour
l’ensemble du réseau de ce concessionnaire. A l’inverse, les tarifs sur les
trajets Senlis-Péronne et Senlis-Albert, inclus dans ce parcours, n’ont pas
varié. Autrement dit, la hausse a porté en priorité sur les flux principaux.
Le trajet Paris-Rouen, sur l’autoroute A13 (SAPN), a vu son prix
croître de 4,3 % par an de 2002 à 2006 contre 2,6 % en moyenne sur ce
réseau.
Sur le réseau ASF, les trajets complets Vienne-Orange (autoroute A7
nord) et Montpellier-Narbonne sud (A9 centre) sont quelque 30 % plus
coûteux au kilomètre que les trajets Montélimar-Orange (7,50 cts/km contre
5,81 cts/km) ou Agde-Narbonne sud (7,35 cts/km contre 5,68 cts/km) qu’ils
incluent respectivement.
Sur le réseau APRR, le trajet complet Beaune-Lyon de l’autoroute A6
sud a vu son prix progresser de 3,4 % par an en moyenne depuis 2002 contre
2,3 % pour le réseau et 0 % depuis au moins 1999 sur le trajet intermédiaire
Tournus-Mâcon nord, le moins cher. Le trajet complet Fleury-Beaune, sur
l’A6 nord, coûte 7,27 cts/km alors que le parcours Pouilly-en-Auxois-
Beaune, qu’il inclut, est tarifé 5,95 cts/km.
Depuis 2005, ASF a relevé les péages des trajets complets Orange-
Montpellier (autoroute A9 nord) et Nantes-Bordeaux de respectivement 3,9 et
3,1 % par an contre 2,0 % pour la moyenne du réseau.
Péages : la route de la fortune
Le système de tarification, opaque et compliqué, garantit aux sociétés d’autoroutes des revenus élevés.
Par Tonino Serafini
Les millions d’automobilistes qui font leurs comptes sur la route des vacances, en ce week-end de chassé-croisé savent qu’en empruntant les autoroutes, ils dépensent souvent autant au péage qu’à la pompe. Parfois, ils laissent même plus d’argent aux sociétés concessionnaires du parc autoroutier qu’à la station-service où ils ont fait le plein.
En dépit de contrats de concession en théorie bien verrouillés et d’une politique tarifaire placée sous contrôle de l’Etat, les prix des autoroutes ont considérablement augmenté ces dernières années.
Les sociétés concessionnaires n’ont jamais distribué autant de dividendes à leurs actionnaires et les automobilistes n’ont jamais payé aussi cher.
L’AUTOROUTE, COMBIEN ÇA COÛTE ?
Un coup d’œil sur la grille tarifaire des principaux itinéraires autoroutiers de l’Hexagone permet de se rendre compte que le péage n’est plus une dépense accessoire (1).
Pour un Paris-Bordeaux, par exemple, la note est très salée : 50,90 euros pour une voiture de tourisme. C’est plus que la dépense en carburant.
«Une automobile diesel de cylindrée moyenne, même ancienne, consomme moins de 6 litres aux 100 km avec une vitesse stabilisée à 130 km/h», indique-t-on chez un constructeur automobile. Pour parcourir les 591 km qui séparent les deux villes, la consommation de carburant sera donc de l’ordre de 36 litres. Ce qui fait une dépense de gazole d’environ 40 euros en faisant bien sûr le plein dans une station hors autoroute (2).
Sur la plupart des autres itinéraires, toujours avec un véhicule diesel de moyenne cylindrée, on dépensera grosso modo autant en péage qu’en carburant. C’est le cas notamment des trajets Lyon-Paris (péage de 30,90 euros pour 460 km), Lyon-Montpellier (22,90 euros, 303 km), Strasbourg-Paris (34,90 euros, 488 km), Reims-Genève (45,80 euros, 546 km). Et les tarifs grimpent encore quand les vacanciers voyagent avec une caravane. Cannes-Paris : 103 euros. Hendaye-Paris : 93 euros. Tours-Mulhouse : 86,10 euros.
Les craintes des constructeurs automobiles
Le niveau élevé des prix des péages inquiète les industriels de l’automobile. «Pour nous c’est une préoccupation, affirme-t-on chez un constructeur. On travaille pour réduire la consommation des véhicules et les dépenses d’entretien. On n’a pas de prise sur le reste.» En creux, les industriels redoutent qu’à force de se faire plumer à la pompe et au péage, les consommateurs ne se détournent de la voiture.
Début juillet, dans le Parisien, Jean-François Roverato, PDG d’Eiffage - concessionnaire des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR) -, se félicitait de la reprise du trafic automobile sur les autoroutes. «Nous avons désormais rattrapé la forte baisse de fréquentation des véhicules légers sur nos réseaux à cause des augmentations des prix des carburants en 2008.» L’homme, qui préside également l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (Asfa), attribue aux seuls prix des carburants la baisse du trafic. Pratique pour éviter de balayer devant la porte des sociétés d’autoroutes, dont les hausses des péages sont tout aussi dissuasives.
La flambée des péages
Selon des chiffres du ministère de l’Ecologie, les sociétés d’autoroute ont augmenté leurs tarifs dans une fourchette de 9,76% à 18,18% entre 2004 (année qui a précédé la décision de les privatiser) et 2010. C’est beaucoup plus que l’inflation constatée par l’Insee (+9,91%) pendant la même période. Dans le tiercé de tête des hausses, on trouve la Société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN, +18,18%, les Autoroutes du Sud (ASF, +16,37%), et Estérel-Côte d’Azur-Provence-Alpes (Escota, +15,91%).
Contactées par Libération, ces sociétés livrent immédiatement un argumentaire sur mesure pour justifier les hausses. «Nous avons fait des travaux très coûteux de remise aux normes des tunnels sur notre réseau», explique-t-on chez Escota, filiale de Vinci, dont les autoroutes en région Paca comportent 21 galeries. A la SAPN, «l’élargissement [très partiel, ndlr] de deux à trois voies de l’A13 Paris-Caen et d’autres investissements» servent à justifier la hausse record de 18,18%.
Prix imposés : le grand détournement
En théorie, tout est sous contrôle. Les hausses doivent être validées par les services de l’Etat. Les sociétés d’autoroute n’ont pas le droit d’augmenter leurs prix de plus de 70% ou 85% de l’inflation. Les tarifs des péages devraient évoluer moins vite que les prix à la consommation. Mais il existe des hausses additionnelles au titre des investissements (travaux de mises aux normes, élargissements…).
Dans un rapport très sévère publié en 2008, la Cour des comptes observe que ces hausses sont «mal étayées» et que leur «justification est invérifiable». L’institution révélait également la pratique pernicieuse du «foisonnement», qui consiste à concentrer les hausses les plus fortes sur les tronçons les plus fréquentés. «Si bien que les recettes tirées des péages croissent plus rapidement que les hausses accordées et sont supérieures […] aux tarifs moyens affichés», écrivaient les magistrats de la rue Cambon.
La Cour citait plusieurs cas de foisonnement par les sociétés APRR, ASF, ou SAPN. Cette dernière a «augmenté de 80% depuis 1995 le prix de la section Mantes-Gaillon, la plus chargée de l’autoroute A13». Le lobby autoroutier s’était à l’époque déchaîné contre le rapport. Aujourd’hui, un homme du sérail admet en off que certains «ont complètement déconné» en appliquant de «manière complètement démesurée» le foisonnement.
En 2010, les tarifs des autoroutes n’ont augmenté que de 0,5% en moyenne. Le rapport a mis la pression sur les services de l’Etat qui s’étaient montrés laxistes et avaient oublié que l’usager paye. La Cour des comptes a sifflé la fin de la récréation.
L’Etat a demandé aux sociétés de cesser de foisonner. Mais la vigilance doit rester de mise. Les autoroutes françaises sont les plus chères d’Europe.
(1) http://www.autoroutes.fr
(2) Hors autoroute, le prix du gazole varie entre 1,10 et 1,20 euro.
Les craintes des constructeurs automobiles
Le niveau élevé des prix des péages inquiète les industriels de l’automobile. «Pour nous c’est une préoccupation, affirme-t-on chez un constructeur. On travaille pour réduire la consommation des véhicules et les dépenses d’entretien. On n’a pas de prise sur le reste.» En creux, les industriels redoutent qu’à force de se faire plumer à la pompe et au péage, les consommateurs ne se détournent de la voiture.
"Ouest-France a écrit: Les hausses s'échelonneront de 1,06 % (Cofiroute, Sanef) à 2,12 % pour la SAPN et 2,19 % pour ESCOTA, selon l'association 40 millions d'automobilistes (voir ci-dessous). Elles seront supérieures à l'inflation, évaluée à 1,52 % d'octobre 2009 à octobre 2010.
Mais pour les usagers, prendre l'autoroute coûte cher. De plus en plus l'évitent, à commencer par les jeunes conducteurs, malgré le confort et la sécurité qu'elle apporte.
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